Des tueurs professionnels ?

La chasse aux snipers qui ont tenté d’assassiner Samir Geagea a commencé une vingtaine de minutes après les tirs, sitôt les forces de l’ordre alertées. Des représentants des différents services de sécurité ainsi que le procureur général du Mont-Liban, le magistrat Claude Karam, sont arrivés sur les lieux. Les chiens policiers ont continué à balayer la région jusqu’à une heure avancée de la soirée.

Cependant, ceux qui ont mené l’opération s’étaient déjà évanouis dans la nature avant l’arrivée des forces de l’ordre, selon le député Antoine Zahra, ce qui serait significatif de leur haut degré de professionnalisme. D’autant que, d’après des milieux informés, la source des tirs aurait été, en première analyse, l’une des collines qui font face au QG du chef des Forces libanaises, du côté de la mer, à 1 500 mètres du bâtiment. Or l’espace y est particulièrement broussailleux, bien fourni en végétation, ce qui rend plus difficile la capacité de s’y mouvoir.

De plus, l’équipe qui a commandité l’attentat disposait apparemment d’un matériel sophistiqué. Plusieurs indices semblent déjà le prouver : que ce soit l’impact des balles retrouvées sur le mur, qui prouve que l’arme utilisée serait un (ou plus) fusil spécial, muni d’une lunette spéciale, pour guetter et abattre une cible, ou le peu de traces laissées sur place par les agresseurs. Quelques indices montreraient en effet que les exécuteurs auraient eu recours à un système de camouflage, en creusant un petit tunnel pour dissimuler les armes – puisqu’en fonction des deux calibres retrouvés, il semblerait que deux armes différentes auraient été utilisées, et donc qu’il y aurait eu deux snipers – et ce qui prouverait également qu’ils ont pris leur temps avant de passer à l’acte.

Il convient de signaler enfin trois faits importants : d’abord, le fait que des informations font état depuis près d’un an d’une équipe qui serait en train de surveiller les alentours du QG des Forces libanaises pour en assassiner le chef, mais qui disposerait d’un matériel de surveillance tellement sophistiqué qu’elle a réussi jusque-là à échapper aux regards.

Ensuite, il convient de rappeler que déjà, il y a quelques mois, des hommes avaient été interpellés dans les bois entourant Meerab et les forces de l’ordre avaient été alertées. L’affaire avait été révélée au grand public à l’époque. Enfin, le chef des Forces libanaises a fait l’objet hier d’une campagne de violence morale assez symbolique dans quelques médias locaux à la suite du dernier meeting du parti au BIEL, au cours duquel la parole avait été donnée notamment à une jeune opposante syrienne.