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Liban - Francophonie

Débat au Bristol sur la place des femmes dans le printemps arabe

Alors que les conservateurs sont arrivés au pouvoir en Tunisie, un an après la révolution, les mouvements féministes s’inquiètent de leur impact sur la place des femmes dans les sociétés arabes. Un débat sur ce plan a été organisé au Bristol par l’ambassade du Canada et le CRTDA.

Au centre des débats, l’arrivée des conservateurs musulmans au pouvoir.

Dans le cadre du mois de la francophonie, l’hôtel Le Bristol de Beyrouth a accueilli une table ronde sur le thème : «Quel printemps pour la femme arabe?» Organisée par l’ambassade du Canada et le Center for Research and Training on Development-Action (CRTDA), une dizaine d’intervenants libanais et étrangers ont débattu de la place de la femme dans les sociétés du monde arabe, notamment depuis les soulèvements du printemps dernier. Ouverts par l’ambassadrice Hilary Childs-Adams, les débats se sont tenus de 9h à 13h30, en trois séances. Devant une cinquantaine de personnes, militants, représentants d’associations, particuliers, les intervenants ont débattu consécutivement de la place de la femme dans le système politique, de l’inégalité sociale encore extrêmement forte entre hommes et femmes, des violences conjugales, des espoirs et défis apportés par les révolutions arabes...
Au centre du débat, l’arrivée des conservateurs musulmans au pouvoir dans de nombreux pays arabes, et notamment en Tunisie. «Je suis très inquiète. Le printemps est très loin d’être là pour les femmes arabes, explique Lina Abou Habib, directrice du CRTDA et coorganisatrice de la table ronde. Il ne faut pas traiter l’arrivée des conservateurs à la légère et il faut prendre en compte ce qui s’est passé en Iran ou en Algérie. L’arrivée des conservateurs est un signe très négatif. Les fascistes ou les dictateurs sont souvent des gens élus ! Retour du voile, intimidation de filles qui vont à l’université, procès du diffuseur du film de Marjan Satrapi... Mais qu’est-ce qu’on veut de plus? Il faut être vigilant, on n’a pas le droit de banaliser ce qui se passe.»
Même son de cloche chez Ariane Brunet, fondatrice de la Coalition pour les droits de la femme en situation de conflits, et engagée dans la défense du droit des femmes depuis le début des années 1990. «Nous assistons à une montée des fondamentalistes dans le monde qui se fait au détriment des femmes, s’inquiète-t-elle. Nous sommes en train de revivre ce que nous avons connu dans les années 1970.» Pour cette militante canadienne, peu de solutions à part «la séparation de l’Église et de l’État».
Au-delà de ce constat pessimiste, c’est la situation concrète des femmes dans les pays arabes qui a été abordée. Représentant l’association libanaise Kafa, qui se bat contre les violences domestiques, Leïla Awaba a profité de l’occasion pour dénoncer le chemin de croix que constitue, pour les femmes victimes de violences au Liban, la saisine de la justice. «Les femmes ont besoin d’être protégées pour garantir la non-récidive des violences, a-t-elle souligné. Les procédures judiciaires doivent être facilitées, notamment par la création d’une nouvelle fonction de procureur chargé des Affaires familiales.»
Dans le cadre du mois de la francophonie, d’autres conférences devraient avoir lieu, au Liban et dans le monde arabe, sur le thème de la place de la femme dans nos sociétés, indique Mme Abou Habib. «La bataille serait perdue si l’on perdait ces espaces de discussion», souligne-t-elle.
Dans le cadre du mois de la francophonie, l’hôtel Le Bristol de Beyrouth a accueilli une table ronde sur le thème : «Quel printemps pour la femme arabe?» Organisée par l’ambassade du Canada et le Center for Research and Training on Development-Action (CRTDA), une dizaine d’intervenants libanais et étrangers ont débattu de la place de la femme dans les sociétés du monde arabe,...
commentaires (2)

LIBAN UNI ! LAÏC ! LIBRE ET DÉMOCRATIQUE ! NI ORIENT ! NI OCCIDENT ! ___ La femme a sa place et son statut d'égal à l'homme chez certaines communautés Libanaises. Souhaitons, qu'avec la LAÏCITÉ civile et politique, si acceptée par tous, toutes les Libanaises auront les mêmes droits.

SAKR LEBNAN

14 h 54, le 30 mars 2012

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Commentaires (2)

  • LIBAN UNI ! LAÏC ! LIBRE ET DÉMOCRATIQUE ! NI ORIENT ! NI OCCIDENT ! ___ La femme a sa place et son statut d'égal à l'homme chez certaines communautés Libanaises. Souhaitons, qu'avec la LAÏCITÉ civile et politique, si acceptée par tous, toutes les Libanaises auront les mêmes droits.

    SAKR LEBNAN

    14 h 54, le 30 mars 2012

  • Juste sur le principe...faudrait peut-être arrêter d'appeller çà les "printemps arabes"...non?Ben Ali était sûrement un autocrate,avait sûrement un système policier injustifiable...était sûrement corrompu et son entourage avec lui...Moubarak était sûrement un autocrate,etc,etc....Khaddafi était un dictateur,très certainement...le Yémen était certes tribal et très imparfait,et Saleh un homme rdoutable...OK...une fois qu'on a dit çà,il reste à constater que les révolutions à vocation démocratique au départ ont été volées...la plupart se passent dans un bain de sang...et à l'arrivée nos barbudos à nous...tous sauf démocrates...la situation de la femme a fait un remarquable bond...en arrière...et je ne parle pas de celle des libertés...le tourisme est moribond et sa manne de devises avec...plus près de nous,et à cause de l'aveuglement de ses dirigeants,un pays est mis à feu et à sang...et vous persistez à appeler çà les "printemps arabes"?je sais ,je sais,on va encore me sortir les réferences aux révolutions occidentales...quelle contradiction pour des gens qui vouent l'Occident aux gémonies..et les peuples,est ce que les révolutionnaires en chambre et en salon pensent aux peuples...parceque ,finalement,les possédants s'en sortent bien,à quelques exceptions près...mais les peuples???

    GEDEON Christian

    07 h 15, le 30 mars 2012

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