Au centre du débat, l’arrivée des conservateurs musulmans au pouvoir dans de nombreux pays arabes, et notamment en Tunisie. «Je suis très inquiète. Le printemps est très loin d’être là pour les femmes arabes, explique Lina Abou Habib, directrice du CRTDA et coorganisatrice de la table ronde. Il ne faut pas traiter l’arrivée des conservateurs à la légère et il faut prendre en compte ce qui s’est passé en Iran ou en Algérie. L’arrivée des conservateurs est un signe très négatif. Les fascistes ou les dictateurs sont souvent des gens élus ! Retour du voile, intimidation de filles qui vont à l’université, procès du diffuseur du film de Marjan Satrapi... Mais qu’est-ce qu’on veut de plus? Il faut être vigilant, on n’a pas le droit de banaliser ce qui se passe.»
Même son de cloche chez Ariane Brunet, fondatrice de la Coalition pour les droits de la femme en situation de conflits, et engagée dans la défense du droit des femmes depuis le début des années 1990. «Nous assistons à une montée des fondamentalistes dans le monde qui se fait au détriment des femmes, s’inquiète-t-elle. Nous sommes en train de revivre ce que nous avons connu dans les années 1970.» Pour cette militante canadienne, peu de solutions à part «la séparation de l’Église et de l’État».
Au-delà de ce constat pessimiste, c’est la situation concrète des femmes dans les pays arabes qui a été abordée. Représentant l’association libanaise Kafa, qui se bat contre les violences domestiques, Leïla Awaba a profité de l’occasion pour dénoncer le chemin de croix que constitue, pour les femmes victimes de violences au Liban, la saisine de la justice. «Les femmes ont besoin d’être protégées pour garantir la non-récidive des violences, a-t-elle souligné. Les procédures judiciaires doivent être facilitées, notamment par la création d’une nouvelle fonction de procureur chargé des Affaires familiales.»
Dans le cadre du mois de la francophonie, d’autres conférences devraient avoir lieu, au Liban et dans le monde arabe, sur le thème de la place de la femme dans nos sociétés, indique Mme Abou Habib. «La bataille serait perdue si l’on perdait ces espaces de discussion», souligne-t-elle.
LIBAN UNI ! LAÏC ! LIBRE ET DÉMOCRATIQUE ! NI ORIENT ! NI OCCIDENT ! ___ La femme a sa place et son statut d'égal à l'homme chez certaines communautés Libanaises. Souhaitons, qu'avec la LAÏCITÉ civile et politique, si acceptée par tous, toutes les Libanaises auront les mêmes droits.
14 h 54, le 30 mars 2012