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Moyen Orient et Monde - Reportage

La Turquie fait bon accueil aux Syriens mais leur refuse le statut de réfugié

Les nombreuses familles ayant fui les violences bénéficient d’aide humanitaire et d’éducation en attendant de rentrer dans leur pays.

Le camp de Boynuyogun, construit par le Croissant-Rouge turc dans la région de Hatay, accueille près de 2 000 Syriens.    Photo Adem Altan/AFP

La Turquie fait bon accueil aux Syriens qui fuient la violence dans leur pays, leur offrant hébergement, soins hospitaliers et un enseignement à leurs enfants, mais elle leur refuse le statut de « réfugié ».

 

« Pour nous, ce sont des Syriens sous protection temporaire, pas des réfugiés », explique ainsi Suphi Atan, qui dirige de Hatay, près de la frontière syrienne, l’équipe en charge de ce secteur au ministère des Affaires étrangères. « Ils n’ont pas le droit de demander le statut de réfugié. Nous attendons d’eux qu’ils retournent volontairement dans leur pays lorsque la sécurité sera revenue », ajoute-t-il. Toutefois, « nous ne pouvons forcer personne à rentrer en Syrie », tempère-t-il à propos des 17 000 Syriens, dont de nombreuses femmes et enfants, qui ont passé la frontière depuis le début des violences.

 

Dans un premier temps, le gouvernement turc a qualifié les arrivants d’« invités » pour bien marquer le caractère provisoire de leur séjour en Turquie, mais cette dénomination a été abandonnée « parce qu’il n’y a pas de statut d’invité dans le droit international », précise M. Atan, ce que confirme Metin Corabatir, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), précisant que le terme utilisé actuellement en Turquie est celui de « protection temporaire ».

 

« La politique de la Turquie concernant les Syriens qui fuient leur pays est basée sur trois principes : ouverture de la frontière, sécurité garantie dans les camps et aide humanitaire », ajoute M. Atan. « Nous devons tout leur apporter, de A à Z : trois repas par jour, aide sanitaire, eau potable, enseignement et salles de prière. » Les enfants syriens sont donc scolarisés en arabe, et reçoivent des cours de maths, de turc, d’informatique et de lecture du Coran. Les blessés sont soignés et les femmes peuvent prendre part à des stages d’artisanat. « J’avais des troubles psychologiques quand je suis arrivée, et j’allais à l’hôpital tous les jours », explique Menal, une femme de 33 ans qui suit un cours de broderie dans le camp de Yayladagi, à cinq kilomètres de la frontière. La jeune femme, qui porte un tchador noir, a fui en Turquie en juin dernier, traumatisée en apprenant que ses parents avaient été tués et sa maison bombardée par les soldats. « J’ai trouvé un peu de réconfort ici », témoigne-t-elle.


La répression en Syrie a provoqué la fuite de familles entières dans les pays voisins. Les Nations unies et leurs partenaires humanitaires ont donc lancé un appel pour une aide de 84 millions de dollars pour aider la Jordanie, le Liban, la Turquie et l’Irak à faire face à cet afflux de réfugiés, selon M. Corabatir. La Turquie a installé huit camps de toile et un camp de maisons préfabriquées avec une capacité de 10 000 personnes à Kilis, près de la frontière, le nombre des arrivants s’accroissant de jour en jour du fait des combats qui se poursuivent dans le Nord. Et dans la province de Sanliurfa, les autorités ont lancé l’installation d’un grand camp, qui pourra accueillir 20 000 personnes.

La Turquie fait bon accueil aux Syriens qui fuient la violence dans leur pays, leur offrant hébergement, soins hospitaliers et un enseignement à leurs enfants, mais elle leur refuse le statut de « réfugié ».
 
« Pour nous, ce sont des Syriens sous protection temporaire, pas des réfugiés », explique ainsi Suphi Atan, qui dirige de Hatay, près de la frontière syrienne,...

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