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Moyen-Orient - Guerre

A Gaza, l'aide est "complètement paralysée", avertit l'ONU

Une femme palestinienne déplacée habille un enfant dans un camp à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 mai 2024. AFP

La fermeture par Israël des points de passage névralgiques vers la bande de Gaza a coupé les principales vannes d'acheminement de l'aide, le carburant en particulier, et rendu les opérations humanitaires pratiquement impossibles, a averti jeudi un haut fonctionnaire de l'ONU.

« Nous avons perdu le principal point d'entrée pour l'aide humanitaire », Kerem Shalom, constate dans un entretien avec l'AFP Andrea De Domenico, patron du bureau de l'agence humanitaire des Nations unies (Ocha) dans les territoires palestiniens occupés. Dimanche, Israël a fermé ce point de passage clé vers le sud du petit territoire côtier palestinien, après que des tirs de roquettes revendiqués par la branche armée du Hamas y ont tué quatre soldats israéliens.

L'armée israélienne a ensuite appelé les habitants des quartiers est de Rafah à évacuer, avant de prendre le contrôle, du côté palestinien, du point de passage de Rafah entre Gaza et l'Egypte et de le fermer également. Bien qu'Israël affirme avoir rouvert Kerem Shalom mercredi, Andrea De Domenico estime que l'acheminement de l'aide reste « extrêmement difficile ».

« C'est fou », les Israéliens « ont des chars partout, des troupes sur le terrain, ils bombardent la zone à l'est de Rafah et ils veulent que nous allions chercher du carburant ou des produits de base » dans ces zones de guerre?, « ils savent que nous ne pouvons tout simplement pas y aller », lâche M. De Domenico. Le point de passage de Rafah, par lequel passe tout le carburant destiné à Gaza, reste fermé. Or, « à Gaza, il n'y a pas de stocks de carburant ». Cela signifie qu' »il n'y a pas de mouvements » et « cela paralyse complètement les opérations humanitaires », selon M. De Domenico.

Ce constat intervient alors que la communauté internationale demande l'augmentation de l'aide à Gaza, où sept mois de conflit ont provoqué une crise humanitaire aiguë.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 sont considérées comme mortes, selon l'armée. En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 34.904 morts, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

« Désastre »

Selon M. Domenico, avant même la fermeture du terminal de Rafah, les Nations unies cherchaient depuis des semaines d'autres moyens d'acheminer du carburant dans le territoire, dans un contexte de vive inquiétude devant la perspective agitée par Israël d'une vaste opération terrestre dans la ville de Rafah, qui abrite 1,4 million de personnes selon l'ONU.

Israël a assuré à l'ONU qu'il essayait de trouver une solution, précise M. De Domenico, mais celui-ci doute fort qu'elle atteigne les 200.000 litres journaliers nécessaires. Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré mercredi que les hôpitaux du sud de la bande de Gaza ne disposaient plus que de « trois jours de carburant ». Catherine Russell, directrice de l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, a quant à elle prévenu jeudi que si le carburant n'était pas autorisé à entrer « les conséquences se feraient sentir presque immédiatement ». « Les couveuses des bébés prématurés s'arrêteront, les enfants et les familles se déshydrateront ou consommeront de l'eau » non potable et « le temps perdu se transformera bientôt en vies perdues ». Faute de nouveaux approvisionnements, les stocks d'aide alimentaire vont s'épuiser et les traitements médicaux destinés aux enfants souffrant de malnutrition risquent d'être interrompus.

L'ONU estime qu'environ 80.000 personnes ont fui ces derniers jours l'est de Rafah, après l'ordre israélien et l'intensification des bombardements. Ce qui signifie que « 80.000 personnes ont probablement besoin d'un soutien important », souligne M. De Domenico. Le manque de carburant pourrait également séparer les familles de déplacés, surtout les enfants qui risquent de se perdre: « sans carburant, pas d'antennes, pas de télécommunications », dit-il.

Les derniers hôpitaux encore debout dans une bande de Gaza en ruines cesseront également de fonctionner. « Il est inimaginable que nous forcions des êtres humains à vivre une expérience aussi horrible et inhumaine », estime-t-il. « C'est un désastre ».

La fermeture par Israël des points de passage névralgiques vers la bande de Gaza a coupé les principales vannes d'acheminement de l'aide, le carburant en particulier, et rendu les opérations humanitaires pratiquement impossibles, a averti jeudi un haut fonctionnaire de l'ONU.« Nous avons perdu le principal point d'entrée pour l'aide humanitaire », Kerem Shalom, constate...
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En quelques jours ils n'ont plus rien ? et vous les croyez ?

Dorfler lazare

11 h 37, le 10 mai 2024

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Commentaires (1)

  • En quelques jours ils n'ont plus rien ? et vous les croyez ?

    Dorfler lazare

    11 h 37, le 10 mai 2024

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