Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, s'apprête à glisser son bulletin de vote lors du second tour des élections parlementaires à Téhéran, le 10 mai 2024. Photo Atta Kenare / AFP
L'Iran modifiera sa doctrine nucléaire si Israël menace son existence, a déclaré jeudi un conseiller du guide suprême iranien cité par l'agence Reuters, un commentaire qui soulève des questions sur ce que Téhéran affirme être son programme nucléaire pacifique.
La République islamique a toujours affirmé qu'elle n'avait pas l'intention de se doter d'armes nucléaires, mais les gouvernements occidentaux la soupçonnent de chercher à se doter de la technologie nucléaire nécessaire à la fabrication d'une bombe. Le programme nucléaire iranien est au centre d'un différend de longue date avec les pays occidentaux, qui a donné lieu à des sanctions.
Un haut commandant des Gardiens de la révolution avait déclaré, en avril dernier, que les menaces israéliennes pourraient inciter son pays à modifier sa doctrine nucléaire, alors que l'Iran était dans un face-à-face tendu avec l'État hébreu.
« Nous n'avons pas décidé de fabriquer une bombe nucléaire, mais si l'existence de l'Iran est menacée, nous n'aurons pas d'autre choix que de changer notre doctrine militaire », a déclaré Kamal Kharrazi, conseiller du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a rapporté la chaîne d'information iranienne Student News Network.
En 2022, ce même conseiller avait affirmé que l'Iran était techniquement capable de fabriquer une bombe nucléaire mais qu'il n'avait pas encore décidé de le faire.
Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur le programme nucléaire, avait interdit le développement d'armes nucléaires dans une fatwa (édit religieux), au début des années 2000. Il avait réitéré cette interdiction en 2019, soulignant que la construction et le stockage de bombes nucléaires étaient « répréhensibles et que leur utilisation était haram », c'est-à-dire interdite par la religion musulmane.
En 2021, le ministre iranien du Renseignement avait confié, pour sa part, que les pressions occidentales pourraient pousser Téhéran à se doter de l'arme nucléaire.
« En cas d'attaque de nos installations nucléaires par le régime sioniste, notre force de dissuasion changera », a menacé M. Kharrazi, employant un terme utilisé par les autorités iraniennes pour désigner l'État d'Israël.
L'Iran islamique et Israël sont en conflit, mais ce qui a été pendant des décennies une guerre de l'ombre entre les deux pays a débouché sur une confrontation ouverte en avril, lorsque Téhéran a lancé environ 300 missiles et drones contre Israël, en représailles à une attaque israélienne présumée contre son ambassade à Damas. En réponse, Israël a mené une attaque contre le territoire iranien.
L'Iran enrichit de l'uranium jusqu'à 60 %, alors que l'uranium de qualité militaire est normalement enrichi à environ 90 %. Si les matières nucléaires actuellement disponibles étaient enrichies davantage, elles suffiraient à fabriquer deux armes nucléaires, selon un rapport officiel de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique.
*Cet article est une traduction d'une information de Reuters parue en anglais.
"Les gouvernements occidentaux la soupçonnent de chercher à se doter de la technologie nucléaire nécessaire à la fabrication d'une bombe". Il ne s’agit pas de "soupçons", mais de certitude. L’uranium de qualité civiele est enrichi à moins de 4%. Or l’Iran a enrichi plus de 700 kg d’uranium à 20% et près de 130 kg d’uranium à 60%. Peut-il npis expliquer ce qu’il compte en faire?
08 h 19, le 11 mai 2024