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Liban

L’Institut français glorifie le patrimoine gaulliste au Liban

« Ah, si seulement de Gaulle avait été là... » Cette phrase, ils ont été nombreux à la prononcer lundi soir, à l’Institut français, nostalgiques de l’ « exemple » que le général représentait pour de nombreux Libanais. Nostalgiques aussi d’une certaine France, celle qui conduisait, plus ou moins ouvertement, aux destinées du Liban. Dans une salle comble, une demi-douzaine d’intervenants ont chanté, pendant près de deux heures, les louanges de l’ancien président de la République française et son attachement pour le pays du Cèdre.


Pas d’historien à l’horizon pour parler des faits qui conduisirent de Gaulle à s’établir pendant près de 3 ans, entre 1929 et 1932, à Beyrouth, et à revenir en 1941, alors que le Liban était un champ de bataille entre les forces françaises libres et l’armée fidèle au maréchal Pétain. La soirée de lundi était consacrée aux anecdotes personnelles, au souvenir et à l’émotion collective.


En tête de file, Michel Eddé, ancien ministre de la Culture, et par ailleurs PDG de L’Orient-Le Jour : « Les Libanais n’ont jamais cessé de manifester les liens qui les attachent à la France et au général de Gaulle.» Et dans un élan de francophonie, l’ancien président de la Ligue maronite s’est mis à chanter, debout devant les quelque 200 personnes constituant le public, La Madelon, chanson populaire de l’entre-deux guerres, puis quelques couplets de La Marseillaise.


Au tour de Lucien Awad qui, après avoir corrigé les approximations du guide touristique, Le Petit Futé, a raconté la visite du général à son grand-père, récompensé en 1941 pour avoir convaincu la garnison loyaliste de Hasroun à se rallier aux FFL. « On raconte que ma mère a voulu subtiliser le képi du général, a-t-il soufflé. Et un des enfants de la famille porte maintenant le prénom de Gaulle. »


Autre anecdote, racontée par un représentant des anciens combattants libanais : après la libération de Strasbourg, de Gaulle aurait demandé qu’on lui prépare un taboulé...


Ce culte du général s’est terminé par l’intervention de Jacques Godfrain, ancien ministre français et président de la Fondation Charles de Gaulle, qui est venu vanter « la proximité de De Gaulle avec les Français ».


« Je pense qu’il y a une nostalgie de la France, de De Gaulle et aussi d’une certaine manière du Liban d’avant, confie le Pr Pascal Monin, professeur à l’Université Saint-Joseph et modérateur de la soirée. Le rêve de voir la France revenir vers le Liban sans intérêts particuliers existe. »


Citée cinq fois lundi soir, cette phrase que de Gaulle avait prononcée devant un parterre d’étudiants de l’Université Saint-Joseph en juillet 1930 : « Il vous appartient de construire un État. Non point seulement d’en partager les fonctions, d’en exercer les attributs, mais bien de lui donner cette vie propre, cette force intérieure, sans lesquelles il n’y a que des institutions vides. » Une résonance paradoxalement contemporaine, de la part, malgré tout, d’un ancien responsable de l’administration mandataire coloniale. Le Liban a-t-il vraiment besoin de cet exemple pour construire un État ?

« Ah, si seulement de Gaulle avait été là... » Cette phrase, ils ont été nombreux à la prononcer lundi soir, à l’Institut français, nostalgiques de l’ « exemple » que le général représentait pour de nombreux Libanais. Nostalgiques aussi d’une certaine France, celle qui conduisait, plus ou moins ouvertement, aux destinées du Liban. Dans une salle comble, une demi-douzaine...
commentaires (2)

- - Je vous salue cher monsieur de Chadarévian . Faites nous le plaisir d'intervenir plus souvent dans ces colonnes non seulement pour corriger une information ou pour une mise au point , mais pour nous donner votre avis sur les sujets qui inquiètent et intéressent les Libanais à la veille des législatives de 2013 , puisque la campagne est officiellement ouverte et pour leur montrer le bon chemin .. Merci .

JABBOUR André

10 h 20, le 21 mars 2012

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Commentaires (2)

  • - - Je vous salue cher monsieur de Chadarévian . Faites nous le plaisir d'intervenir plus souvent dans ces colonnes non seulement pour corriger une information ou pour une mise au point , mais pour nous donner votre avis sur les sujets qui inquiètent et intéressent les Libanais à la veille des législatives de 2013 , puisque la campagne est officiellement ouverte et pour leur montrer le bon chemin .. Merci .

    JABBOUR André

    10 h 20, le 21 mars 2012

  • L'auteur de cet article est probablement arrive en retard. L'orient Le Jour aurait du apprendre a ses journalistes la ponctualité .

    Chadarev

    03 h 15, le 21 mars 2012

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