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À La Une - Drame

Effroi et indignation en France après une tuerie antisémite

Un mystérieux tueur en série perpétue la pire attaque antisémite depuis 30 ans, abattant trois enfants et un enseignant juifs dans une école de Toulouse.

Un office religieux a été tenu hier soir dans une synagogue de Paris, en mémoire des victimes. Nicolas Sarkozy et François Hollande y ont assisté. Bertrand Guay/AFP

Un mystérieux tueur en série a plongé hier la France dans une « tragédie nationale », abattant trois enfants et un professeur dans une école juive de Toulouse, pire attaque antisémite depuis 30 ans dans ce pays. Des moyens de police exceptionnels ont été déployés pour traquer cet individu, qui a pénétré dans le collège Ozar Hatorah de cette grande ville du Sud-Ouest. Le tueur a utilisé la même arme que celle ayant servi à abattre trois militaires dans la même région ces huit derniers jours. Il se déplaçait aussi à chaque fois sur le même scooter volé, un modèle Yamaha très puissant, selon la police.

 

Arrivé à l’entrée de l’école, l’assassin a abattu un professeur de religion, ses deux enfants et la fille du directeur de l’établissement, avant de prendre la fuite. Outre ces quatre victimes qui avaient la double nationalité franco-israélienne, la fusillade a fait un blessé grave, un adolescent de 17 ans.

 

Le ministère israélien des Affaires étrangères a publié les âges des victimes : 30 ans pour Jonathan Sandler, l’enseignant, quatre et cinq ans pour ses enfants, Gabriel et Arieh, et sept ans pour Myriam Monsonego, la fille du directeur. D’après ce ministère, les familles ont décidé que les victimes seraient inhumées en Israël.

 

Le tueur de Toulouse « a tiré sur tout ce qu’il y avait en face de lui, enfants et adultes, et des enfants ont été poursuivis à l’intérieur de l’école », a décrit le procureur Michel Valet. Les témoignages recueillis sur place décrivent un homme froid, déterminé et impitoyable. Après avoir exécuté ses premières victimes, il a rattrapé la petite Myriam « pour lui tirer directement dans la tête », a raconté Nicole Yardeni, une responsable de la communauté juive.

 

Le rabbin et directeur de l’établissement, Yaacov Monsonego, était en train de prier dans la synagogue lorsqu’un élève lui a apporté le corps inanimé de sa fille, ont déclaré des témoins.

 

Cette tuerie, qui a suscité l’effroi en France, est la première ayant visé des juifs dans ce pays depuis l’attentat de la rue des Rosiers qui avait fait six morts en 1982 dans le quartier juif de Paris.

 

« En s’en prenant à des enfants et à un enseignant juifs, la motivation antisémite semble évidente », a déclaré dans la soirée le président Nicolas Sarkozy, de retour à Paris après un déplacement à Toulouse. Il a annoncé un relèvement au maximum du niveau d’alerte antiterroriste dans la région. Il avait été suivi de peu à Toulouse par son principal adversaire à la présidentielle, François Hollande. Le candidat socialiste a appelé à « une réponse commune et ferme de toute la République ».

 

Selon les indices recueillis par les enquêteurs, il ne fait guère de doute que cette fusillade est la troisième commise par ce tueur, après deux attaques ayant visé des militaires à Toulouse (le 11 mars) et dans la ville voisine de Montauban (le 15 mars), qui ont fait trois morts, trois soldats d’origine maghrébine, et un blessé grave qui est un Noir. « Nous savons que c’est la même personne, la même arme qui a tué (...) », a affirmé M. Sarkozy.

 

C’est désormais le parquet antiterroriste de Paris qui dirige les enquêtes sur les trois fusillades, qui ont en commun un tueur expérimenté, capable de disparaître rapidement après ses crimes. « On est sur deux pistes principales évidentes : la piste islamiste et l’ultradroite », a indiqué une source proche de l’enquête. La qualification de « terroriste » de ces actes a été retenue en raison de l’impact de ces tueries, qui créent « un climat d’intimidation et de terreur », a-t-on précisé de source judiciaire.

 

La communauté juive de France a exprimé son horreur. « Je suis horrifié par ce qui est arrivé ce matin à Toulouse devant l’école juive », a déclaré le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, en ajoutant être « meurtri dans (son) corps et dans (son) âme ». Une des premières réactions de soutien à la communauté juive est venue du président du Conseil français du culte musulman, Mohammad Moussaoui, qui s’est dit « horrifié » et a tenu « à exprimer toute sa solidarité et celle des musulmans de France ».

 

Dans la soirée, l’Union des étudiants juifs de France a appelé à une marche silencieuse à Paris en hommage aux « victimes de l’attentat antisémite de Toulouse ». Auparavant, un office religieux dans une synagogue de Paris a réuni MM. Sarkozy et Hollande. Dans la rue Dalou à Toulouse, où se trouve le collège juif, de nombreux parents ou proches, souvent en pleurs, exprimaient leur peine et leur colère.

 

En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a condamné « le meurtre odieux de juifs, dont des enfants », estimant qu’on ne pouvait écarter la possibilité que ce crime ait « été motivé par un antisémitisme violent et sanglant ».

 

À un mois de l’élection présidentielle, la campagne a été brutalement interrompue par cette tragédie. Candidat à sa propre succession, M. Sarkozy a annoncé une suspension de sa campagne électorale « au moins jusqu’à mercredi ».

Un mystérieux tueur en série a plongé hier la France dans une « tragédie nationale », abattant trois enfants et un professeur dans une école juive de Toulouse, pire attaque antisémite depuis 30 ans dans ce pays. Des moyens de police exceptionnels ont été déployés pour traquer cet individu, qui a pénétré dans le collège Ozar Hatorah de cette grande ville du Sud-Ouest. Le tueur a...

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