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Moyen Orient et Monde - Révolte

La réponse d’Assad à Annan encore sous étude

L’ONU annonce l’envoi d’observateurs humanitaires ; plus de 100 morts hier ; la Ligue arabe demande une « enquête internationale » sur les crimes en Syrie.

Le président syrien Bachar el-Assad a transmis, hier soir, à Kofi Annan les réponses aux « propositions concrètes » qu’il lui a soumises lors de sa mission de paix à Damas le week-end dernier qui était centrée sur la nécessité « d’un arrêt immédiat des violences et des meurtres, d’un accès aux organisations humanitaires et d’un dialogue ».
L’ONU a officiellement confirmé en soirée la réception de cette réponse « qui est encore à l’étude et qui n’a pas été rendue publique », selon le porte-parole onusien.
Mais dans cette attente, le président syrien a fourni une autre réponse, à sa manière celle-là, à Kofi Annan en décidant la tenue d’élections législatives le 7 mai prochain en pleine révolte et alors que les villes syriennes sont bombardées par les chars.
Qui plus est, le secrétaire général de l’ONU avait reçu, dans la journée, la commission des droits de l’homme une enveloppe « scellée » contenant les noms « d’officiels de haut rang » qui auraient commis des exactions et des atteintes aux droits de l’homme et qui pourraient être traduits devant les juridictions pénales internationales.
De son côté, l’émissaire chinois pour le dossier syrien Zhang Ming a estimé hier qu’il y avait une « grande entente » entre son pays et les pays arabes pour parvenir à une « solution politique » de la crise syrienne, à l’issue d’entretiens au siège de l’institution panarabe au Caire. Pékin, très critiqué pour son soutien au régime de Damas, avait annoncé vendredi l’envoi en Arabie saoudite, en Égypte puis en France de ce nouvel émissaire chargé d’expliquer sa position sur le dossier syrien.
Toujours sur le plan diplomatique, la Turquie devrait accueillir le 2 avril à Istanbul la prochaine réunion du groupe des « Amis de la Syrie », selon les déclarations hier du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’exprimait à l’issue d’une rencontre à Ankara avec Kofi Annan. Le Premier ministre s’est également entretenu hier à Ankara de la crise syrienne avec le patron de la CIA David Petraeus, d’après la chaîne d’informations NTV.
Sur le plan humanitaire, la haut-commissaire adjointe aux Droits de l’homme Kang Kyung-wha a annoncé hier à Genève l’envoi d’observateurs de l’ONU cette semaine dans les pays voisins de la Syrie pour recueillir des informations sur les « violations et atrocités » commises dans ce pays. Sur ce point d’ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré hier que la Russie compte convaincre la Syrie d’accepter des observateurs internationaux indépendants qui surveilleront l’arrêt « simultané » des violences des deux côtés.
En attendant, les violences ont fait plus de 8 500 morts depuis le 15 mars 2011, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Plus encore, 30 000 réfugiés ont été enregistrés par le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) qui, citant des chiffres du Croissant-Rouge syrien, estime qu’il y a 200 000 déplacés. Le HCR a d’ailleurs indiqué avoir nommé un coordonnateur pour les réfugiés syriens, Panos Moumtzis, qui rencontrera au cours des prochains jours les partenaires humanitaires du HCR pour déterminer les quantités d’aides qui doivent être prépositionnées afin d’aider les réfugiés qui ne cessent de fuir la Syrie.

Plus de 100 morts hier
Sur le terrain, l’armée a intensifié son offensive meurtrière contre les bastions rebelles, notamment dans la province montagneuse d’Idleb frontalière de la Turquie et dont le régime a annoncé avoir repris le chef-lieu. « Trois jours après le début de l’opération d’envergure dans la ville d’Idleb (...), celle-ci s’est terminée en un temps record », selon le quotidien privé al-Watan proche du pouvoir.
Cependant, l’OSDH comme les militants ont nié que l’armée ait pris le contrôle total d’Idleb. « L’armée contrôle la plupart de la ville, mais il y a encore des poches de résistance et des combats entre rebelles et soldats », a indiqué Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH. Des militants évoquent également une situation humanitaire insoutenable avec un manque total d’eau et d’électricité, et des communications coupées. Plus encore, d’après plusieurs militants de la ville d’Idleb, l’armée a tué en deux jours plus de 20 personnes qui tentaient de fuir et a jeté leurs corps dans la mosquée d’al-Bilal. Des riverains venus les inspecter ont été également mitraillés, portant le bilan total des victimes à plus de 50, selon cette source. Cependant, aucun média n’était en mesure de confirmer ces informations en raison des mesures draconiennes imposées par les autorités aux médias étrangers pour la couverture de la crise.
En province, 10 soldats ont péri dans une attaque rebelle, qui s’est produite dans la ville de Maaret el-Naamane contre un barrage proche de locaux du parti Baas au pouvoir, selon l’OSDH, qui fait état également de la mort de 12 membres des forces de sécurité dans la province de Deraa, tués dans une embuscade de rebelles. Ailleurs dans le pays, plusieurs civils ont été tués dans la ville de Homs par des tirs des forces gouvernementales et des chabbiha, ainsi qu’à Tall Kalakh, à Aazaz dans la province d’Alep et à Douma dans la province de Damas. Au total, le bilan était d’une centaine de personnes au moins hier en début de soirée et dont la moitié seraient des soldats loyalistes, selon plusieurs sources. Par ailleurs, en référence à la journée de lundi, marquée par la découverte d’une cinquantaine de corps de femmes et d’enfants à Homs, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi a réclamé une « enquête internationale impartiale pour faire la lumière sur ces événements et sur les responsables de ces crimes afin qu’ils soient traduits en justice ». M. Arabi ajoute que les responsables de ces crimes, « qui peuvent être qualifiés de crimes contre l’humanité », ne « doivent pas échapper à des sanctions ».
Parallèlement, des sénateurs américains ont demandé au secrétaire à la Défense Leon Panetta de mettre fin aux relations du Pentagone avec une entreprise russe qui fournit des armes au régime syrien, a-t-on appris hier au Capitole.
Enfin, le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a assuré que la Tunisie n’accueillerait pas Bachar el-Assad si celui-ci venait à quitter son pays, contredisant le président tunisien Moncef Marzouki, dans un entretien au site Internet
Spiegel Online hier.

 

(Sources : agences et rédaction)

Le président syrien Bachar el-Assad a transmis, hier soir, à Kofi Annan les réponses aux « propositions concrètes » qu’il lui a soumises lors de sa mission de paix à Damas le week-end dernier qui était centrée sur la nécessité « d’un arrêt immédiat des violences et des meurtres, d’un accès aux organisations humanitaires et d’un dialogue ».L’ONU a...
commentaires (1)

Le régime syrien tient à se distinguer par le titre d'unique régime dans l'histoire à organiser un referendum (!) et des élections législatives (!) à coups de massacres et de crimes contre l'humanité, pratiqués contre son peuple. Tout à fait comme celui d'Israel, unique pays au monde qui, depuis qu'il existe, prétend exercer la "démocratie" (!) à coups de massacres et de crimes contre l'humanité, pratiqués contre le peuple palestinien.

Halim Abou Chacra

23 h 41, le 13 mars 2012

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Commentaires (1)

  • Le régime syrien tient à se distinguer par le titre d'unique régime dans l'histoire à organiser un referendum (!) et des élections législatives (!) à coups de massacres et de crimes contre l'humanité, pratiqués contre son peuple. Tout à fait comme celui d'Israel, unique pays au monde qui, depuis qu'il existe, prétend exercer la "démocratie" (!) à coups de massacres et de crimes contre l'humanité, pratiqués contre le peuple palestinien.

    Halim Abou Chacra

    23 h 41, le 13 mars 2012

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