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Culture - Exposition

Marco Pinarelli présente ses « Travaux palestiniens » au Venue

The Venue, Souks de Beyrouth, accueille les portraits de Marco Pinarelli, photographe italien s’intéressant à la question de l’intégration (ou non) des réfugiés palestiniens au Liban et à leur situation contrastée.

Johnny Farah, designer, par l’objectif de Marco Pinarelli.

«À quand un accord de paix avec Israël, à quand l’heure de quitter le pays du Cèdre? En attendant, les réfugiés palestiniens et leurs enfants, souvent nés sur place, tentent de s’intégrer à la société libanaise. Voici leurs portraits.» La présentation de Marco Pinarelli, succincte, donne libre cours aux images qui suivent et qui sont présentées jusqu’au 11 mars à l’espace d’exposition The Venue*, dans les Souks de Beyrouth, sous l’égide de Solidere.
Pas de nationalité, pas de perspectives d’emploi, ni d’avenir. La situation des réfugiés palestiniens au Liban a fait couler beaucoup d’encre, elle a également fait bouger des militants et travailler des ONG, mais elle reste loin d’être résolue. Loin des images de détresse, de pauvreté et des clichés habituels pris dans les camps, le photographe italien donne à voir des portraits de Palestiniens sur (oui, «sur» est bien le mot car la plupart sont photographiés sur le toit de l’immeuble qui abrite leur gagne-pain ou dans le champ qu’ils cultivent) leur lieu de travail.
«Je suis né et j’ai grandi en Italie durant les années 70», explique Pinarelli. «La question palestinienne était un des “best-sellers” des médias durant les années 80. C’est ainsi que je m’y suis intéressé, lisant des articles, visitant des expositions, assistant à des films et même participant à des manifestations. Mais cela ne servit qu’à renforcer le schisme entre eux et moi, soulignant les différences qui existent entre nous deux. Je me sentais éloigné, géographiquement et culturellement», raconte-t-il encore.
Lors d’un voyage à Beyrouth, Marco Pinarelli réalise que ses visions préconçues sont incomplètes mais que «la distance n’était en réalité pas aussi grande que je ne l’avais imaginé». Il décide alors de tirer le portrait d’individus portant la nationalité palestinienne et travaillant au pays du Cèdre. «Pour, surtout, ajouter du lest à l’autre versant de l’histoire et amoindrir les préjugés accumulés durant trois décennies de couverture médiatique occidentale.»
Il précise également que quelques-unes des personnes photographiées ici ne possèdent aucun type de documentation officielle. D’autres possèdent une nationalité libanaise ou autre. Mais elles possèdent toutes en commun leurs origines palestiniennes et le fait qu’elles vivent et travaillent au Liban. «Pour les Palestiniens qui n’ont pas obtenu de documents officiels et ceux qui possèdent le statut de réfugiés, il est extrêmement difficile, sinon impossible, d’accéder aux droits civiques même les plus élémentaires, comme le droit au travail, par exemple. Pour ceux qui voudraient approfondir leur connaissance du sujet, la bibliographie est vaste, notamment auprès du Palestinian Human Rights Association», conclut le photographe.
Dans la série exposée, on voit Amneh Nazzal fermière, née à Safad, posant au milieu d’un champ de fèves vertes près de Tyr où elle vit. Mouhammad Mahmoud Kaiss se tient, lui, sur le toit d’un immeuble dans le camp de Beddaoui. Né à Tripoli, de parents originaires de Akka, il possède un studio de photographie. Rabih al-Lababidy, boulanger, est également photographié sur le toit de son immeuble dans le camp de Beddaoui où il est né. Firas Ayoub, architecte, pose sur sa moto dans la région de Raouché. Mansour Atwat, chauffeur de taxi, est debout sur le toit de son véhicule garé au milieu d’une plantation de bananes près de Tyr. Il vit à Bourj el-Chamali. Youssef Abdallah vit également dans le camp de Bourj el-Chamali où il est musicien. Salim Karroum, banquier, sur le toit de l’immeuble qui abrite son bureau, au centre-ville. Johnny Anton Farah, designer, pose au milieu de son jardin de culture organique.
Dans sa biographie, Marco Pinarelli indique qu’il est né «par chance» à Vérone. Il a vécu dans diverses cités européennes. Après avoir décroché son diplôme de droit en Italie, il a suivi des études de photographie à New York. Il est ensuite retourné en Europe où il a travaillé comme photographe auprès d’architectes, d’agences de publicité et de maisons d’édition. Son portfolio est assez varié: il comporte des travaux d’architecture et des portraits. Il vit et travaille au Liban, effectuant de nombreux voyages au Moyen-Orient et en Europe.

* « Palestinian Works », The Venue, jusqu’au 11 mars, de 12h à 22h.
«À quand un accord de paix avec Israël, à quand l’heure de quitter le pays du Cèdre? En attendant, les réfugiés palestiniens et leurs enfants, souvent nés sur place, tentent de s’intégrer à la société libanaise. Voici leurs portraits.» La présentation de Marco Pinarelli, succincte, donne libre cours aux images qui suivent et qui sont présentées jusqu’au 11 mars à l’espace...
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