« Nous avons gagné dans une lutte ouverte et honnête », a lancé M. Poutine, apparaissant, les larmes aux yeux, devant un rassemblement en fin de soirée de plus de 100 000 partisans place du Manège, face au Kremlin. « Nos électeurs savent faire la différence entre le désir de renouveau et les provocations politiques dont le but est de détruire notre État et d’usurper le pouvoir », a-t-il ajouté, en allusion claire à l’opposition. M. Poutine était accompagné de Dmitri Medvedev, le président sortant qu’il avait propulsé au Kremlin en 2008 faute de pouvoir briguer un troisième mandat consécutif selon la Constitution russe. « Nous ne nous laisserons pas prendre notre victoire », a lancé de son côté M. Medvedev.
L’opposition, qui a appelé à une grande mobilisation ce soir à Moscou, a en effet dès hier soir dénoncé un scrutin selon elle faussé et illégitime. « C’est une élection de voleurs, absolument malhonnête et indigne », a déclaré le candidat communiste Guennadi Ziouganov, en ajoutant : « Nous ne reconnaissons pas ces élections. » Le libéral Vladimir Ryjkov, un des leaders de la coalition qui a mobilisé des dizaines de milliers de manifestants à Moscou depuis les législatives de décembre, a jugé de son côté que « pas un paramètre ne permet de considérer cette élection comme légitime ».
Avant même la clôture du scrutin, les représentants de certains candidats, des opposants, les organisations d’observation électorale comme l’association Golos et la Ligue des électeurs ainsi que des médias indépendants ont affirmé avoir recensé quantité de fraudes. Le site control2012.ru avait par exemple comptabilisé dans la soirée plus de 5 200 cas. Ce site recensait notamment 114 cas de bourrage d’urnes et 327 cas de « transport massif d’électeurs », une technique qui permet à un groupe de voter plusieurs fois dans différents bureaux grâce à des autorisations frauduleuses.
Le pouvoir avait assuré que le scrutin sera libre et démocratique, après que les falsifications dénoncées par l’opposition et des observateurs indépendants en décembre lors des législatives eurent déclenché une vague de contestation sans précédent depuis 2000 sous le slogan « La Russie sans Poutine ». M. Poutine avait d’ailleurs affirmé régler le problème en ordonnant l’installation de 180 000 webcams pour que chacun puisse suivre le déroulement de l’élection en direct sur Internet. Mais le système a mal fonctionné hier : la retransmission des images était souvent interrompue pour des raisons apparemment techniques et l’emplacement des caméras ne permettait pas de contrôler toutes les urnes...
L’efficacité d’une telle initiative avait du reste été mise en doute par la mission d’observation électorale de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui doit donner ses conclusions sur le scrutin aujourd’hui.
De très importantes forces de police avaient en outre été mobilisées dans le centre de la capitale hier soir pour dissuader toute velléité de contestation, donnant par endroits à la ville des allures de camp retranché.
Par ailleurs, les autorités ont indiqué que le scrutin s’était déroulé sans incidents majeurs, hormis une attaque contre un bureau de vote au Daguestan dans le Caucase russe et qui a causé la mort de trois policiers.
(Source : AFP)
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Plus bas que cela cher Ali on meurt! Mais de nos jour il est clair que le ridicule ne tue plus!
Pierre Hadjigeorgiou
08 h 42, le 06 mars 2012