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Moyen Orient et Monde - Russie

Poutine s’en prend violemment à l’opposition, prête à tout, jusqu’au meurtre

Le candidat à la présidentielle accuse ses opposants de ne pas respecter la démocratie.

Vladimir Poutine a accusé l’opposition de mettre en scène des fraudes pour en accuser le pouvoir. Maxim Shipenkov/Reuters

Vladimir Poutine s’en est pris violemment hier à l’opposition russe, l’accusant de s’employer à discréditer la présidentielle du 4 mars au mépris des règles démocratiques.
Le Premier ministre, homme fort du pays depuis une décennie, brigue un nouveau mandat au Kremlin qu’il avait dû laisser en 2008 à son subordonné Dmitri Medvedev, faute de pouvoir enchaîner plus de deux mandats consécutifs.
Rencontrant hier des représentants de ses comités de soutien, il a accusé pêle-mêle l’opposition de s’apprêter à mettre en scène des fraudes électorales pour en accuser le pouvoir, d’enfreindre elle-même les règles de la démocratie en dénonçant par avance le scrutin, et même d’envisager un meurtre dans ses propres rangs pour faire monter la tension. « Certains sont prêts à sacrifier quelqu’un et à accuser ensuite le pouvoir. Je connais ces méthodes et cette tactique, cela fait dix ans qu’ils tentent de le faire », a déclaré M. Poutine, interrogé sur d’éventuelles provocations lors des manifestations auxquelles l’opposition appelle d’ores et déjà pour le lendemain du scrutin. « Ils cherchent même une victime sacrificielle parmi des gens connus. Ils peuvent flinguer quelqu’un et ensuite accuser le pouvoir », a poursuivi M. Poutine, un ex-agent du KGB et ex-directeur du FSB (service fédéral de sécurité). Il a accusé de telles intentions « avant tout ceux qui sont à l’étranger », une allusion assez claire au milliardaire Boris Berezovski, bête noire du pouvoir russe, réfugié en Grande-Bretagne depuis le début des années 2000.
Les déclarations du Premier ministre russe ont été précédées par la parution dans le quotidien Kommersant d’un article insinuant que M. Berezovski était le commanditaire du meurtre retentissant le 7 octobre 2006 de la journaliste d’opposition Anna Politkovskaïa, commis le jour de l’anniversaire de M. Poutine. Selon Kommersant, c’est un ancien policier accusé de l’organisation du meurtre de la journaliste qui aurait désigné comme commanditaires Boris Berezovski et un ex-responsable de la rébellion tchétchène en exil, Akhmed Zakaïev. Ancienne éminence grise du Kremlin à la fin de la présidence de Boris Eltsine, contraint à l’exil après l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 1999, M. Berezovski a accusé le pouvoir russe du meurtre de Mme Politkovskaïa et de celui en 2006 de l’ex-agent du FSB réfugié à Londres Alexandre Litvinenko.
M. Poutine a par ailleurs accusé l’opposition de mettre en scène des fraudes pour en accuser le pouvoir, et d’adopter une position « inacceptable » dans une démocratie en déclarant l’élection « illégitime par avance ». « Les gens qui parlent de la nécessité de renforcer les institutions démocratiques doivent obéir eux-mêmes à ces règles », a-t-il déclaré, soulignant que la minorité n’avait le droit de faire valoir son point de vue « que par des moyens constitutionnels ». « Ils (les opposants) vont eux-mêmes bourrer les urnes, contrôler eux-mêmes et présenter des plaintes eux-mêmes » pour dénoncer des fraudes, a affirmé M. Poutine, déclarant que « nous avons des raisons de penser que nos opposants préparent de telles actions, nous pouvons en fournir la preuve. »
Resté l’homme fort du pays et crédité par des sondages de 60 % d’intentions de vote – il avait été réélu en 2004 avec plus de 70 % –, les experts s’attendent à le voir gagner au premier tour, malgré la baisse de sa popularité et la mobilisation sans précédent de l’opposition depuis les législatives de décembre. Celles-ci avaient été remportées par le parti au pouvoir Russie unie avec plus de 49 % des suffrages – en recul de près de 15 points par rapport à 2007 –, au prix de fraudes massives selon l’opposition.

(Source : AFP)
Vladimir Poutine s’en est pris violemment hier à l’opposition russe, l’accusant de s’employer à discréditer la présidentielle du 4 mars au mépris des règles démocratiques.Le Premier ministre, homme fort du pays depuis une décennie, brigue un nouveau mandat au Kremlin qu’il avait dû laisser en 2008 à son subordonné Dmitri Medvedev, faute de pouvoir enchaîner plus...

commentaires (4)

Poutine, il est du côté des SAINTS, contre les MEURTRIERS. Cet homme du KGB a l'audace de se déclarer de la sorte.

SAKR LEBNAN

04 h 46, le 02 mars 2012

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Commentaires (4)

  • Poutine, il est du côté des SAINTS, contre les MEURTRIERS. Cet homme du KGB a l'audace de se déclarer de la sorte.

    SAKR LEBNAN

    04 h 46, le 02 mars 2012

  • - - Réjouissez vous O grand peuple de la grande Russie , Vladimir le plus grand des Tsars et de retour et avec lui la très grande époque de votre très grand empire ..

    JABBOUR André

    14 h 01, le 01 mars 2012

  • Poutine est le dernier a devoir se permettre de tels écarts. C'est un despote sans scrupules et sans pitié. Il se cache derrière la soi disant démocratie qu'il a instauré en s'assurant que ses services de renseignements tiennent bien les ficelles et se charge d'affaiblir ou éliminer ses opposants. Apres nous nous étonnons d'ou les Assad détiennent une telle pratique!? A présent qu'il sent une certaine menace a sa réélection, il prévient a l'avance des soi-disant manœuvres frauduleuses de l'opposition pour justifier ce qui va s'ensuivre. Cela peut aller de l'arrestation d'opposant, sous prétexte de fraude ou de terrorisme, mais aussi d’élimination physique en bonne et due forme. Il n'a pas froid aux yeux lui. Au lieu de se baser sur le résultat de sa performance en tant que président et ministre, il a préféré la force, la brutalité, le machiavélisme et la propagande mensongère. C'est dommage car après tout il n'a pas été mauvais pour la Russie mais pas assez bon. Il y avait encore de la place pour mieux faire, mais les hauteurs du pouvoir rendent ivres.

    Pierre Hadjigeorgiou

    07 h 43, le 01 mars 2012

  • Poutine, peut-il vraiment parler de démocratie avec crédibilité?

    Zacharie

    23 h 35, le 29 février 2012

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