Rechercher
Rechercher

Culture - Festival al-Bustan

Duo de charme flûte et piano pour un récital de plaisir

La flûtiste Ana de la Vega et le pianiste Gianluca Marciano ont offert des moments de pur plaisir aux festivaliers, réunis extra muros au Musée national.

Une flûte enchantée et un clavier qui ne l’est pas moins dans un cadre chargé d’œuvres d’art millénaires.

Des applaudissements nourris s’élèvent dans le hall principal du Musée national de Beyrouth. Le public, trié sur le volet, occupe les chaises disposées en carré entourant la grande mosaïque du sol, au pied de l’escalier monumental. À gauche, près du « sarcophage des combats entre Grecs » (IIe siècle après J.-C.) et du « sarcophage aux amours ivres » (déniché à Tyr et datant du IIe siècle après J.-C.), trône au clavier maestro Gianluca Marciano, également directeur artistique du festival. À ses côtés, la musicienne argentine Ana de la Vega, hiératique en fourreau noir et chignon, reçoit, tout sourires, le bouquet de fleurs que lui remet une jeune fille. Une heure et demie durant (moins une quinzaine de minutes d’entracte), les deux musiciens ont interprété des partitions variées pour piano et flûte. Le souffle suspendu, le public a savouré une multitude de notes aériennes sorties d’une flute rêveuse, évanescente, subtile. Et d’un piano solide et bien ancré.
« C’est un programme résolument virtuose, nous précise maestro Marciano lors d’une discussion pendant l’entracte. Il comporte des morceaux de parade, pour la flûte, afin de montrer toutes les possibilités de l’instrument. Mais il y a également des morceaux de bravoure comme Les variations sur un thème de Rossini de Chopin. »
La musique d’Amérique latine, thème de la 19e édition du festival, n’était pas ignorée ce soir-là. Trois compositions célébraient les sonorités sud-américaines : Tango Fantasia de Jacob Gade et Toke Lund Christiansen, l’Histoire du Tango d’Astor Piazolla et la finale, en feu d’artifice, avec Carmen de François Borne.
Les touches blanches et noires de Marciano fournissaient les fondations sur lesquelles la flûte de la Vega édifiait ses mélodies. Mais le piano devenait un peu plus affirmé à certains moments, avec le morceau Romance de Camille Saint-Saëns, notamment, qui débute par une série d’éclats au clavier. Tendresse, amertume, emportements farouches : tout est dit.
« L’accompagnement de la flûte est assez particulier pour un pianiste, affirme le musicien italien. Lors du festival 2011, j’ai accompagné une contrebasse. Avec la flûte, l’approche est différente, le son est différent. Cet instrument à vent dépend du souffle de celui qui le joue, il faut prendre cela en considération. C’est un peu comme l’accompagnement d’un chanteur, mais en suivant un autre genre d’équilibre. »
Ni monotone ni exposé musicologique ardu, ce récital, par la grande beauté de sa mise en espace, la variété surprenante des matières sonores ou des atmosphères intimistes, dramatiques ou enlevées, aura su capter l’intérêt des oreilles pas nécessairement averties comme celles des mélomanes exigeants.
Le directeur musical du Festival al-Bustan, tombé sous le charme du lieu et de son « acoustique naturelle et formidable », conclut en espérant pouvoir y organiser, lors de la prochaine édition, un concert baroque dont la musique se marierait parfaitement avec les œuvres d’art millénaires.
Des applaudissements nourris s’élèvent dans le hall principal du Musée national de Beyrouth. Le public, trié sur le volet, occupe les chaises disposées en carré entourant la grande mosaïque du sol, au pied de l’escalier monumental. À gauche, près du « sarcophage des combats entre Grecs » (IIe siècle après J.-C.) et du « sarcophage aux amours ivres » (déniché à Tyr et...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut