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Culture

Eglise est son prénom, sublime est sa voix...

Présence scénique remarquable et voix chaude de la soprano Eglise Gutierrez. Photo DR

Salle comble pour la première soirée belcantiste au 19e festival d’al-Bustan. Devant l’Orchestre philharmonique libanais officiant sur scène, placé sous la férule de la pétulante Ligia Amado, en robe longue noire moulante pailletée, talons aiguilles et cheveux blonds tirés en chignon, la soprano Eglise Gutierrez, cheveux noir d’ébène dénoués à mi-dos, et vêtue d’une froufroutante robe rouge cardinalice satinée avec une écharpe-étole, de la même couleur et du même tissu, couvrant décolleté vertigineux et épaules nues.
Un bouquet de partitions aux fragrances italiennes mais aussi légèrement épicées par un grain d’hispanisme. Superbes ouvertures (Anna Bolena de Donizetti, Norma de Bellini, Vêpres siciliennes de Verdi, La boda de Luiz Alonzo de Gimenez et une sémillante Bacchanale de Samson et Dalila de Saint-Saens) menées de main de maître par un phrasé clair et admirablement lié. Sympathique maestra Ligia Amada aux gestes vifs et qui n’hésite pas à esquisser quelques mouvements ondulants de danse « orientalisante » pour une Dalila à la séduction fatale...
Présence scénique remarquable de la soprano Eglise Gutierrez qui allie articulation claire, splendeur d’une voix chaude et expression corporelle adéquatement dosée. De la majesté et drame d’Anne Boleyn à la magnifique aria invocatrice de « Casta Diva » de la Norma en passant par les joies de l’amour à travers une Louise (de Charpentier) au comble du bonheur, les câlineries d’une sensuelle « Zarzuella » (Nieto) et les élans de vie d’une Juliette (Gounod) folle d’amour dans une valse tourbillonnante, la cantatrice a déployé des trésors de virtuosité vocale et de gestuelles variées et à bon escient. On admire son altier port de reine, ses nuances pour de subtiles vocalises, ses pianissimi à couper le souffle, le temps respiratoire calmement maîtrisé, et on passe outre quelques notes haut perchées qui cassent comme un cristal qui se fêle quand il devrait, en toute transparence, se fondre à l’air...
Deux bis (Puccini et Verdi) généreusement accordés et le public n’avait pas fini de manifester son enthousiasme par une chaleureuse explosion d’applaudissements devant des musiciens et des artistes, certes exténués, mais tout sourire.

E.D.
Salle comble pour la première soirée belcantiste au 19e festival d’al-Bustan. Devant l’Orchestre philharmonique libanais officiant sur scène, placé sous la férule de la pétulante Ligia Amado, en robe longue noire moulante pailletée, talons aiguilles et cheveux blonds tirés en chignon, la soprano Eglise Gutierrez, cheveux noir d’ébène dénoués à mi-dos, et vêtue...
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