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Culture - Spectacle

« 3’Ard el-Ghajar », ou « La terre des Gitans », au Casino du Liban

Toujours décidé à enflammer le public en dénonçant les maux de la société à travers le théâtre, Ghadi Rahbani revient, sous la direction de Marwan Rahbani, sur le devant de la scène avec un nouveau spectacle intitulé « 3’ Ard el-Ghajar », ajoutant aux traditionnels chants, danses et tableaux folkloriques rahbaniotes une touche de modernité et de musique pluriculturelle.

Chatoiement des couleurs, des costumes, des rythmes et des décors...

Dès les premiers mots, le public, constitué d’un parterre de personnalités culturelles et politiques entourant le président de la République, est immédiatement conquis.
Le ton est rapidement donné par la puissante voix d’un Ghassan Saliba campant le rôle principal de Salvado, un immigré libano-brésilien de retour sur sa terre natale, accompagné d’un Pierre Chamoun, alias Geryès Bou Dafen, très à l’aise dans son sympathique rôle de coursier opportuniste. Les deux compères trouvent une terre squattée par une bande de Gitans avec, à leur tête, un dynamique chef de tribu, le cheikh Mosabbah el-Zaza, alias Paul Sleiman. Ils y ont imposé leurs marques, leurs lois, leurs coutumes et ne sont pas prêts à décamper de sitôt.
Oscillant entre humour et drame, entre sarcasme et sérieux, Rahbani lance des piques à l’administration, mélange les jeux de mots et les pointes acerbes pour dénoncer les problèmes de cette société où, corruption, vols, chômage, mendicité des enfants, loi des armes et du plus fort règnent. Il ajoute ensuite au tableau, l’éternel dualité de l’amour pris entre passion et devoir. Un amour entre Salvado et Zeina, la fille du cheikh de la tribu, interprétée par la jeune Aline Lahoud, qui n’en est pas à sa première comédie musicale auprès des frères Rahbani.
À travers cette pièce musicale, Ghadi Rahbani voudrait par-dessus tout souligner l’attachement des immigrés libanais à leur pays. Il s’agit-là d’un désir de retour aux sources, ainsi que de la douceur de vivre au Liban.

Modernité et mariage de cultures
Dans un chatoiement de couleurs – celles notamment des costumes dessinés par la talentueuse Papou Lahoud, qui revient en force avec ses nouvelles créations –, c’est la vie et la culture nomade de ces Gitans qui sont mises en valeur. Tonalités vives et richesse des chorégraphies ont emporté le public dans une vertigineuse suite de tableaux sur fond d’un décor changeant au gré des situations. Au rythme d’une musique signée Oussama, Omar et Marwan Rahbani et enregistrée avec l’Orchestre symphonique de Kiev, la dabké libanaise va se mêler au tango argentin ainsi qu’aux rythmes endiablés bulgares, turcs et balkaniques dans un tableau final.
Pour camper les divers personnages et protagonistes de ce spectacle, Ghadi Rahbani n’a pas hésité à s’entourer d’une pléiade d’artistes jeunes, certains encore inconnus du public (Assad Haddad, Tony Issa dans le rôle du bandit amoureux de Zeina, Maya Yammine, Boutros Hanna, Karim Rahbani à l’accent typiquement syrien, Kamil Youssef, Jihad Khoury...), qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour emporter les spectateurs dans un voyage divertissant. Et qui pose, en filigrane, la question de la prépondérance de l’homme ou de la terre.
Dès les premiers mots, le public, constitué d’un parterre de personnalités culturelles et politiques entourant le président de la République, est immédiatement conquis. Le ton est rapidement donné par la puissante voix d’un Ghassan Saliba campant le rôle principal de Salvado, un immigré libano-brésilien de retour sur sa terre natale, accompagné d’un Pierre Chamoun, alias Geryès...
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