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Agenda

Une table ronde sur la situation des employées de maison

L’association Kafa organisait, hier, au palais de l’Unesco, une discussion publique au sujet des travailleurs domestiques immigrés, dont la situation reste toujours aussi instable.

Vue de la table ronde. Photo Colin Bertier


En présence de l’ancien ministre du Travail Charbel Nahas, l’association Kafa, qui se bat contre les violences domestiques, a défendu hier plusieurs propositions pour améliorer la situation des travailleurs domestiques immigrés. Recrutés par des entreprises privées pour des contrats à durée limitée, ces salariés travaillent dans le cadre du système de parrainage qui les lie à leur employeur. Autour de la table, une trentaine de personnes, chercheurs, associations, œuvres de charité, ont été invitées pour faire avancer et donner de l’audience au débat.
Alors que plusieurs pays, comme les Philippines ou l’Éthiopie, ont déjà réduit le nombre d’employés de maison en partance vers le Liban à cause des mauvais traitements courants et des critiques d’organisations internationales, Kafa cherche des alternatives au système de parrainage, explique Ghadda Jabbour, cofondatrice de l’association. « Ce système attache un travailleur migrant à un employeur libanais, confirme Kathleen Hamill, avocate indépendante qui collabore avec l’association. Il mène à des situations catastrophiques et parfois à un esclavage légal. »
À leur arrivée à Beyrouth, les migrants sont généralement privés de leurs papiers, ne peuvent pas changer d’employeur et parfois ne sont pas payés dans les délais convenus. Sans compter les cas où les employés de maison sont interdits de sortie, de congés, travaillent 24h/24, ou subissent des violences physiques et sexuelles.

Des propositions concrètes
Auteur d’un rapport sur le sujet (« Vers un système alternatif de travail domestique au Liban »), Kathleen Hamill énumère les quelques solutions concrètes à mettre en place pour améliorer la situation des migrants : instaurer un Office national de recrutement, qui permettrait d’aplanir les différences entre les migrants eux-mêmes avec une seule et même règle, et ainsi renforcer le rôle du ministère du Travail dans le contrôle des conditions de travail. Cela passerait par des contrôles et des enquêtes sur le terrain. Selon elle, il faudrait également permettre aux travailleurs domestiques de changer d’employeur, et instaurer des règles humaines pour régir leurs conditions de travail : un jour de congé par semaine, des vacances, une paie régulière sur un compte en banque, le droit de vivre en dehors du lieu de travail...
Enfin, il faudrait réduire le coût, pour les familles libanaises, de l’embauche d’un migrant pour réduire l’attachement et la valeur de
celui-ci à leurs yeux, valeur qui conduit à des abus (enfermement, confiscation des papiers...). « Je pense que ce serait une erreur de faire une loi particulière uniquement pour les migrants, ce serait insister sur leur différence. Il ne faut pas catégoriser les différents types de travailleurs », a néanmoins précisé le ministre démissionnaire Charbel Nahas. Mais selon lui, le texte de la future loi sur le travail doit inclure des dispositions sur les travailleurs domestiques. « Je pense que les règles de parrainage ont été établies dans un Liban qui n’existe plus. »
En présence de l’ancien ministre du Travail Charbel Nahas, l’association Kafa, qui se bat contre les violences domestiques, a défendu hier plusieurs propositions pour améliorer la situation des travailleurs domestiques immigrés. Recrutés par des entreprises privées pour des contrats à durée limitée, ces salariés travaillent dans le cadre du système de parrainage qui les lie à leur...