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Liban

Un village écologique à Naqoura pour sauver la côte sud

Une association et des élus locaux tentent de redonner un nouveau souffle au Liban-Sud grâce au développement durable.

Une plage de Naqoura.  (Crédit Bahr Loubnan)

Le Liban est-il condamné à devoir perdre 800 millions de dollars par an à cause de la crise environnementale ? L’association Bahr Loubnan et la municipalité de Naqoura tentent de prouver le contraire en défendant le projet d’y établir un village écologique à quelques kilomètres seulement de la frontière israélienne.
Rima Tarabay, vice-présidente de l’association, tire le bilan de sept ans d’action : « Nous avons créé un jardin public grâce à l’aide du ministère de l’Agriculture et nous commençons à mettre en place le tri sélectif des déchets pour le recyclage. » Le chemin reste encore long pour pouvoir parler de village écologique, c’est-à-dire de municipalité émettant le moins de pollution possible, mariant au mieux activités humaines et protection de l’environnement.
« Nous souhaitons obtenir des fonds, car l’essentiel est encore à faire : nous devons fournir le village en éoliennes et panneaux solaires, généraliser la collecte des déchets et leur transformation en engrais naturels pour les cultures, et surtout s’atteler à la restauration de la côte, durement éprouvée sous l’occupation israélienne », poursuit-elle.

« Éviter que le drame de Jounieh ne se reproduise »
Pourquoi Naqoura ? La municipalité n’est peuplée que de 2 000 habitants et il est bien plus facile de convertir une ville à l’écologie lorsque celle-ci est petite, ce qui implique des investissements moins coûteux pour un projet pilote comme celui-ci. De plus, comme le confirme le professeur Georges Tohmé, ce milieu nécessite une préservation absolue : « Il n’existe plus de lieux aussi vierges dans tout le pays. De même, nous découvrons sur place de nouvelles espèces d’animaux ou de plantes régulièrement. Il faut préserver Naqoura pour éviter que le drame de Jounieh ne se reproduise », en référence à la sublime baie défigurée par les constructions anarchiques.
Le projet de village écologique nécessite l’appui de l’ensemble de la population locale. Or, pour beaucoup, l’écologie est synonyme de contraintes. Pour Mme Tarabay, « tout l’intérêt du projet est de montrer que les agriculteurs ont plus à gagner en cultivant bio : pas de dépenses en engrais chimiques puisque les déchets organiques sont utilisés comme compost, pas de pesticides puisque nous leur apprenons à gérer les menaces naturellement, et des prix de vente plus élevés, le bio étant en vogue à Beyrouth ». La problématique est la même en ce qui concerne le tourisme, dit-elle : « Le Liban se vante de vouloir devenir une grande destination : mais qui aimerait se baigner dans une mer de détritus, avec des plages réduites à une portion congrue et entourées de bâtiments hideux ? »
Qu’en pensent les habitants ?
« Sans leur appui, le projet n’aurait pas de sens », assure la vice-présidente de l’association, précisant qu’ils sont « ravis ». Le maire issu des dernières élections municipales, proche du Hezbollah, a souhaité continuer le travail accompli par son prédécesseur avec l’association, créée en 2002 par Rafic Hariri. « On ne parle pas de politique avec le maire, déclare la vice-présidente. Naqoura peut montrer que la coopération entre les différentes communautés pour préserver l’essentiel est possible. »
Le projet devait être présenté lors de la troisième session plénière du partenariat Europe-Méditerranée (EuroMed), qui s’est tenue début février à Nice. Mais pour des raisons techniques, Mme Tarabay n’a pu s’y rendre. C’est pourquoi, l’association Bahr Loubnan tente d’alerter les pouvoirs publics, espère profiter de la générosité des particuliers et d’entreprises comme Exotica pour terminer le jardin public, par exemple. Une mobilisation importante permettrait de sauver un des rares projets mettant en relief les bienfaits du développement durable au Liban.
Le Liban est-il condamné à devoir perdre 800 millions de dollars par an à cause de la crise environnementale ? L’association Bahr Loubnan et la municipalité de Naqoura tentent de prouver le contraire en défendant le projet d’y établir un village écologique à quelques kilomètres seulement de la frontière israélienne. Rima Tarabay, vice-présidente de l’association, tire le bilan...

commentaires (1)

Audacieux est ce projet écologique à Naqoura non loin de la frontière israélienne qui construit elle des murs en béton assez laids , pour se protéger . Bravo et bonne chance surtout . Nazira.A.Sabbagha

Sabbagha A.Nazira

05 h 22, le 24 février 2012

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Commentaires (1)

  • Audacieux est ce projet écologique à Naqoura non loin de la frontière israélienne qui construit elle des murs en béton assez laids , pour se protéger . Bravo et bonne chance surtout . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A.Nazira

    05 h 22, le 24 février 2012

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