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Lifestyle - Objets et histoire

Des tapis pour la gloire !

En Europe, la tapisserie jouait un rôle artistique prépondérant et le tapis n’occupait qu’une place mineure dans le domaine du confort ou du décor de la maison. C’est au XIIIe siècle qu’il entre dans les demeures seigneuriales où il n’était que rarement étendu sur le sol mais plutôt utilisé comme tapis de table ou de coffre. Au XIXe siècle, l’orientalisme qui fait fureur et qui associe le tapis aux mœurs lascives de l’Orient en fait l’accessoire indispensable aux opulentes demeures bourgeoises et jusqu’à ce jour son succès ne s’est pas démenti... La première région de production des tapis était la Perse. Mais les tapis d’Orient sont également originaires du Caucase, de la Turquie et d’Asie centrale. Côté fabrication, les tapis persans sont conçus en laine et en soie, enrichis même parfois de fils d’or ou d’argent : Tabriz, Ispahan, Nain, Qom... autant de régions réputées par la qualité de leurs tapis, aux couleurs et aux motifs bien caractéristiques, et prisés dans le monde entier, notamment à Monaco où se déroule cette histoire : la légende commence en fait dans les années soixante-dix, lorsque Alexander Moghadam se voit inviter par la princesse Grace à ouvrir le premier magasin de tapis persan à Monaco. Devenu fournisseur officiel du palais, il transmit à ses enfants l’amour du tapis. Après un parcours dans la mode, un des fils décide de mêler l’expérience de la mode au savoir-faire du tapis et crée « fashion for floors », un concept inédit au monde consistant à habiller le sol comme on s’habille soi-même. Lorsque l’heureux événement du mariage du prince Albert fut annoncé, il lui devint alors évident d’habiller le sol d’un tapis à la hauteur des personnes qui le franchiraient. Long de 200 mètres et large de plus de 2 mètres, le tapis est confectionné de pure laine de Nouvelle-Zélande et de soie rouge. De part et d’autre, telles de la dentelle, des broderies de soie blanche en ornent les pourtours. Plus de 500 personnes ont participé à une telle œuvre d’art installée avec de maintes précautions. Réalisé par une entreprise entièrement monégasque, il arbore les couleurs de Monaco : le rouge et le blanc. Un tapis donc aux origines et au parcours princiers, et dont le destin est tout aussi légendaire. En effet, à l’issue du mariage, il est découpé, signé et numéroté par les époux princiers. Chacun des morceaux est ensuite vendu aux enchères. Les fonds récoltés sont alors répartis entre la Fondation Albert II de Monaco et la Fondation de la Princesse. Un tapis porte-bonheur ! Un autre tapis rouge tout aussi célèbre est celui qu’on déroule pour souligner l’arrivée de différents chefs d’État de passage sur une terre étrangère ou lors des cérémonies grandioses, oscars, césars et autres ours d’or qui accueillent les personnalités incontournables du cinéma, ou encore devant les entrées des hôtels prestigieux, pour tracer le chemin des riches visiteurs jusqu’au lobby. Il faut remonter à la Grèce antique pour saisir l’une des premières grandes apparitions du tapis rouge. En effet, il a été un important élément du décor de la pièce de théâtre Agamemnon, une œuvre du poète Eschyle datant de 458 avant Jésus-Christ. Agamemnon est un personnage d’une grande arrogance. Lors d’une réception dans un palais, sa femme Clytemnestre veut le faire marcher sur un tapis rouge. Il résiste, sachant que seuls les dieux méritent un tel honneur et que son geste représenterait une offense à leur endroit. Clytemnestre insiste, lui disant qu’il mérite de faire son entrée à la manière d’une divinité. Agamemnon s’exécute. L’épouse obtient ainsi la preuve de la suffisance du mari qu’elle assassinera peu de temps après. Tapis des dieux dans le théâtre grec, voilà un premier rôle marquant... Le plus ancien tapis du monde a été découvert en 1947 en Sibérie dans le massif de l’Altai, conservé dans la glace depuis 2 500 ans et composé de 360 000 nœuds au mètre carré. Orné de cerfs et de cavaliers, le tapis Pazyryk est aujourd’hui au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Quant au tapis d’Arbadil, il se trouve au Victoria and Albert Museum de Londres. Il a été fabriqué dans la ville de Kashan en Perse en 1539 de notre ère, et il aura fallu trois années à cinq tisserands pour réaliser ce tapis qui avait été commandé par le chah Tahmasp pour la mosquée de cheikh Safi. Mesurant 534 x 1 152, sa densité est de 518 000 nœuds par mètre carré, faisant de lui un des tapis les plus prestigieux du monde ! Quant au tapis de prière des fidèles musulmans, tout tapis, quels que soient sa taille ou son motif, peut devenir un tapis de prière, mais alors il est réservé à ce seul usage. Mais, les vrais « tapis de prière » ont un motif particulier, l’arcade, qui donne une orientation au tapis. Et c’est cette arcade qui sera dirigée vers La Mecque au moment de la prière.

Sources principales:
Alphite.com
Toutsurletapis.fr
« Le grand guide du tapis »
(J. Anquetil)
En Europe, la tapisserie jouait un rôle artistique prépondérant et le tapis n’occupait qu’une place mineure dans le domaine du confort ou du décor de la maison. C’est au XIIIe siècle qu’il entre dans les demeures seigneuriales où il n’était que rarement étendu sur le sol mais plutôt utilisé comme tapis de table ou de coffre. Au XIXe siècle, l’orientalisme qui fait fureur et...
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