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À La Une - Révolte

Assad ignore les appels répétés pour une aide humanitaire en Syrie

L’armée rebelle et la Maison-Blanche se disent « favorables » à un cessez-le-feu ; près d’une centaine de civils auraient été tués hier.

Des manifestants anti-Assad à Kfarnabel. Handout/

Les appels se sont faits très pressants hier, notamment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pour l’acheminement au plus vite d’une aide humanitaire en Syrie.

« La situation actuelle exige qu’une décision soit prise immédiatement pour qu’une pause humanitaire puisse être instaurée dans les combats », a déclaré Jakob Kellenberger, président du CICR, cité dans un communiqué. « À Homs et dans d’autres zones touchées, des familles entières sont bloquées chez elles depuis des jours, sans pouvoir sortir acheter du pain, d’autres vivres, de l’eau, ou accéder à des soins médicaux », a-t-il ajouté. Il a en outre réclamé des autorités syriennes et des autres parties prenantes à la violence d’observer « des pauses quotidiennes d’au moins deux heures » afin de permettre l’acheminement rapide des secours humanitaires. Washington et le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), formée de militaires dissidents, le colonel Riad el-Assaad, ont accueilli favorablement cette initiative. Les autorités syriennes n’avaient, elles, pas encore réagi en soirée. De plus, le département d’État américain s’est dit hier plutôt opposé à l’idée d’armer l’opposition au régime du président syrien Bachar el-Assad, sans toutefois rejeter totalement cette hypothèse.

 

La secrétaire générale adjointe de l’ONU aux Affaires humanitaires, Valérie Amos, a également exhorté « toutes les parties à résister à la violence, à reconnaître l’importance de la protection des civils et à accorder un accès sans entrave aux organisations humanitaires afin que nous puissions aider ces gens qui en ont un besoin désespéré ». Pour sa part, le Conseil national syrien (CNS), principale instance de l’opposition syrienne, a appelé la communauté internationale à obtenir la levée du « siège » de Homs et acheminer une aide humanitaire.

Sur le terrain, trente-trois civils ont été tués hier dans une vaste opération militaire contre Abdita, une localité de la province rebelle d’Idleb, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui a indiqué la mort de deux autres personnes dans la région. Dans la ville de Homs, baptisée « capitale de la révolution », seize personnes ont péri dans le bombardement intensif du quartier rebelle de Baba Amr, pilonné depuis 18 jours, a indiqué cette ONG basée à Londres. « Nous n’avons ni électricité ni mazout. Les gens ont très peur qu’il y ait un assaut. La situation est pire que quiconque puisse imaginer. Il n’y a même plus de farine. Le blocus est total », a indiqué Omar Chaker, un militant qui se trouve dans le quartier. Cinq civils ont également été abattus par des tirs des forces de sécurité, notamment à la mitrailleuse lourde, dans la ville de Qousseir dans la province de Homs, selon l’OSDH. Par ailleurs, un convoi de 56 chars et véhicules de transport de troupes a été vu se dirigeant vers Homs, selon l’OSDH, faisant craindre aux militants un assaut final à brève échéance.

 

À Alep, deuxième ville du pays, un homme d’affaires a été assassiné, mais les autorités et les opposants se rejettent la responsabilité de ce meurtre. Selon l’agence officielle SANA, Mahmoud Ramadan, 43 ans, qui dirigeait une compagnie hôtelière, a été abattu devant chez lui par des « groupes armés ». Mais l’opposition a accusé le régime d’être à l’initiative de ce meurtre, car il s’agit du frère d’Ahmad Ramadan, membre du bureau exécutif du CNS. Selon des sites d’opposition, la famille avait reçu des menaces pour faire pression sur Ahmad Ramadan afin qu’il renonce à ses activités au sein de l’opposition. En tout et pour tout, le bilan des victimes s’élevait hier à près de 100 morts.

Par ailleurs, à quelques jours du référendum sur la Constitution, 200 personnes ont observé un sit-in devant le Parlement à l’appel d’organisations et mouvements laïques syriens tolérés par le régime, pour protester contre une référence à la charia dans le texte du projet. Plus de 14 millions de Syriens sont appelés à voter le 26 février pour approuver une nouvelle Constitution lors d’un référendum organisé dans le cadre des réformes promises par le pouvoir, mais l’opposition a rejeté cette consultation.

 

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