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À La Une - crise

Grèce : accord in extremis sur une nouvelle cure d'austérité

La zone euro pas encore prête à débloquer son aide.

Plus de 8.000 sympathisants de gauche ont manifesté jeudi soir dans la capitale grecque contre la nouvelle cure de rigueur. Aris MESSINIS/

La zone euro a dit jeudi ne pas être encore prête à débloquer une nouvelle aide financière cruciale pour éviter la faillite de la Grèce malgré un accord conclu in extremis à Athènes sur un nouveau plan de rigueur qui était posé comme condition par ses créanciers.


Le ton a été donné avant même que ne débute à Bruxelles vers 17h30 GMT une réunion des ministres des Finances de la zone euro consacrée au sujet: les éléments ne sont pas encore réunis pour "croire qu'il y aura un accord définitif ce soir", a averti le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. "D'énormes progrès ont été accomplis par les uns et par les autres. Nous examinerons en détail les différentes pistes de travail qui sont sur la table", a-t-il expliqué. Et si un accord n'est pas trouvé jeudi soir, "ce sera fait la semaine prochaine", a-t-il ajouté, en estimant que ce délai n'était pas une catastrophe.


Le ministre allemand Wolfgang Schäuble a lui aussi estimé qu'il était trop tôt pour espérer un résultat concret jeudi soir: "Les négociations sont très avancées mais nous n'en sommes pas là".


Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a expliqué que le gouvernement et le parlement grecs devaient encore "convaincre" leurs partenaires européens de leur engagement à tenir leurs promesses s'ils veulent obtenir un nouveau plan d'aide vital pour l'avenir du pays, menacé par un défaut de paiement le 20 mars, à l'expiration de 14,5 milliards d'obligations.


L'Union européenne a promis 130 milliards d'euros de nouveaux prêts dans le cadre de ce programme, à condition qu'Athènes s'engage à de nouvelles économies budgétaires et des réformes économiques.


Un accord en ce sens entre Athènes et ses créanciers publics réunis au sein de la "troïka" (FMI et UE) a été annoncé dans la journée par le gouvernement grec, après de difficiles tractations entre les partis participant à la coalition au pouvoir. L'accord tripartite a été confirmé par Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), puis par le Premier ministre grec Lucas Papadémos.


Selon des fuites parues dans la presse, le train de mesures prévoit une baisse de 22% du salaire minimum, qui serait ramené autour de 586 euros bruts sur 14 mois. D'autres sources font état de coupes dans les retraites complémentaires, et de 15.000 suppressions d'emplois dans l'année dans le secteur public.


"Nous avons également un accord avec les créanciers privés sur les principaux paramètres", a par ailleurs indiqué le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos. L'accord négocié depuis plusieurs semaines entre la Grèce et le secteur privé porte sur l'effacement de 100 milliards d'euros de dette du pays détenue par les banques et fonds d'investissement.


L'objectif, qui avait été fixé par les dirigeants de la zone euro, est par ce biais de parvenir à réduire le niveau de la dette publique globale de la Grèce à un niveau jugé soutenable, soit 120% du Produit intérieur brut national en 2020. Ce seuil est une condition fixée par le Fonds monétaire international pour continuer de son côté à prêter de l'argent à Athènes.


"Nous avons désormais besoin de l'accord politique de l'Eurogroupe pour l'étape finale", a dit le ministre grec aux journalistes. Mais "nous n'en sommes pas encore, que je sache, à un point qui permette un accord", a répondu M. Schäuble, soulignant que la limite de prêts supplémentaires apportée par l'UE avait été fixée à 130 milliards d'euros.


Or si l'effacement de dette par les banques ne permet pas de revenir à l'objectif de ratio de 120%, les gouvernements de la zone euro, ou des institutions comme la BCE, seraient alors contraints d'apporter une contribution supplémentaire pour y parvenir. Le président de la BCE, Mario Draghi, n'a pas exclu jeudi que l'institution renonce aux gains attendus des obligations grecques qu'elle détient.


Quant à la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui participe à la réunion de l'Eurogroupe, elle a jugé de son côté "très encourageant" l'accord trouvé en Grèce, tout en estimant qu'"il reste encore à faire". Le FMI est aussi appelé à contribuer en principe au deuxième plan d'aide à la Grèce, qui succèdera au premier décidé en 2010 à hauteur de 110 milliards d'euros.


"Nous avons tous convenus qu'il faut qu'il y ait cette réforme du marché du travail, l'ajustement des salaires pour qu'ils soient plus conformes à la productivité", a expliqué à Washington un porte-parole du FMI, Gerry Rice. Mais "la question de savoir comment (y parvenir) est toujours en discussion", a-t-il ajouté.


A Athènes, plus de 8.000 sympathisants de gauche ont manifesté jeudi soir contre la nouvelle cure de rigueur, à l'appel du Front syndical communiste Pame et d'organisations de gauche radicale.

La zone euro a dit jeudi ne pas être encore prête à débloquer une nouvelle aide financière cruciale pour éviter la faillite de la Grèce malgré un accord conclu in extremis à Athènes sur un nouveau plan de rigueur qui était posé comme condition par ses créanciers.
Le ton a été donné avant même que ne débute à Bruxelles vers 17h30 GMT une réunion des ministres des...
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