Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Les mondes parallèles de Hiba Kalache

Une série d’aquarelles est accrochée jusqu’au 25 février à la galerie The Running Horse.* Elles sont signées Hiba Kalache qui présente non un art didactique, mais des œuvres aux lectures multiples et démultipliées.

Encre, aquarelle et acrylique sur papier (150 x 150 cm) pour cette œuvre signée Hiba Kalache.

Hiba Kalache a bien fixé ses racines au Liban. Depuis qu’elle est rentrée, il y a trois ans, dans son pays natal, après avoir vécu quatorze ans à San Francisco, l’artiste n’a de cesse de sonder, d’explorer et de traduire les différentes méthodes d’adaptation à son environnement.
Familière avec la galerie Running Horse qui a souvent accueilli ses œuvres, Kalache aime à se fondre, voire à jouer avec les espaces. «C’est ainsi, dit-elle, que les œuvres parviennent à communiquer entre elles, d’une part, et avec le regard des visiteurs, de l’autre.»
Entre deux univers, réel et alternatif, mais aussi entre deux pôles, l’artiste, bien qu’illustrant les problèmes sociaux et politiques de la région, va au-delà de cela pour évoquer son parcours personnel et témoigner des défis qu’affronte le monde, tous genres confondus.
Allant toujours dans l’infini détail, Hiba Kalache, qui depuis quelques années se consacre à l’aquarelle sur papier avec encre de Chine et feutre, présente une série d’œuvres surréalistes, allant du micro au macro.

Du micro au macro
Les espaces blancs chez Kalache sont volontaires, tellement élaborés que l’on a peine à saisir les couches de couleurs qui se superposent, créant des atmosphères et suggérant un au-delà plein de mystères. Ces espaces recomposent l’œuvre, lui donnant sa perspective et toute sa dimension. «C’est certainement ce que nous vivons à l’échelle de la région et ce printemps arabe qui suscite des ondes sismiques qui ont inspiré mon travail. Ce n’est pas uniquement de ce printemps que je veux parler, mais de ces foules d’hommes, de ces légions d’êtres, de ces groupes humains en quête de...» Et d’ajouter: «Si, avant toute œuvre, j’ai une idée bien établie de ce que sera la composition, il est vrai également que les crayons guident parfois d’une manière accidentelle la suite du travail, le papier absorbant l’encre et offrant à lui seul de véritables surprises.»
Dans cet espace qu’elle crée, l’artiste, sélectionnée par l’association Boghossian parmi les vingt artistes à représenter le Liban pour une exposition à la villa Empain (Bruxelles), aime à séduire et à intriguer en attirant le regard de l’autre vers un kaléidoscope de grands et petits formats.
Comment exprimer l’espoir et la foi en un monde meilleur dans un univers obscur? s’interroge Hiba Kalache? Non seulement par un abstrait narratif et ces tresses de cheveux qu’elle décline en plusieurs tonalités sur ses œuvres – celles-ci n’en finissent pas de se nouer et de se dénouer, de s’effilocher, de traîner et de s’étaler –, mais par l’opposition des couleurs à ce thème de violence. Là, le rose bonbon qui évoque la tendre enfance et là, le jaune lumineux rappelant l’espérance, et là encore, ce vert frais qui peut à la fois rappeler la couleur des tanks, des tenues de soldats ou autres signes de guerre, mais aussi les sous-bois du passé où se réfugiaient les Libanais fuyant les hostilités. «Ce n’est que lorsque j’ai eu du recul par rapport à mon vécu au Liban que j’ai réalisé combien le conditionnement est fatal à l’esprit de l’homme. Cet espace de peinture m’a offert une sorte d’évasion, un champ de protestation et de revendication pour un meilleur monde.»

* The Running Horse (La Quarantaine). Du lundi au vendredi de 12h à 19h et les samedis de 14h à 17h.
Hiba Kalache a bien fixé ses racines au Liban. Depuis qu’elle est rentrée, il y a trois ans, dans son pays natal, après avoir vécu quatorze ans à San Francisco, l’artiste n’a de cesse de sonder, d’explorer et de traduire les différentes méthodes d’adaptation à son environnement. Familière avec la galerie Running Horse qui a souvent accueilli ses œuvres, Kalache aime...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut