Beyrouth, dimanche 5 février, 3h30 du matin. Samer Karam, qui sort d’une soirée entre amis, se rend à la rue Bliss, à Beyrouth, pour contenter une petite faim avant de rentrer chez lui. Il gare sa voiture devant le snack "Charlie's hot dog", un kiosque adjacent à "Zaatar w Zeit", restaurant et chaîne de fast-food libanais. C'est à ce moment que la soirée tourne mal.
"Avant même que je sorte de ma voiture, un employé de la société "VIP Parking Control" (valet parking) s'est approché et m’a demandé de déplacer mon véhicule en m’expliquant que cette place est réservée aux clients de Zaatar w Zeit", explique Samer Karam dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour. "J’ai tenté de lui faire comprendre que cet espace de stationnement se situe sur la voie publique et qu'il n'a pas le droit de m'interdire de me garer", ajoute-t-il.
Selon M. Karam, le voiturier s'est alors énervé et lui a crié dessus. "Il a essayé de monter dans ma voiture en ouvrant violemment la porte. Je l'en ai empêché à plusieurs reprises", précise le Libanais. "Mais il n’a pas renoncé et a tenté à nouveau d'arracher ma ceinture de sécurité pour me sortir de la voiture", poursuit M. Karam qui affirme avoir crié pour attirer l'attention des passants. "Il a fallu que trois hommes interviennent pour l'éloigner de moi", conclut-il.
Choqué, Samer Karam contacte la police à qui il explique l’incident. Selon M. Karam, le valet parking de VIP a, pour sa part, nié en bloc. Le policier en charge de l’affaire conseille alors aux deux hommes de régler l’affaire à l’amiable afin d'éviter de passer la nuit au commissariat.
Un énième accrochage, à Beyrouth, entre un voiturier, personnage que l’on bénit quand il est impossible de se garer mais que l’on exècre quand il joue les rois du trottoir, et un automobiliste. L’affaire aurait pu en rester là, mais voilà, Samer Karam est un blogueur, connu de surcroît, et qui dispose d'une audience assez importante sur le net. Alors quand Samer Karam décide de twitter sa mésaventure, la blogosphère libanaise se met en ébullition.
En l’espace de quelques heures, l’affaire se répand sur les réseaux sociaux où se mettent à fleurir des dizaines de témoignages d’incidents similaires. L’information est détaillée dans les blogs, sur Twitter, on dénonce le comportement des voituriers à Beyrouth, on pointe la responsabilité de "Zaatar w Zeit", on menace de boycotter le restaurant, on souligne que l’incident aurait pu prendre un tour plus violent encore…
Face à l’ampleur que prend l’affaire, "Zaatar w Zeit" décide de réagir et publie, hier mardi, un communiqué sur sa page Facebook dans lequel la compagnie présente ses excuses à M. Karam et condamne tout manque de respect envers les citoyens. "Zaatar w Zeit" indique avoir demandé à la société VIP que le valet incriminé ne travaille plus pour ses restaurants. "Le directeur de la succursale a tenté de résoudre le problème au moment même", souligne encore la chaîne de restaurants, et "a accompagné M. Karam au poste de police". Le restaurant affirme également être "entièrement responsable" de l'incident et promet : "Nous allons faire de notre mieux afin d'éviter que cela ne se répète".
Interrogé par L’Orient-Le Jour, Amer Saad, directeur des opérations de la société "VIP Parking control" n’a pas souhaité revenir en détail sur l’incident, se contentant d’indiquer que la compagnie "va porter plainte contre M. Karam pour diffamation". "N'importe qui peut exagérer ce genre d'incidents et en faire une histoire à travers les réseaux sociaux", a-t-il ajouté précisant que l'employé incriminé par M. Karam travaille depuis plus de cinq ans pour la société. "C'est un homme respectueux, responsable et connu pour sa courtoisie. De plus, Zaatar w Zeit est très exigeant en ce qui concerne les employés que nous mettons à leur disposition", a poursuivi M. Saad, soulignant que tous les employés de VIP doivent passer des examens et un entraînement rigoureux avant d'être affiliés à un restaurant ou autre. "A la différence des restaurants qui offrent un service de valet parking non professionnel, nous avons notre réputation, construite depuis 1999, et nous travaillons pour 90 clients", a-t-il conclu.
"Ce sont les compagnies en question qui sont responsables de cet incident et non pas l'employé qui faisait son travail. Il est vrai que le directeur de la succursale de Zaatar w Zeit s'est rendu avec moi au commissariat, mais il ne l'a fait que pour préserver la réputation de Zaatar w Zeit et non pour me protéger", insiste de son côté M. Karam. "D'où l'importance pour moi des réseaux sociaux et des blogs. Les gens réagissent toujours lorsqu'il s'agit d'une situation qu'ils ont déjà vécue d'une façon ou d'une autre", conclut-il.
Pour mémoire
"Avant même que...
Ayant squatte les places de parkings sous mon domicile, rue El Arz, quartier Gemmayze, les valets m'ont fait des miseres ... Jusqu'au jour, ou, comme tous les soirs c'etait la galere pour me garer et monter chez moi, j'ai decide de bloquer toutes les voitures et me tirer. Affole le valet vient vers moi, tout tatouage dehors me menacer. Avec ce franc-parle qui est le mien, je me suis mise a son niveau, ferme et sans aucun complexe. Il compris alors tres vite qu'il n'aura pas gain de cause, surtout lorsque sure de moi, je lui ai dis que moi j'allais monter dormir tranquille et que lui devra rendre des comptes et peut etre se faire renvoyer de son boulot.... Il fit contre mauvaise fortune bon coeur, et le lendemain, miracle! Depuis, tous les soirs, les valets du quartier deplacaient des voitures afin que je puisse me garer devant ma porte. Ceci dit, il faut vraiment etre fou pour donner sa voiture a un voiturier. Apres ce que je voyais et entendais de ma fenetre, la facon de jeter les voitures ca et la, de les faire grimper sur les trottoirs, de recharger la batterie de l'un sur la batterie de l'autre, de chaffit avec les grosses cylindrees... Il faute etre vraiment inconscient pour leur faire confiance.
07 h 50, le 07 mars 2012