Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Révolte

Moscou reste inflexible sur la question syrienne

Nouvelles tractations diplomatiques ; Haniyyé défend le « peuple de Syrie » ; au moins 70 morts hier.

À Homs, une scène quasi quotidienne, des funérailles d’opposants se transforment en manifestation antirégime. Photo Reuters

La Russie a prévenu hier qu’elle opposerait son veto à une résolution de l’ONU exhortant le président syrien Bachar el-Assad à démissionner si le texte n’était pas assorti d’un rejet explicite d’une intervention militaire dans le pays. « Nous n’autoriserons aucun texte que nous considèrerons comme erroné et qui conduirait à une aggravation du conflit. Nous ne permettrons pas son adoption », a ainsi martelé l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine.
La Chine a pour sa part réitéré son opposition au recours à la force pour résoudre la crise, estimant que cela violerait « l’objet et les principes de la Charte des Nations unies ».
Face au risque de veto, une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe initialement prévue dimanche a été repoussée d’une semaine, a-t-on appris auprès d’un responsable de l’organisation panarabe. Un diplomate de la Ligue a estimé que le report de la réunion au 11 février visait « à donner plus de temps au Nations unies pour prendre une décision et voir quelle est la réaction du gouvernement syrien ».
Le Premier ministre qatari Hamad ben Jassem a de son côté tenté d’apaiser les inquiétudes de Moscou et Pékin tout en soulignant que « la machine à tuer est toujours à l’œuvre » en Syrie. « Nous ne préconisons pas une intervention militaire », a-t-il déclaré, disant vouloir éviter un scénario à la libyenne. Le Maroc est « engagé à travailler avec tous ses partenaires pour parvenir à un consensus » autour du projet de résolution, a affirmé pour sa part le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères marocain Youssef Amrani.
La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a appelé quant à elle « chaque membre du Conseil de sécurité de l’ONU à choisir son camp » en Syrie, entre celui du « peuple syrien » et celui « d’une dictature brutale ». Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l’UE, a exhorté les membres du Conseil à « agir sans plus tarder » pour mettre fin aux violences, affirmant dans un communiqué qu’elle est « horrifiée par la situation en Syrie, où le régime poursuit son impitoyable et scandaleuse campagne de répression contre le peuple syrien ». Même le chef du gouvernement du Hamas Ismaïl Haniyyé y a été de son couplet, assurant qu’il est « du droit du peuple syrien de jouir de la liberté, des réformes et de la démocratie ».
En attendant, les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité se sont réunis hier à New York pour poursuivre leurs difficiles tractations, selon des diplomates. Le représentant syrien au Palais de Verre Bachar Jaafari a quant à lui réitéré que son gouvernement n’était pas responsable de la crise, accusant les États-Unis et leurs alliés européens de chercher à contrôler de nouveaux territoires au Proche-Orient.

Impatience et répression
Du côté des militants, la frustration se fait de plus en plus sentir. « Depuis des mois, le peuple syrien fait face pacifiquement à un régime des plus violents dans la région, et jusqu’à ce jour le monde arabe et les Occidentaux sont incapables de prendre une décision qui contribue à faire cesser la spirale de violence », ont ainsi écrit les Comités locaux de coordination (LCC) qui organisent la mobilisation.
Sur le terrain, les affrontements entre les forces syriennes et l’Armée syrienne libre (ASL) se sont rapprochées de Damas. D’après les militants, la campagne de répression est la plus violente depuis le début de la révolte en mars 2011. Au moins 70 personnes sont mortes hier, selon al-Jazira. Le bilan le plus lourd a été établi dans la province de Damas, avec 24 civils tués, dont une enfant de trois ans, par des tirs des forces de l’ordre. D’après les insurgés, l’armée a lancé une offensive dans la nuit de mardi à mercredi pour contrer la menace des forces rebelles. Dans le nord de Damas, les soldats ont pris le contrôle de Rankous et l’ont étendu aux alentours, bombardant notamment le village de Telfita. Dans la zone de Wadi Barada, quatre personnes ont en outre été tuées dans un bombardement visant l’ASL opérant près de la capitale, d’après des militants de l’opposition.
Selon un groupe d’opposants, huit personnes ont également été tuées à Homs par les forces de sécurité et 15 soldats ont été tués lors d’un accrochage avec une unité de rebelles. Selon l’agence de presse officielle SANA, le général Rajeh Mahmoud a été tué avec deux autres soldats dans la banlieue de Damas. L’agence de presse fait également état de 11 soldats tués par un « groupe terroriste armé » près de Deraa. Les combats entre l’armée et les dissidents ont également fait rage dans la province d’Idleb.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait par ailleurs état d’une cinquantaine de défections pour la seule journée d’hier.

Hama et... Khaddam
Face à cette répression qui s’intensifie, l’opposition a appelé à manifester massivement les deux prochains jours dans l’ensemble du pays pour marquer le 30e anniversaire du massacre de Hama commis par le régime en 1982 et qui avait fait des dizaines de milliers de morts. Nous souhaitons « marquer notre solidarité avec les victimes de cette tuerie qui a été passée sous silence et pour réaffirmer notre volonté de renverser le régime actuel », affirment dans un communiqué plusieurs instances de l’opposition, dont le Conseil national syrien. « Le silence arabe et international face aux crimes de Hafez el-Assad et sa clique il y a 30 ans est en grande partie responsable de la poursuite de ces crimes et des atrocités quotidiennes commises par Bachar au vu et au su » du monde entier, ajoute le texte.
Quant à l’ancien vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam, il a relevé que Bachar el-Assad « conduit la Syrie vers une guerre civile qui va embraser toute la région ».
Par ailleurs, onze nouveaux pèlerins iraniens ont été enlevés à Hama, a rapporté l’agence de presse officielle iranienne IRNA, en précisant que ce rapt portait à 29 le nombre d’Iraniens kidnappés dans ce pays depuis décembre.
Signalons finalement que la Norvège a réduit le personnel de son ambassade à Damas pour des raisons de sécurité, a annoncé le chef de la diplomatie norvégienne.
(Sources : agences et rédaction)
La Russie a prévenu hier qu’elle opposerait son veto à une résolution de l’ONU exhortant le président syrien Bachar el-Assad à démissionner si le texte n’était pas assorti d’un rejet explicite d’une intervention militaire dans le pays. « Nous n’autoriserons aucun texte que nous considèrerons comme erroné et qui conduirait à une aggravation du conflit. Nous ne...

commentaires (4)

M. Kamel, pour l'instant il n'y a que ceux qui croient que Bashar restera qui se leurrent. Au risque de me répéter, l'erreur a eu lieu le jour ou il a décidé de couvrir ceux qui ont décidé de réprimer par la force une petite manifestation, en tuant des jeunots. A présent il y eu trop de morts et c'est tout un peuple qui se meut. Rien ne peut y résister. La chute du régime n'est plus importante dans le temps car au final, chute il y aura. En attendant, il nous est donné la chance de nous bâtir et remettre sur nos pieds, sans influence néfaste de qui que ce soit. La condition essentielle est la remise des armes du Hezbollah a l’armée. Après cela, c'est a l’armée de mettre au pas tous les réfractaires palestiniens, libanais, zoulous, pygmées ou autre et a l’état d’établir, calquée sur celle du Hezbollah si cela vous fait plaisir, la nouvelle stratégie de défense et de politique étrangère. Pour finir, mettez vous bien dans la tête que les Russes et les chinois n'en ont cure de qui gère un pays. Ils ont une économie a gérer. Pour arriver la ou ils sont ils ont eu tous les deux besoins des USA. Les USA sont les plus grand acheteurs de produits Chinois et les partenaires des Russes dans des projets a milliards. Au bout du compte 1% par ci ou 2% par la et Bashar, tout comme ses supporters iront a la retraite. Avant, ils feront bien en sorte que la Syrie mettra longtemps avant d’être un trublion dans la région.

Pierre Hadjigeorgiou

07 h 12, le 03 février 2012

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • M. Kamel, pour l'instant il n'y a que ceux qui croient que Bashar restera qui se leurrent. Au risque de me répéter, l'erreur a eu lieu le jour ou il a décidé de couvrir ceux qui ont décidé de réprimer par la force une petite manifestation, en tuant des jeunots. A présent il y eu trop de morts et c'est tout un peuple qui se meut. Rien ne peut y résister. La chute du régime n'est plus importante dans le temps car au final, chute il y aura. En attendant, il nous est donné la chance de nous bâtir et remettre sur nos pieds, sans influence néfaste de qui que ce soit. La condition essentielle est la remise des armes du Hezbollah a l’armée. Après cela, c'est a l’armée de mettre au pas tous les réfractaires palestiniens, libanais, zoulous, pygmées ou autre et a l’état d’établir, calquée sur celle du Hezbollah si cela vous fait plaisir, la nouvelle stratégie de défense et de politique étrangère. Pour finir, mettez vous bien dans la tête que les Russes et les chinois n'en ont cure de qui gère un pays. Ils ont une économie a gérer. Pour arriver la ou ils sont ils ont eu tous les deux besoins des USA. Les USA sont les plus grand acheteurs de produits Chinois et les partenaires des Russes dans des projets a milliards. Au bout du compte 1% par ci ou 2% par la et Bashar, tout comme ses supporters iront a la retraite. Avant, ils feront bien en sorte que la Syrie mettra longtemps avant d’être un trublion dans la région.

    Pierre Hadjigeorgiou

    07 h 12, le 03 février 2012

  • Mr Pierre H., je vous ai bien lu et apprecie la moderation de vos propos, le liban libre que vous souhaitez avoir "apres" Bashar rejoint mon souhait, mais ne nous leurrons pas, c'est pas aujourd'hui qu'on nous fera avaler la couloeuvre, si le hezb et ses allies au pouvoir venait a en etre ecartes, comment pourrez vous empecher les "futurs " gouvernants de pas nous imposer qui, les bensaoud qui, les sionistes? Dans ces colonnes nous serons encore vous et moi entrain de demander la liberation du Liban de ces forces soumises a d'autres puissances regionales. Il y a longtemps que l'utopie ne fait plus vivre son homme, d'autant plus que, suivez bien le deroulement des evenements, et desole pour vous et les autres qui partagent votre optimisme, la Syrie de Bashar est loin d'etre finie, remise en selle par ceux qui voulaient le voir partir. juppe, hylari et consorts se sont deplaces pour confirmer un accord signe au dessus de la tete de notre pauvre Liban.

    Jaber Kamel

    10 h 51, le 02 février 2012

  • Kamel mon ami entre 40.000 et 500.000 homme de troupe que compte l’armée Syrienne, L'ASL reste rachitique. Son avantage est d'avoir le peuple derrière elle sinon l'affaire aurait été classe depuis belle lurette. Bashar est fini et il nous faut commencer a planifier comment le Liban peut-il en tirer avantage et asseoir enfin sa place au sein de la ligue arabe et de l'ONU de manière a ne plus permettre a quiconque, mais vraiment a quiconque a s'immiscer dans nos affaires. Nous avons aujourd'hui l'unique opportunité de pouvoir enfin prendre la décision de bâtir un état comme il se doit et mettre derrière nous tant d’années perdues a détruire. La balle est entre les mains du Hezbollah et de ses allies puisqu'ils sont au pouvoir. Soit ils se réveillent soit ils nous ferons sombrer une fois de plus dans les miasmes d'une nouvelles guerres qui cette fois sera fatales.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 56, le 02 février 2012

  • Avec calme sachons garder raison, je le disais bien dans toutes les langues, Syria is not Lybia and Iran not Irak of saddam, mais je vois qu'aujourd'hui c'est repris par toutes les chaine de télé sio en Europe, au point ou juppé parle de tempérer la résolution afin que la Russie puisse s'y joindre. Les comploteurs seront démasqués et chatiés comme il se doit dans un état légitime, même s'il doit se réformer. On passe de 40.000 déserteurs à une armée désertique ,mais dit rachitique par l'article, de l'asl,à l'onu, partis en renfort de la ligue des endormis, les hyllari, juppe, hague et ashton nous chantent la musique de Jean Sibélius en ce moment. Vous verrez chers internautes, on est entrain de passer de à .Dans ce cas nous serons tous partis un jour, c'est la loi naturelle des choses.

    Jaber Kamel

    03 h 30, le 02 février 2012

Retour en haut