Parlant à la première personne – ce qui n’est pas fréquent chez cet homme réputé d’une pudeur extrême –, il a assuré : « J’aime les gens quand d’autres sont fascinés par l’argent », « je veux conquérir le pouvoir mais je ne suis pas vorace », « je n’aime pas les honneurs, les protocoles et les palais ». « Je suis un optimiste de la volonté », a-t-il encore dit, une référence à Gramsci. Un des moments forts a été sa citation d’Albert Camus, « petit enfant pauvre » devenu Nobel de littérature, saluant son instituteur. Définissant comme son « véritable adversaire, qui n’a jamais été élu et ne sera pas candidat, le monde de la finance », le député de Corrèze a voulu démentir ceux qui lui reprochent une gauche pas assez combative. Mais il n’a pas calé sur la sécurité, « un droit », s’engageant à lutter contre les fraudeurs fiscaux ou délinquants financiers tout comme « le petit caïd » qui « met en coupe réglée un quartier ». « La République vous rattrapera ! » Ponctuant son discours du mot « France », il a aussi promis d’inscrire la laïcité dans la Constitution. « C’est une valeur qui libère et qui protège », a-t-il affirmé.
Cravate bleu nuit, costume sombre, chemise éclatante de blancheur, il a été très applaudi par une foule assez jeune qui brandissait des affiches « Génération changement », écho à son slogan « Le changement c’est maintenant », inscrit en lettres rouges sur le fond de scène bleu.
Toute la famille socialiste, avec au premier rang quatre ex-Premiers ministres, Laurent Fabius, Pierre Mauroy, Lionel Jospin et Édith Cresson, et l’ex-candidate à l’Élysée Ségolène Royal, était réunie dans les hangars froids du Parc des expositions. Martine Aubry, vaincue en finale de la primaire PS, a été particulièrement applaudie. Au premier rang également, Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, était assise au côté de Mazarine Pingeot, fille de François Mitterrand. Une brochette de « people », Jean-Miche Ribes, Benjamin Biolay avec Yannick Noah en chauffeur de salles, était venue soutenir le candidat.
M. Hollande a relevé avoir choisi pour ce rendez-vous de mobilisation la Seine-Saint-Denis, le département le plus jeune du pays, lui qui a mis la jeunesse au cœur de son projet. Dans la devise républicaine, l’égalité a été son maître-mot, martelé plusieurs dizaines de fois. Cette égalité passe par la réforme fiscale, le droit des homosexuels au mariage, la parité homme-femme, le droit de vote local des étrangers non communautaires... « Je serai le président de la fin des privilèges », a-t-il dit. « Avant toute réforme, toute décision, toute loi, je ne me poserai qu’une seule question : ce qu’on propose est-il juste ? »
Coup de patte à ses alliés écolos ? « J’ai confiance dans la science et le progrès », a lancé M. Hollande, qui s’est donné comme critère de réussite : « Que les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012. » « Français, c’est le plus beau nom que l’on puisse donner à un citoyen du monde », a conclu celui qui ambitionne de succéder à François Mitterrand.
(Source : AFP)
commentaires (3)
Je trouve que le discours de M. Hollande était d'une grande intelligence et d'une ouverture comme je les aime. Je ne crois pas du tout dans le politique parfait et il m'arrive de choisir le moins mauvais. Hollande me convainc, il a un programme solide et je le sens bien plus honnêtes que les autres même si malheureusement il possède un charisme Plus ou moins égal à -1. Tant pis! Sarko n'a jamais été ma tasse de thé bien qu'il ait réussi quelques "coups".
Ali Farhat
19 h 45, le 23 janvier 2012