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Moyen Orient et Monde - Table ronde

Quel avenir pour le monde arabe ?

Après les révolutions qui ont secoué la région et l’arrivée au pouvoir des islamistes, le mot d’ordre est l’optimisme.
La conférence de l’Escwa sur les « réformes et la transition démocratiques » s’est clôturée hier par une table ronde, autour de laquelle étaient réunis Abdel Karim al-Eryani, ancien Premier ministre du Yémen, Ali Omlil, l’ambassadeur du Maroc au Liban, Amr Moussa, ancien secrétaire de la Ligue arabe et candidat à la présidentielle égyptienne, Moustafa al-Barghouti, ancien ministre palestinien de l’Information, Naïma Djibril, membre du Conseil pour la participation des femmes au pouvoir en Libye, ainsi que Rafik Abdessalem, ministre tunisien des Affaires étrangères.
La secrétaire exécutive de l’Escwa, Rima Khalaf, a précisé au début des discussions que la principale question que tout le monde se pose est : « Quel avenir pour le monde arabe ? » Et un même dénominateur a été repris par les intervenants, l’optimisme.
Pour M. Abdessalem, les événements qui ont eu lieu dans les pays du monde arabe « nous donnent de forts indicateurs sur les prochaines orientations de la région. Je pense que c’est l’orientation démocratique qui prendra le dessus ». D’après le ministre des AE tunisien, lorsque l’on parlait d’exception démocratique arabe (longtemps utilisé dans les milieux académiques), le terme laissait à croire qu’il y a une défaillance dans les gênes arabes, qu’il y a « une différence culturelle, que les Arabes préfèrent la communauté à l’individu, mais les Arabes ont le droit à la démocratie comme tous les autres peuples du monde ». Selon lui, la leçon politique la plus importante que la Tunisie a diffusée vers les autres pays est que le changement est possible. « Nous sommes passés de l’hégémonie d’un parti à un gouvernement de coalition. Certes, le processus démocratique est long et complexe, mais nous essayons d’apprendre des uns des autres », ajoute-t-il.
Pour Amr Moussa qui préfère l’appellation « changement arabe » à printemps arabe, « avec la démocratie nous sommes en train de reconstruire le monde arabe. Ces changements successifs doivent nous pousser à réfléchir à un nouvel ordre régional ». Il est ainsi admiratif de l’expérience turque et de sa politique étrangère, une politique qu’il qualifie « d’intelligente, flexible et dynamique ». Par opposition à la politique iranienne qui est « une politique plus rigide même si elle est également dynamique ». « Toutefois personne ne peut remplacer le monde arabe et ce monde ne peut être dirigé que par un Arabe », estime-t-il, déplorant que cette dimension arabe manque toujours.
Sur un autre plan, « le débat sur la question de l’islam et de la séparation de l’État devrait se poser dans un cadre académique, estime M. Moussa. Pour nous, la seule référence doit être la Constitution. Ici j’aimerais parler du rôle d’al-Azhar, qui a publié un document selon lequel l’État doit être démocratique, national, moderne. C’est al-Azhar qui est notre référence », martèle l’ancien secrétaire général de la Ligue.
Est-ce que les révolutions auront un impact positif sur les Palestiniens ? Certainement, affirme Moustafa al-Barghouti, ajoutant que « la démocratie sous le joug de l’occupation est une illusion (...). Les Palestiniens doivent s’inspirer des révoltes pour continuer sa résistance diplomatique ».
Concernant la Libye, Naïma Djibril rappelle que les femmes ont été le noyau de la résistance. « Mais lorsque le Conseil national de transition a été formé, une seule femme a été choisie. Déception. Si le droit des femmes et des jeunes ne sont pas préservés, la démocratie restera toujours un monstre mutilé », insiste-t-elle. Pour cela, La Libye qui prépare les élections a instauré un quota de 10 % pour les femmes, mais ces dernières essaient d’arriver à 30 %. Mme Djibril souligne également que malgré « les inquiétudes à l’égard de la montée des islamistes il faut jouer le jeu de la démocratie jusqu’au bout ».
Le Yémen, pour sa part, est l’un des pays arabes les moins avancés où le peuple au taux le plus faible d’accès à l’Internet, tient à préciser Abdel Karim al-Eryani. « Les Yéménites ont eu beaucoup de chance en 1997 lorsque l’unité a eu lieu et s’est basée sur le pluripartisme, liberté de la presse et élections parlementaires et présidentielle. Malgré les lacunes, l’expérience a appris aux Yéménites d’agir ensemble. Le changement est interne au Yémen, mais aussi international avec l’initiative du Golfe et la résolution du Conseil de sécurité. »
Notons finalement que le Maroc a également connu un mouvement populaire « contre la corruption mais non pas la chute du régime », a précisé Ali Omlil. La Constitution a été amendée, consacrant l’égalité entre les femmes et les hommes, la réduction de certains pouvoirs du roi en faveur du Parlement et du gouvernement, et englobant des garanties pour l’opposition... Le diplomate marocain se dit optimiste, malgré la victoire des islamistes aux élections.
La conférence de l’Escwa sur les « réformes et la transition démocratiques » s’est clôturée hier par une table ronde, autour de laquelle étaient réunis Abdel Karim al-Eryani, ancien Premier ministre du Yémen, Ali Omlil, l’ambassadeur du Maroc au Liban, Amr Moussa, ancien secrétaire de la Ligue arabe et candidat à la présidentielle égyptienne, Moustafa al-Barghouti, ancien...
commentaires (2)

- - Il n'y a plus , ou bien , il n'y aura plus bientôt , un monde Arabe , mais un monde Musulman ! Ils ont islamisé l'arabe et arabisé l'islam , selon la langue du prophète ! Ou bien , il serait aberrant d'être arabe et non musulman , comme l'avait publiquement dit Kadhafi en 1981/2 , durant la guerre du Liban , s'adressant à l'époque à Béchir Gémayel , et à travers lui , aux Chrétiens du Liban bien sûr , qui sont restés en travers de sa gorge , jusqu'au dernier jour de sa vie , comme à bien d'autres leaders arabes , qui avaient jurés eux aussi , d'islamiser le Liban , tout ceci , avant Taef et ses accords de dupes .. .

JABBOUR André

07 h 44, le 17 janvier 2012

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Commentaires (2)

  • - - Il n'y a plus , ou bien , il n'y aura plus bientôt , un monde Arabe , mais un monde Musulman ! Ils ont islamisé l'arabe et arabisé l'islam , selon la langue du prophète ! Ou bien , il serait aberrant d'être arabe et non musulman , comme l'avait publiquement dit Kadhafi en 1981/2 , durant la guerre du Liban , s'adressant à l'époque à Béchir Gémayel , et à travers lui , aux Chrétiens du Liban bien sûr , qui sont restés en travers de sa gorge , jusqu'au dernier jour de sa vie , comme à bien d'autres leaders arabes , qui avaient jurés eux aussi , d'islamiser le Liban , tout ceci , avant Taef et ses accords de dupes .. .

    JABBOUR André

    07 h 44, le 17 janvier 2012

  • C'est amusant cette conférence sur un concept inexistant,celui de "monde arabe"...

    GEDEON Christian

    23 h 03, le 16 janvier 2012

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