L'immeuble de Fassouh réduit en pierres. Joseph EID/
Q- Y-a-t-il beaucoup d'immeubles à Beyrouth qui risquent de s'effondrer comme celui de Fassouh?
"La question dépasse la région de Beyrouth et concerne toutes les villes libanaises, notamment celles où l'on trouve beaucoup d'anciens immeubles. Par anciens immeubles, nous désignons ceux bâtis dans les années 20, 30 et 40 dans un temps où le béton armé n'était pas, comme c'est le cas aujourd'hui, la base technique des constructions. Les débris de l'immeuble effondré à Fassouh ne sont qu'un amas de pierres exempt de tout ferraillage. Tous les anciens immeubles font donc l'objet de doutes. Pire, ce sont des bombes à retardement. En outre, si cet énorme risque existe à l'état statique, les facteurs à effets mécaniques, comme les séismes, ne feraient qu'envenimer la situation."
Q- Comment les habitants de ces immeubles à risque peuvent-ils alerter les autorités ?
"Le rôle du propriétaire comme des habitants de l'immeuble à risque est crucial pour éviter la catastrophe. Il est donc primordial de sensibiliser les gens à la culture de l'entretien, quasi-inexistante au Liban. L'important ce n'est pas être propriétaire d'une maison, mais d'être sûr de sa sécurité qui peut décliner au fil des années. Juridiquement, et selon l'article 18 de la loi sur les loyers, le propriétaire est le responsable numéro un de l'entretien continu de l'immeuble. Il a le devoir de s'assurer continuellement de sa solidité et de sa sécurité. Au cas où le propriétaire fait preuve de négligence, les habitants se doivent de porter plainte puisqu'ils sont les premiers à en subir les conséquences en cas d'accident. Sensibiliser les gens à prendre leurs responsabilités, sans craindre d'éventuels conflits juridiques qu'ils veulent à tout prix éviter, est essentiel. Comme pour l'immeuble de Fassouh, dont deux piliers se sont effondrés une semaine avant le drame, il y a des indices ou des signes alarmants d'un risque d’écroulement. Dans des cas pareils, les habitants doivent prendre l'initiative et alerter les institutions concernées, les municipalités, les forces de sécurité, le maire du village... Garder le silence, c'est être complice du drame".
Q- Si un immeuble est déclaré vétuste, existe-t-il des procédures pour évacuer et reloger ses habitants?
"Des organismes d'ingénieurs, au sein de la municipalité, sont, après avoir été alertés, chargés d'examiner la situation et d'établir un rapport complet en coordination avec l'Ordre des ingénieurs. Il faut préciser que, dans certains cas, une consolidation des fondations de l'immeuble considéré vétuste ou fragilisé peut suffire. Il n'y a pas toujours besoin d'évacuer. Le cas échéant, le Haut commissaire aux réfugiés de l'ONU (HCR) et les instances juridiques doivent se saisir du dossier. Quel que soit le cas, quelles que soient les difficultés, les gens doivent réaliser que leur sécurité est la plus importante".
"La question dépasse la région de Beyrouth et concerne toutes les villes libanaises, notamment celles où l'on trouve beaucoup d'anciens immeubles. Par anciens immeubles, nous désignons ceux bâtis dans les années 20, 30 et 40 dans un temps où le béton armé n'était pas, comme c'est...
commentaires (1)
- - S'il n'y avait que les anciens immeubles qui sont des bombes à retardement !! Les vrais bombes à retardements sont les dossiers sensibles qui se trouvent sur le feu actuellement , que certains continuent de vouloir les enterrer avec d'autres preuves qui risquent de leur péter à la figure et les déraciner avec toute leur infrastructure financière et politique , illégalement construite sur des biens volés avec des propriétaires bafoués , humiliés , au nom d'un Taef , oui , un TAEF de dupes , qui leur a donné une licence de voler et de violer tout et n'importe quoi , sans craintes ni contrôle (s) de qui que ce soit , puisque le seul et unique contrôle , c'était EUX pendant 20 ans . Ils sauteront tous bientôt .
JABBOUR André
10 h 10, le 16 janvier 2012