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À La Une - Beyrouth

Le drame de Fassouh est le résultat "d’une accumulation de négligences"

Trois questions à Rodophe Mattar, ingénieur de structure libanais.

Les secouristes de la Croix-rouge et de la défense civile libanaises tentant de retrouver des survivants dans les ruines de l'immeuble de Fassouh, à Achrafieh (Beyrouth). Sam Tarling/Reuters

Q - Etes-vous surpris par l’effondrement de l’immeuble de Fassouh ?

"Dans cette affaire, je suis surpris pas plusieurs facteurs.

Les gens, habitants et surtout propriétaires, ne sont pas conscients de la gravité de certains problèmes dans leur immeuble. Ils notent des fissures et d’autres problèmes, mais ne réagissent pas. Si le bâtiment présente certains signes de détérioration, il faut réagir très vite. Je suis surpris par ce manque de réaction.

L’effondrement de l’immeuble de Fassouh est le résultat d’une accumulation de négligences. Celle du propriétaire et des habitants et celle relevant de l’inspection par les autorités des bâtiments anciens. Mais ce drame pose aussi la question des anciens loyers, des loyers trop bas pour que certains propriétaires puissent financer l’entretien de leur bâtiment. Nous sommes dans une logique de dépérissement continu. Donc nous sommes dans le cadre d’une négligence gouvernementale également.

 

L’autre problème, en ce qui concerne l’immeuble de Fassouh, est le fait qu’avant 1960, les immeubles n’avaient pas d’ossature en béton armé. Or le béton armé représente une certaine assurance en matière de solidité".

 

Q - Existe-t-il un relevé des bâtiments anciens ?

"Il existe un avant et un après 1964. En 1964 a été créé l’ordre des ingénieurs et architectes de Beyrouth. A partir de cette année là, toute personne désirant construire un bâtiment devait présenter un plan détaillé à l’ordre et à la municipalité.

Avant cette date, le constructeur se contentait de présenter un plan sommaire au cadastre, un plan décrivant le nombre d’étages et l’agencement des appartements, nombre de chambres, de salles de bain etc.. Donc beaucoup de bâtiments anciens n’ont pas de dossier digne de ce nom, c'est-à-dire pas de plan technique détaillé.

L’ordre des ingénieurs a multiplié les séminaires, réunions et conférences sur ce problème, mais il n’y a pas eu de suivi au niveau des autorités. Il revient à la municipalité de répertorier ces bâtiments anciens et de recenser les immeubles à risque".

 

Q - Aujourd’hui, les pratiques de construction de nouveaux immeubles sont-elles sûres ?

"Aujourd’hui, en ce qui concerne Beyrouth et les autres grandes municipalités libanaises, toute nouvelle construction qui a un sous-sol et se fait au voisinage d’une route ou d’un immeuble existant, doit présenter un plan détaillé en ce qui concerne les travaux de soutènement. Sans ce plan, pas de permis. Et il existe, au sein de la municipalité, une direction spécifique qui suit le processus d’excavation et de soutènement. Une direction qui suit aussi le déroulement des travaux. En outre, les acteurs de la construction sont conscients des risques.

De la même manière, dès qu’il y a des travaux, dans un immeuble existant, pour modifier la structure d’un bâtiment, le propriétaire doit déposer un plan détaillé pour obtenir un permis. Ensuite, si le propriétaire ne respecte pas les plans présentés, il est responsable de tout drame qui pourrait advenir".

Q - Etes-vous surpris par l’effondrement de l’immeuble de Fassouh ?
"Dans cette affaire, je suis surpris pas plusieurs facteurs.
Les gens, habitants et surtout propriétaires, ne sont pas conscients de la gravité de certains problèmes dans leur immeuble. Ils notent des fissures et d’autres problèmes, mais ne réagissent pas. Si le bâtiment présente certains signes de détérioration,...

commentaires (2)

- - C'est à la municipalité de Beyrouth et à son président partisan " nommé " et non élu .. , qu'il faut poser ces questions , avec tout le respect pour monsieur Rodolphe Matar . Cette municipalité , ses cadres et son conseil , n'ont fait pendant des années que baptiser et rebaptiser des rues , hôpitaux , aéroports , stades , écoles , places , rond-points , ports , universités , boulevards , cliniques , tours , lieux de cultes , fonds d'investissements , hôpitaux , hôpitaux et encore des hôpitaux , pour leur donner un nom , un seul , celui de Rafik Hariri , reste la ville ou le pays , ils n'ont pas eu le temps de le faire , puisque l'alternance les a empêcher de le faire , sinon , ILS l'auraient fait ..

JABBOUR André

07 h 10, le 16 janvier 2012

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Commentaires (2)

  • - - C'est à la municipalité de Beyrouth et à son président partisan " nommé " et non élu .. , qu'il faut poser ces questions , avec tout le respect pour monsieur Rodolphe Matar . Cette municipalité , ses cadres et son conseil , n'ont fait pendant des années que baptiser et rebaptiser des rues , hôpitaux , aéroports , stades , écoles , places , rond-points , ports , universités , boulevards , cliniques , tours , lieux de cultes , fonds d'investissements , hôpitaux , hôpitaux et encore des hôpitaux , pour leur donner un nom , un seul , celui de Rafik Hariri , reste la ville ou le pays , ils n'ont pas eu le temps de le faire , puisque l'alternance les a empêcher de le faire , sinon , ILS l'auraient fait ..

    JABBOUR André

    07 h 10, le 16 janvier 2012

  • Pourquoi l ’Etat ne songe pas à bâtir des HLM pour les anciens locataires et obliger après les propriétaires des immeubles de 1960 et moins de reconstruire le nouveau visage de la capitale dans des normes saines Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 44, le 16 janvier 2012

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