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Mode - Rencontre

Gildo Zegna, l’élégance à l’italienne

Gildo Zegna, PDG de la maison Zegna, en compagnie de son épouse Eléna et de Tony Salamé observant la maquette du centre-ville de Beyrouth.

Quand Gildo Zegna s’annonce, nul besoin de présentations. Au tombé à la fois naturelle et impeccable de la veste, à ce pantalon de velours avec un revers au cordeau, tendu comme sur un fil à plomb malgré la mollesse apparente du tissu, à cette cravate qu’on croit double, un pan en maille l’autre en soie, on sait qu’il s’agit de l’un des principaux ordonnateurs de l’élégance masculine. Pressé, rapide, ce qui n’est pas forcément la même chose, avec les mains, dans toutes les langues, il raconte avec la précision d’un communiqué de presse tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la maison Zegna. Il suffisait de demander !

À quelle génération de Zegna appartenez-vous ?
La quatrième, et j’ai aussi un frère et deux sœurs, deux fils et des neveux dans l’entreprise. Mon arrière-grand-père, Angelo, était au départ horloger. Passionné par les mécanismes, il avait déjà le projet d’acheter des métiers à tisser, avec l’ambition de créer pour les hommes « de la qualité anglaise avec du textile italien ». Comme il était aussi dessinateur et qu’il avait étudié le dessin textile, quand il a eu la possibilité de réaliser son rêve, il a tout de suite séduit avec son sens de la couleur et la créativité de ses motifs. C’était un homme exceptionnel, un authentique philanthrope. Dans un pays où il n’y avait encore quasiment pas de service public (nous sommes dans les années 30), il a créé tout un village pour améliorer la qualité de vie de ses ouvriers. Il leur a aménagé une piscine, une école, un hôpital et, sur 100 km2 de terrain, il a fait planter 500 000 arbres et des millions de fleurs. Ce parc est connu aujourd’hui comme l’Oasi Zegna. Pour y accéder, il a créé une route de 13 km, la Panoramica Zegna.

Quel souvenir lié à Zegna vous a le plus marqué dans votre enfance ?
Ici, son épouse Eléna précise : « Il n’a jamais été enfant ! » Une remarque aigre-douce qui définit l’homme comme un grand travailleur, totalement imprégné de la culture de l’entreprise. Il précise : J’ai quitté l’Italie assez jeune pour faire mes études à Londres. J’ai étudié l’économie au London University College, puis je suis allé aux États-Unis où j’ai été engagé comme acheteur chez Bloomingdale’s à Boston tout en étant inscrit en business school. À partir de là, j’ai été chargé par Zegna du marché américain. Par la suite, je me suis occupé de l’implantation industrielle en Espagne et du marketing en Italie. Mes fils font aujourd’hui le même parcours, de pays en pays, pour apprendre à connaître les marchés, les attentes des gens, les contraintes de chaque culture. C’est un impératif, dans ce monde de plus en plus compliqué, de traquer l’évolution, d’être citoyen du monde et de comprendre ce qui se passe autour de nous.

Une ambition ?
Continuer à évoluer sur les marchés asiatiques où nous sommes pionniers, puisque la première boutique Zegna de Pékin a déjà 20 ans. Répondre aux attentes de ces clients particuliers. Nous savons qu’ils sont très sensibles à la qualité des services, notamment dans le domaine du sur-mesure, et qu’ils ont des attentes dans le secteur du sportswear de luxe. C’est un secteur que nous développons de mieux en mieux, au même titre que les accessoires et l’horlogerie (qui fait partie de notre ADN à travers Angelo Zegna). Nous envisageons aussi d’ouvrir de nouvelles boutiques avec Peter Marino comme architecte d’intérieur et de créer de nouvelles perspectives dans l’expérience shopping, surtout on line.

Comment résumer la culture Zegna ?
Notre histoire est faite de tradition, de transmission, mais aussi d’innovation, de service de qualité et d’anticipation des tendances. La communication est également un atout majeur dans la culture Zegna. Nous nous intéressons énormément aux progrès techniques et à l’art. La mode n’est qu’une partie minime de cette culture globale.

Des projets ?
Développer le e-business, créer des boutiques virtuelles et asseoir notre ligne féminine Agnona.


F.A.D.

Quand Gildo Zegna s’annonce, nul besoin de présentations. Au tombé à la fois naturelle et impeccable de la veste, à ce pantalon de velours avec un revers au cordeau, tendu comme sur un fil à plomb malgré la mollesse apparente du tissu, à cette cravate qu’on croit double, un pan en maille l’autre en soie, on sait qu’il s’agit de l’un des principaux ordonnateurs de...
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