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À La Une - Révolte

Les appels se multiplient pour « internationaliser » le dossier syrien

Manifestations massives prévues aujourd’hui.

Une image, prise par l’agence SANA et diffusée sur YouTube, montre un groupe de prévenus faisant partie des 552 détenus libérés hier par Damas. Photo AFP

Le chef militaire rebelle syrien a qualifié hier « d’échec » la mission des observateurs arabes en Syrie en raison de la répression incessante de la révolte populaire, et appelé à une aide de l’ONU pour mettre fin à près de 10 mois d’effusion de sang. « On espère qu’ils (la Ligue arabe) annoncent l’échec de cette initiative » des observateurs, a déclaré le colonel Riad Assaad, chef de l’Armée syrienne libre (ASL), qui revendique quelque 40 000 militaires ayant fait défection de l’armée syrienne. Il faisait référence au Comité ministériel arabe chargé du dossier syrien qui se réunit dimanche au Caire pour entendre le rapport du chef de la mission d’observateurs, de plus en plus décriée par l’opposition syrienne. « Nous souhaitons que la Ligue arabe se désiste et permette à l’ONU, la plus habilitée à trouver des solutions, d’assumer la responsabilité », a dit le colonel Assaad, basé en Turquie et joint au téléphone depuis Beyrouth, ajoutant : « Nous, et le peuple syrien, sommes pour le transfert du dossier à l’ONU car les Arabes ne sont capables de prendre aucune décision réelle sur la Syrie. »

Le colonel Assaad a en outre confirmé une rencontre entre des observateurs arabes et des membres de l’ASL à Homs, un haut lieu de la contestation. Sur une vidéo diffusée par des militants sur YouTube, on voit des hommes en uniforme militaire et d’autres portant le gilet orange des observateurs, tandis qu’un homme en civil explique que la réunion vise à montrer que ces combattants sont des officiers dissidents et non un « gang armé » comme l’affirme le régime.

 

 

La position du Qatar

Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, président du Conseil ministériel, a évoqué une possible aide de l’ONU pour les observateurs en admettant que ces derniers avaient fait « des erreurs » en raison d’un manque d’expérience. Il a aussi indiqué, lors d’une rencontre mercredi avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, que la Ligue arabe devait décider après avoir entendu le rapport dimanche si cette mission allait se poursuivre et comment. À ce sujet, un porte-parole des Nations unies a indiqué hier que des experts en droits de l’homme de l’ONU pourraient former des observateurs de la Ligue arabe afin de les aider à examiner les conditions de la répression en Syrie. La controverse suscitée par la mission des observateurs a incité plusieurs parties à favoriser une intervention de l’ONU pour mettre fin à la répression menée par le régime du président Bachar el-Assad, qui a fait plus de 5 000 morts depuis le 15 mars selon l’ONU.

Parallèlement, l’opposition syrienne a dénoncé le « manque de professionnalisme » des observateurs arabes, ainsi que « les moyens détournés dont use le régime pour entraver » leur travail. « Tout le monde est conscient des dangers qui menacent notre révolution. Nous sortirons (dans la rue) avec notre revendication légitime pour une internationalisation de notre cause », ont écrit les militants prodémocratie, en appelant à des protestations massives aujourd’hui à travers le pays, sur la page Facebook « Syrian Revolution 2011 ». En outre, deux principaux groupes de l’opposition, le Conseil national syrien et le Comité national pour le changement démocratique, ont affirmé leur volonté de rechercher une stratégie commune face au régime, en dépit de leurs désaccords, selon le gouvernement belge qui a reçu leurs chefs à Bruxelles.

Au niveau international, Washington a estimé que le régime syrien n’avait pas respecté ses engagements vis-à-vis de la Ligue arabe et qu’il était « largement temps » pour l’ONU d’agir. Et Paris a jugé « utile » une contribution de l’ONU pour « renforcer la mission » des observateurs.

 

Aides « financières » irakienne et iranienne à Damas ?

Sur le terrain, la répression a encore fait au moins 11 morts civils, tués par les troupes à Homs et Deir ez-Zor, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. D’après la chaîne al-Arabiya, citant des membres de l’opposition, le bilan des victimes d’hier s’élèverait à 30 tués. Selon les Comités locaux de coordination, qui chapeautent la mobilisation sur le terrain, 390 personnes ont été tuées depuis le début de la mission arabe le 26 décembre, alors que le protocole arabe la régissant appelait à un arrêt total des violences et au retrait des chars des villes syriennes. Dans le même temps, les autorités syriennes ont annoncé avoir libéré un nouveau groupe de 552 détenus « impliqués » dans le soulèvement populaire mais n’ayant « pas de sang sur les mains ».

Par ailleurs, Mahmoud Souleimane Haj Hamad, ancien inspecteur financier auprès du chef du gouvernement syrien, qui avait annoncé sa défection lors d’une conférence de presse au Caire, selon la télévision al-Jazira, a accusé le régime de recevoir des « aides financières d’Irak et d’Iran », ajoutant que Damas avait dépensé deux milliards de livres syriennes (40 millions de dollars) pour payer les miliciens qui répriment les manifestants aux côtés des forces de sécurité et de l’armée. Dans une autre déclaration à la télévision al-Arabiya, M. Haj Hamad a affirmé que « les responsables du gouvernement vivent tous dans une sorte de prison et personne ne peut se déplacer sans être accompagné par des hommes des services de sécurité. Tout un chacun veut faire défection, mais a peur pour sa famille ».

Le chef militaire rebelle syrien a qualifié hier « d’échec » la mission des observateurs arabes en Syrie en raison de la répression incessante de la révolte populaire, et appelé à une aide de l’ONU pour mettre fin à près de 10 mois d’effusion de sang. « On espère qu’ils (la Ligue arabe) annoncent l’échec de cette initiative » des observateurs, a déclaré le...

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