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Lifestyle - Objets et histoire

Une odeur de sainteté

« Entrant dans la maison, les mages virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe ». (Matthieu 2,11).
L’or ayant fait, précédemment, l’objet d’un article, découvrons alors la myrrhe et l’encens.
Le mot encens vient du latin incensum (ce qui est brûlé) et désigne soit l’oliban, ou encens véritable, récolté par incision d’un arbuste nommé « Boswellia sacra » de la famille des Burséacée, soit une famille composé entre autres de l’oliban. L’odeur de l’encens est obtenue par la technique très ancienne de la combustion, probablement née avec l’invention du feu, qui a donné le mot parfum à partir de « per fumum » ou « par la fumée ». Dès la plus haute antiquité, l’encens a été considéré comme indispensable pour les cultes rendus aux dieux, dont le cœur est réjoui par son odeur. Les pharaons accomplissaient la fumigation de l’encens en jetant des boulettes dans l’extrémité, remplie de charbon en combustion, d’un bras à encens. Cet arbre ne poussant pas en Égypte, il était nécessaire, pour se procurer de grandes quantités, d’organiser des expéditions, dont la première est attestée vers 2540 av. J.-C. La plus célèbre est l’expédition au pays de Pount (qui serait actuellement la Somalie, le nord de l’Éthiopie et l’est du Soudan), commandée par la reine Hatchepsout, vers 1500 av. J.-C. On en rapporta des quantités énormes d’encens, de la myrrhe et de la cannelle, ainsi que 31 arbres à encens avec leur motte. On peut voir une représentation de cette expédition sur le mur du temple de Deir el-Bahari (Égypte). Au IXe siècle av. J.-C., la reine de Saba, décidée à rencontrer le roi Salomon, troisième roi des Hébreux et successeur de David, emporte dans son périple un convoi énorme d’hommes et de chameaux chargés d’or et d’encens.
L’encens, qui pousse presque exclusivement au sud de la péninsule Arabique (Yémen, Oman) et en Somalie, a toujours été considéré comme un bien très précieux, et la lutte pour le contrôle de son transport et de son commerce a été très vive. Des caravanes de chameaux traversaient en deux à trois mois (selon Pline l’Ancien) l’Arabie, depuis la côte sud en longeant la côte occidentale, en passant au voisinage de la Mecque et de Médine puis de Pétra (la ville des Nabatéens, qui devait sa fortune au commerce de l’encens), dernière étape avant le port de Gaza. De là, les navires chargés de ces précieuses senteurs desservaient les pays méditerranéens et l’Europe. Les Arabes protégeaient le secret des sources d’un produit qui se vendait plus cher que l’or et n’ont pas hésité, semble-t-il, à raconter des histoires étranges à Hérodote, telles que : « L’arbre à encens est gardé par des serpents volants petits et bigarrés... » La Chine tenait en grande estime l’encens qui servait à parfumer les habits et même les cheveux des courtisanes. Confucius dit d’un gouvernement idéal qu « ’il doit exhaler une odeur d’encens ». L’importance de l’encens est aussi reflétée par le nom de Hong Kong qui se dit en chinois Xiang Giang et signifie port de l’encens. L’arbre à myrrhe ou balsamier (Commiphora myrrha) est un arbuste de la même famille que l’encens. La myrrhe est produite sous forme d’un suc qui se solidifie en grosses larmes qui rougissent en séchant. Selon la légende, la myrrhe tire son nom de Myrrha, fille de Cinyras, roi de Chypre, changée en arbre par les dieux pour avoir commis un inceste et dont les pleurs constituaient la myrrhe. En Égypte, elle servait à la momification, mais était aussi utilisée comme parfum et pour ses vertus thérapeutiques sous forme d’huile essentielle. Un mélange de myrrhe et d’aloès fut utilisé pour l’embaumement du corps du Christ. Quant au saint chrême, ou onction sacrée, employé pour le baptême et la confirmation, pour l’ordination des prêtres et des évêques, et aussi pour la consécration des autels et des églises, il est un mélange d’huile d’olive et de myrrhe (du grec myron)...
Depuis toujours, les collectes d’encens et de myrrhe sont réalisées par des pasteurs nomades au gré de la transhumance sur « leurs » arbustes, précieux biens de famille cédés de génération en génération suivant des coutumes séculaires. Selon Pline au Ier siècle, 3 000 familles avaient le droit exclusif – hérité – de collecter ces résines. Les outils ne devaient pas être touchés par les femmes ni utilisés lors de cérémonies funéraires. Les entailles ne doivent être réalisées qu’aux endroits où elles ont déjà commencé à suinter naturellement. De tout temps, la résine était considérée être le sang de la plante, d’origine divine... Myrrhobolant !

Sources principales :
interbible.org ;
aroma-zone.fr ;
aliksir.com ;
encens-compagnie.com ;
encens.pro ;
freemag.com
« Entrant dans la maison, les mages virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe ». (Matthieu 2,11). L’or ayant fait, précédemment, l’objet d’un article, découvrons alors la myrrhe et l’encens.Le mot encens vient du latin incensum (ce qui est...
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