Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Immigration

Andi, 16 ans, clandestin, a trouvé en France la « liberté de respirer »

Près de 6 000 mineurs isolés étrangers ont été accueillis dans l’Hexagone par les services d’aide à l’enfance des départements.
« En Albanie, j’étais pris au piège » : Andi, 16 ans, dit avoir trouvé en France la « liberté de respirer », après avoir fui son pays, passé clandestinement les frontières et trouvé une place dans une famille d’accueil grâce à un dispositif pour les mineurs isolés étrangers.
Arrivé en septembre, après une enfance vécue sous la menace du Kanun, la loi du talion qui régit encore des pans de la société albanaise, Andi a pu passer ses premières fêtes à l’abri de toute pression, dans une famille ravie de s’occuper de cet adolescent « calme et posé ». Pris en charge dans une petite ville, Andi goûte désormais souriant au sentiment de « sécurité ». Pour s’exprimer, il s’est choisi un prénom d’emprunt pour des raisons de sécurité.
Comme lui, quelque 6 000 mineurs isolés étrangers (MIE) ont été accueillis en France par les services d’aide à l’enfance des départements. Face à cet afflux, plusieurs départements comme la Seine-Saint-Denis en région parisienne ou l’Ille-et-Vilaine dans l’Ouest ont même tiré la sonnette d’alarme sur la saturation de leurs services, en appelant l’État à prendre ses responsabilités et répartir équitablement les charges liées à l’accueil. Un accueil en forme de salut pour de nombreux jeunes.
L’histoire d’Andi en témoigne : menacé de mort, il a échappé à la traditionnelle vengeance en gagnant clandestinement la France, après un épuisant périple de plus de six jours en camion. Après disputes et bagarres, son père a tué deux hommes à cause d’un conflit sur des terres. La famille de ses victimes réclamant son sang, il a fini par être assassiné après avoir vécu caché dans la montagne. Sa mort violente n’a pas suffi à protéger son fils unique.
Au contraire, la loi du « Kanun » – un code civil et d’honneur rédigé au XVe siècle par un seigneur albanais et prônant la vengeance par le sang – s’est abattue sur lui. « Deux de leurs hommes ont été tués, il leur fallait en tuer deux », explique calmement Andi. Les menaces pleuvent alors sur le garçon alors âgé de 10 ans. Il évite de sortir seul, fréquente l’école sous la protection de « très bons amis de confiance », essaie d’alerter la police...
Il finit par décider de fuir pour l’Angleterre, car il parle quelques mots d’anglais. « J’y étais obligé, souligne-t-il, sinon j’avais la même fin que mon père. » Avec l’aide financière de sa mère et grâce au bouche-à-oreille, il trouve un passeur qui, pour 3 000 euros, l’amène en six jours à la frontière française, en camion. « Les passeurs voulaient 2 000 euros supplémentaires pour aller jusqu’en Angleterre, je ne les avais pas », raconte Andi. Déposé seul à minuit au bord d’une route, à plusieurs kilomètres d’une grande ville, il raconte avoir « marché jusqu’à 4 heures du matin » vers le centre. « J’étais très fatigué, j’ai demandé aux gens “asile”, “asile”, on m’a dit de prendre le bus n° 11 », témoigne-t-il.
Progressant rapidement en français grâce aux cours qu’il suit régulièrement, l’adolescent n’a pas de projets précis de métier, juste l’envie d’exercer « en toute tranquillité ». Grand et mince, l’adolescent porte en permanence un pendentif représentant l’aigle à deux têtes, symbole de l’Albanie : « J’en suis fier, c’est comme un signe de reconnaissance, grâce à lui, j’ai trouvé des amis ici », sourit-il.
(Source : AFP)
« En Albanie, j’étais pris au piège » : Andi, 16 ans, dit avoir trouvé en France la « liberté de respirer », après avoir fui son pays, passé clandestinement les frontières et trouvé une place dans une famille d’accueil grâce à un dispositif pour les mineurs isolés étrangers.Arrivé en septembre, après une enfance vécue sous la menace du Kanun, la loi du...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut