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Économie - France

Une « Madoff » tourangelle soupçonnée d’avoir détourné des millions d’euros

Sylviane Hamon, une ancienne employée de banque de la région de Bourgueil, est soupçonnée d’avoir escroqué des dizaines de victimes.
Une ancienne employée de banque de la région de Bourgueil (Indre-et-Loire), soupçonnée d’avoir soutiré près de trois millions d’euros à des dizaines de victimes dans le cadre d’une escroquerie « à la Madoff », a été mise en examen hier à Tours, selon une source judiciaire.
Entendue par un juge en milieu d’après-midi, au lendemain de son interpellation, Sylviane Hamon a été mise en examen pour abus de confiance et pratique illégale de la profession de banquier. Le parquet a requis son placement en détention provisoire et un juge des libertés et de la détention devait se prononcer en début de soirée, selon la même source.
Son mari, également interpellé et soupçonné de complicité, était en cours d’audition en fin d’après-midi, selon la même source.
Baptisée « la Madoff du Chinonais » par La Nouvelle République qui a révélé l’affaire, cette ancienne conseillère municipale de Benais, petite commune de 900 âmes, avait été interpellée lundi matin à son domicile. La maison du couple, une ferme rénovée entourée d’un vaste jardin, a été perquisitionnée et mise sous scellés mardi après-midi, selon un photographe de l’AFP sur place.
Selon l’Association d’aide aux victimes d’infractions pénales (Adavip) d’Indre-et-Loire, une trentaine de personnes de tous âges ont déjà porté plainte contre cette femme d’une cinquantaine d’années. Les sommes vont de quelques centaines d’euros à plusieurs centaines de milliers d’euros par victime, précise l’association.
« Beaucoup vont devoir faire des dossiers de surendettement, avec des interdictions Banque de France », a expliqué à l’AFP la responsable de l’Adavip, Marie-Paule Carrey. Certains craignent même de devoir vendre leur maison pour rembourser, selon elle.
Comme l’escroc new-yorkais Bernard Madoff, cette femme est soupçonnée d’avoir fait miroiter pendant plusieurs années des placements juteux rapportant jusqu’à 30 %, à des personnes qui lui faisaient confiance. Elle ciblait des amis, des voisins, et même des membres de sa propre famille ou belle-famille, a révélé l’enquête menée par la section de recherches de la gendarmerie à Orléans.
Ancienne employée de banque à Bourgueil (Indre-et-Loire) et à Saumur (Maine-et-Loire), elle aurait été licenciée pour des raisons obscures. Depuis lors, elle affirmait travailler pour le compte d’une société de crédit et promettait des rendements mirobolants grâce à ses contacts dans le milieu bancaire.
Selon le schéma bien connu des escroqueries pyramidales, les intérêts versés aux premiers « investisseurs » étaient payés par les capitaux investis par les nouveaux arrivants.
La Nouvelle République cite l’exemple d’un homme dont la femme, atteinte d’un cancer, avait été approchée par la suspecte. « Mon épouse devait remettre à cette femme 40 000 euros. Elle lui avait promis un rendement de 10 %. Elle lui avait demandé de ne pas en parler, mais heureusement ma femme n’a pas respecté la consigne », témoigne-t-il.
L’Adavip va désormais prendre en charge les victimes, pour coordonner leur action et les conseiller sur leurs droits.
« On va également mettre en place à compter de la semaine prochaine une permanence de soutien psychologique », selon la responsable de l’association. « Parce que, bizarrement, sur une atteinte aux biens généralement on n’envisage pas qu’il puisse y avoir un vrai traumatisme, de la même nature qu’une infraction sur la personne. »
« Se dire que c’est son amie, sa voisine, sa parente qui vous a escroqué de sommes de plusieurs dizaines de milliers d’euros, ce n’est pas rien », souligne Mme Carrey.
Une réunion d’information pour les victimes est prévue jeudi à 9h30 à la gendarmerie de Chinon. Suite à la médiatisation de l’affaire, les enquêteurs estiment que d’autres victimes pourraient se manifester.
(Source : AFP)
Une ancienne employée de banque de la région de Bourgueil (Indre-et-Loire), soupçonnée d’avoir soutiré près de trois millions d’euros à des dizaines de victimes dans le cadre d’une escroquerie « à la Madoff », a été mise en examen hier à Tours, selon une source judiciaire.Entendue par un juge en milieu d’après-midi, au lendemain de son interpellation, Sylviane...

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