L'Iran lance dix jours de manoeuvres dans le détroit d'Ormuz

L'Iran a entamé samedi dix jours de manoeuvres militaires navales autour du détroit d'Ormuz, par où transite 40% du trafic maritime pétrolier mondial, a annoncé la chaîne iranienne de langue arabe Al-Alam.

Ces exercices baptisés Velayat-90, annoncés jeudi par le commandant de la marine, l'amiral Habibollah Sayyari, ont démarré comme prévu, a affirmé la chaîne.

Pour la première phase des manoeuvres, les forces navales ont été déployées à l'est d'Ormuz, dans la mer d'Oman et dans le Golfe d'Aden, selon Al-Alam qui cite un commandant de la marine.

Des rumeurs sur la possibilité d'un tel exercice avaient provoqué une brève flambée des cours du brut début décembre, alors que les tensions restent vives entre l'Iran d'une part, les Etats-Unis et leurs alliés, notamment les monarchies arabes du Golfe, de l'autre.

Les Etats-Unis maintiennent eux-mêmes dans le Golfe une présence navale puissante, la Ve flotte basée à Bahreïn.

Téhéran avait rejeté en septembre l'idée lancée par des responsables militaires américains d'instaurer un "téléphone rouge" entre les deux pays pour éviter tout affrontement intempestif dans la région du Golfe.

Les prochaines manoeuvres ne prévoient pas la fermeture du détroit d'Ormuz, qui relie le Golfe à la mer d'Oman, avait précisé jeudi l'amiral Sayyari. Il avait toutefois réaffirmé que les forces iraniennes avaient "le contrôle total du détroit d'Ormuz", et pourraient le fermer si elles en recevaient l'ordre. L'Iran a souvent affirmé qu'il pourrait bloquer cette voie d'eau stratégique s'il était attaqué ou empêché d'exporter son pétrole.

La marine iranienne est responsable de la défense de haute mer de l'Iran, à l'est du détroit d'Ormuz, alors que le contrôle des eaux peu profondes et confinées du Golfe est confié aux Gardiens de la révolution.

La marine, dont les forces de haute mer sont limitées à une demi-douzaine de petites frégates ou destroyers et à trois sous-marins russes de classe "Kilo", a multiplié depuis deux ans les opérations en mer d'Oman et dans le Golfe d'Aden, en particulier pour protéger les navires iraniens contre les pirates somaliens opérant dans cette zone.

Les tensions sur le dossier nucléaire iranien ont été ravivées par la publication, le mois dernier, d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concluant que la République islamique a travaillé à la mise au point d'une arme nucléaire, et continuait peut-être des recherches en ce sens.