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À La Une - Design

Karim Chaya bascule dans la nostalgie... du rocking-chair

Au premier étage du Beirut Art Center, une variété de sièges à bascule, conçus par Karim Chaya, transporte le visiteur dans un univers de quiétude, de nostalgie et de fantaisie mêlées.

L’« Odile ». Photo Michel Sayegh

Le rocking-chair de grand-papa revu et corrigé par Karim Chaya. Cela donne des déclinaisons de sièges à bascule aussi insolites que nostalgiques. Réalisés dans des combinaisons inhabituelles de matériaux et de formes, ils sont affublés chacun d’un prénom à connotation parfois cocasse, et composent ensemble les éléments – ou les personnages ? – d’une assemblée formant un « Beirut Rock Center ».
Car c’est ainsi que le designer a intitulé cette installation, spécialement conçue pour le Bac Design du Beirut Art Center. Mais « qui fait partie, indique-t-il, d’une étude en cours sur les chaises à bascule, initiée par ma fascination pour le métronome et le pendule ».


Karim Chaya qui dit s’inspirer dans son travail du « wabi-sabi, un concept esthétique qui valorise la beauté des choses imparfaites, éphémères et modestes », présente, donc ici, une variété de chaises, fauteuils, bancs, sièges... qu’il a fixés sur bascules (arcs ou plate-forme concave en bois ou métal). Cela va du petit tabouret traditionnel en paille (qu’utilisaient dans le temps les cireurs de chaussures), baptisé « Halim », aux fauteuils stylisés « Edna », taillés dans les blocs de bois (pour l’assise et le dossier) et de marbre (pour les accoudoirs-piétements) ou encore entièrement élaborés en plaques de verre... Sans oublier toute une série, à la fois ludique et furieusement nostalgique, de tabourets comme ce « Jérôme » qui joue le cheval à bascule superépuré du troisième millénaire, ce berceau vissé à la chaise maternelle curieusement baptisée Margot ; ce banc d’écolier oscillant d’avant en arrière ; ces vieilles chaises de classe, collées serrées en un alignement évoquant les commérages des groupes de filles, ou encore associées sur une même plate-forme en recto verso, façon chuchoteuses.


Et parmi cette assemblée de sièges vides, mais si chargés de références, de symbolismes et de présences, il y a l’« Odile », ciselée dans un (vrai) tonneau de fer-blanc, qui fait un peu figure ici de star anticonformiste du rocking-chair !


Tout ce « beau monde », qui occupe le Bac design jusqu’au 21 janvier 2012, enveloppe les lieux d’une douce quiétude, mâtinée de tendre nostalgie et de joueuse facétie.
Pour leur créateur, il s’agissait surtout « d’explorer la nature du mouvement lié à certaines activités comme le jeu, la détente, la méditation, la conversation ou la prière. Et d’expérimenter, en parallèle, la qualité inhérente de certains matériaux – métal, bois, cuir et pierre – ainsi que des formes ou des objets préexistants permettant le balancement ».
Pour les visiteurs, l’installation offre un regard nouveau sur une pièce mobilière évocatrice de paix, de sérénité, de jouissance enfantine et de rythme lent. « Une chaise dont le balancement est une ode au temps qui passe, celui de l’être plutôt que celui du faire », assure Karim Chaya.

*Au Beirut Art Center, Jisr el-Wati. Horaires d’ouverture : du lundi au samedi, de 12h à 18h. Tél. 01-397018

Le rocking-chair de grand-papa revu et corrigé par Karim Chaya. Cela donne des déclinaisons de sièges à bascule aussi insolites que nostalgiques. Réalisés dans des combinaisons inhabituelles de matériaux et de formes, ils sont affublés chacun d’un prénom à connotation parfois cocasse, et composent ensemble les éléments – ou les personnages ? – d’une assemblée formant un...

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