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Économie - Liban - Conjoncture

Électricité : (encore !) plus de coupures en vue

Dans un communiqué de presse publié hier, l’Électricité du Liban a fait une annonce – apparemment de simple routine – mais qui risque de faire monter (encore plus) la pression sociale et pousser à bout le citoyen libanais, que tout prédispose désormais à passer les fêtes de fin d’année dans le noir : l’approvisionnement en électricité va encore diminuer.

L’EDL a publié hier un communiqué expliquant au citoyen libanais qu’il devra désormais faire face à un approvisionnement en électricité encore plus limité, sans pour autant en préciser l’ampleur.

« Dans le but d’assurer un maximum de stabilité dans le rationnement électrique de toutes les régions libanaises et pour répondre à la demande énergétique qui double en période estivale (...) », l’EDL a publié hier un communiqué expliquant au citoyen libanais qu’il devra désormais faire face à un approvisionnement en électricité encore plus limité, sans pour autant en préciser l’ampleur. En résumé, l’EDL demande aux citoyens de se priver aujourd’hui pour un meilleur lendemain.
Les causes invoquées ? « Les opérations de maintenance cycliques sur l’ensemble des centrales de production, l’arrêt complet de l’approvisionnement en énergie à partir de l’Égypte et la baisse des quantités en provenance de Syrie. » Selon une source de l’EDL qui a préféré garder l’anonymat, le calendrier mis en place pour la maintenance des centrales électriques est programmé des mois à l’avance, dès la fin de l’été, selon les estimations des besoins énergétiques du pays pour l’année à venir. « Ces opérations se font généralement à l’automne ou en hiver, des mois durant lesquels la consommation est presque deux fois moins importante qu’en période estivale. » Certes, pourrait-on dire, sauf que depuis l’été, aucune amélioration n’a été ressentie en termes d’approvisionnement électrique. Au contraire, la situation ne cesse de se dégrader, surtout dans les régions en dehors de Beyrouth.
Et comme si cela ne suffisait pas, le communiqué rappelle que l’Égypte a cessé de fournir le Liban en électricité depuis le mois d’août dernier. Les raisons de cette chute brutale d’approvisionnement extérieur en énergie sont « d’ordre purement technique », selon une source du ministère de l’Énergie et de l’Eau, qui assure que le problème n’a aucun lien avec la polémique qui avait surgi en mars dernier au sujet des factures impayées de gaz égyptien. « La situation sécuritaire dans la région se dégradant, les autorités égyptiennes ont préféré pour l’instant concentrer leur distribution sur la Jordanie, sans devoir passer par la Syrie pour approvisionner le Liban », a expliqué à L’OLJ Melhem Khattar, un responsable à l’EDL. Selon les chiffres qu’il avance, le Liban perdrait ainsi 150 mégawatts (MG) l’heure, soit l’équivalent de 10 % de la production électrique du pays, qui tourne autour de 1 500 MW actuellement. D’autre part, le communiqué ajoute que la Syrie a fortement réduit ses exportations « depuis la fin de la semaine dernière », sans pour autant préciser l’ampleur de cette réduction, qui s’élève « à environ 100 MW en période normale », toujours selon M. Khattar.
Coïncidence hasardeuse de calendrier entre les opérations de maintenance et la baisse du rationnement égyptien et syrien ? Quelle logique dans tout cela ? Aucune, apparemment, à part peut-être le trop grand pragmatisme (ou négligence ?) des autorités en charge de la question. « On fait de notre mieux avec les ressources que nous avons », explique une source de l’EDL. « Les ressources » c’est justement un réseau électrique désuet, dont les infrastructures sont obsolètes et donc incapables de satisfaire les besoins du pays.
Et pourtant, des solutions pour régler – ne serait-ce que temporairement – le problème électrique au Liban, il y en a. À court terme, le projet de location de navires pour la production d’électricité proposé par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, est sur la table du Conseil des ministres depuis des semaines. À plus long terme, le gouvernement a approuvé en septembre dernier le déblocage des 1,2 milliard de dollars nécessaires à l’exécution de la première phase du plan global de réforme du secteur de l’énergie qui vise à rétablir le courant 24 heures sur 24 à l’horizon 2014. Des espoirs donc, mais sans avancées palpables pour l’instant. La plus grande inconnue reste aujourd’hui la réaction de la rue, du citoyen libanais, qui n’est sans doute plus prêt à passer l’hiver dans le noir, à l’ombre des promesses vides et redondantes d’un été illuminé.
« Dans le but d’assurer un maximum de stabilité dans le rationnement électrique de toutes les régions libanaises et pour répondre à la demande énergétique qui double en période estivale (...) », l’EDL a publié hier un communiqué expliquant au citoyen libanais qu’il devra désormais faire face à un approvisionnement en électricité encore plus limité, sans pour...

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