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À La Une - Répression

Syrie : encore un ultimatum arabe

Réduction de moitié des liaisons aériennes avec Damas à partir de la mi-décembre ; encore 23 morts samedi.

Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, samedi, à Doha. Karim JAAFAR/

Une réunion arabe a donné à la Syrie un nouveau délai, jusqu'à dimanche, pour signer un protocole sur l'envoi d'observateurs et éviter davantage de sanctions, a déclaré samedi le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani.
La réunion regroupant plusieurs ministres arabes des Affaires étrangères à Doha a également adopté une liste nominative de 19 personnalités syriennes qui doivent être interdites de voyage dans les pays arabes et dont les avoirs seront gelés dans ces pays. Cette liste comprend les principaux chefs des services de sécurité et des forces armées ainsi que le ministre de la Défense, Ali Mamlouk, et l'homme d'affaires Rami Makhlouf, cousin du président Bachar el-Assad.

La réunion a également chargé une commission technique de dresser une liste d'hommes d'affaires syriens qui seraient impliqués dans le financement des opérations de répression, en vue de les sanctionner.


"Nous sommes entrés en contact avec Damas pendant la réunion et nous avons répondu à leurs demandes d'éclaircissement (...) Nous avons demandé qu'ils (les responsables syriens) viennent demain à Doha pour signer le protocole et nous sommes dans l'attente d'une réponse", a déclaré cheikh Hamad. "Nous craignons que si cette situation continue, les choses échappent au contrôle des Arabes", a-t-il ajouté.


Cheikh Hamad a insisté sur les risques d'une internationalisation des pressions sur la Syrie et a démenti tout complot arabe contre ce pays. "Tout ce que nous voulons c'est arrêter l'effusion de sang en Syrie et voir ce régime changer de politique effectivement et non en paroles", a-t-il dit.


La réunion consacrée au mécanisme des sanctions de la Ligue arabe contre la Syrie pour son refus de mettre fin à la répression sanglante de la révolte a prévu d'interdire toute vente d'armes arabes à ce pays et la réduction de moitié des liaisons aériennes avec la Syrie à partir de la mi-décembre. "Il a été décidé de réduire de 50 % les liaisons aériennes y compris celles de la compagnie syrienne à partir du 15 décembre", indique un communiqué.

 

La réunion de Doha a également adopté une liste de produits exemptés des sanctions et demandé aux Croissants-Rouges arabes d'élaborer un plan humanitaire d'urgence au profit du peuple syrien.


Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a quant à lui assuré qu'une éventuelle révision des sanctions dépendrait "de la réponse du gouvernement syrien" aux exigences arabes.
Une délégation turque s'est jointe à la réunion de Doha, cheikh Hamad expliquant qu'il était normal de coordonner les efforts "avec la Turquie, un voisin immédiat de la Syrie".


Dans le même temps, les forces syriennes ont continué à réprimer la contestation qui a fait depuis mars, selon l'ONU, plus de 4.000 morts, alors que les Affaires étrangères syriennes ont qualifié de "politiquement motivée" la résolution du Conseil des droits de l'homme de l'ONU condamnant le régime.


Au moins 23 personnes ont péri, dont 11 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres. Des affrontements à Idleb (nord-ouest) entre les forces de l'ordre et des déserteurs ont fait 15 morts : sept soldats et membres de la sécurité, ainsi que trois civils et cinq déserteurs, selon l'OSDH.
Dans la même région, deux manifestants ont été tués par les services de sécurité. Trois civils ont été tués à Homs (centre) et deux dans la ville voisine de Rastan. Enfin, un civil a été tué dans la province de Deraa (sud), selon la même source.

 

En Turquie, le vice-président américain Joe Biden a fait savoir que les Etats-Unis et la Turquie "perdent patience" face au régime Assad, qui n'est pas seulement une source d'instabilité en Syrie mais menace "d'attiser" les conflits confessionnels dans la région. "Nous avons évoqué la répression brutale en Syrie, sujet sur lequel nous sommes sur la même ligne, avec la Turquie : nous perdons patience", a-t-il dit. "L'objectif numéro un est que le régime cesse de tuer ses propres citoyens et que Assad quitte le pouvoir", a ajouté M. Biden, suite à un entretien avec le président turc Abdullah Gül, réitérant des déclarations faites les jours précédents.


Une ligne de partage s'est dessinée au fil des mois entre la majorité du monde arabe et la Turquie d'obédience sunnite, qui soutiennent la révolte conduite par leurs frères de religion majoritaires en Syrie, et un croissant chiite partant de l'Iran, en passant par l'Irak, la Syrie et le Liban qui appuie M. Assad, issu de la minorité alaouite, une émanation du chiisme. Dans ces pays composés d'une mosaïque de minorités et créés après la Première Guerre mondiale sur les ruines de l'Empire ottoman, le sentiment confessionnel prend souvent le dessus en période de crise.


De son côté, le dirigeant du Conseil national syrien (opposition syrienne), Burhan Ghalioun, a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution pour stopper la répression sanglante des civils. "Ce que nous demandons au Conseil de sécurité, ce sont plutôt des mécanismes de protection des citoyens innocents", a déclaré en français M. Ghalioun, en marge d'un forum sur les transitions démocratiques qui se tient à Sofia. L'opposant au régime de Damas n'a pas spécifié quelle action concrète il attendait de l'ONU mais a indiqué qu'elle devrait s'adapter à la réaction des dirigeants syriens. "S'ils vont utiliser la force contre les observateurs internationaux ou contre les organisations humanitaires qui viennent apporter de l'aide à la population, il faut les défendre", a estimé M. Ghalioun. "Mais cela ne doit pas se traduire par une guerre, une intervention militaire massive contre un peuple ou contre un pays", a-t-il insisté.

Une réunion arabe a donné à la Syrie un nouveau délai, jusqu'à dimanche, pour signer un protocole sur l'envoi d'observateurs et éviter davantage de sanctions, a déclaré samedi le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani. La réunion regroupant plusieurs ministres arabes des Affaires étrangères à Doha a également adopté une liste nominative de 19...

commentaires (3)

Et si je veux jouer à l'avocat du diable, aller un peu plus profondément dans l'analyse de cette affaire, et dire ce qui s'agite dans ma pensée, tout étrange et impensable que ça puisse paraître, à moi-même, comme à tous je crois, je dirais, qu'en définitive, c'est le Hezb qui est visé ! Anastase Tsiris

Anastase Tsiris

11 h 15, le 03 décembre 2011

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Commentaires (3)

  • Et si je veux jouer à l'avocat du diable, aller un peu plus profondément dans l'analyse de cette affaire, et dire ce qui s'agite dans ma pensée, tout étrange et impensable que ça puisse paraître, à moi-même, comme à tous je crois, je dirais, qu'en définitive, c'est le Hezb qui est visé ! Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    11 h 15, le 03 décembre 2011

  • Trêve de mensonges. Ils tablent sur ce qu'ils prétendent vouloir éviter. Quand à la Ligue Arabe, elle aurait dû insister et trouver une issue avec les autorités de Damas pour aller s'installer sur place et essayer de superviser la transition, sans plus de sang versé, du pouvoir ; car toute intervention d'un pays régional ou autre résulterait en une déflagration générale dans la région, et tous les pays, sans exception aucune, y paieraient le prix. Personne n'en serait épargné. On joue avec le sang et le feu... Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    10 h 48, le 03 décembre 2011

  • - - Ce qui reste incompréhensible et comme une tâche noire au blason de la démocratie propagée par l'occident , et qui risque un jour de se retourner contre lui et ses intérêts , c'est cet appel ouverts et officiel de ses dirigeants aux coups d'états , au nom de cette démocratie , qui elle , réprime et refuse les coups de force et l'anarchie .. Que fera cet occident , le jour où l'Islam deviendra majoritaire , et où ces mêmes Islamistes purs et durs , réclameront le départ pur et simple , du régime en place dans ces pays du monde civilisé .. , pour s'y mettre et s'y installer !? Sera-t-on à la fin d'une civilisation peut-être , ou bien , nous y sommes tout simplement ! En tout cas , les Ben Saoud sont très fort , et c'est vrai que celui qui Donne Ordonne .

    JABBOUR André

    09 h 24, le 03 décembre 2011

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