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À La Une - Rencontre

Cynthia Zahar, réactive !

Elle aime fouiner dans les poubelles, dans la mémoire des gens et la sienne. Récupérer des objets, des photos anciennes, des pierres et des portes pour en faire des créations personnelles. Entre architecture d’intérieur, décors de publicité et de cinéma et conception de luminaires, entre Paris et Beyrouth, Cynthia Zahar réinvente son monde.

Durant le tournage magique du film de Nadine Labaki « Et maintenant on va où ? ». Photo Rudy Bouchebel

Chez elle, chaque meuble et chaque objet parle son langage personnel. Récupéré, revisité, coloré, il prend une nouvelle vie et trouve sa place dans l’univers bariolé de la créatrice.
Avec nostalgie, humour et inventivité, Cynthia Zahar improvise, colle et décolle. Elle rajoute une plume sourire, une larme regret, et le luminaire est né. Il en est ainsi pour tout ce qu’elle touche. Du regard d’abord, lorsqu’elle trouve la pièce, toujours rare à ses yeux. Des doigts ensuite, quand elle décide de l’intégrer dans son imagination. Il en est ainsi, également, pour les décors des films auxquels elle a participé ces dernières années. Le spectateur a pu y déceler sa sensibilité. Sur les champs de bataille de Danielle Arbid fut son premier essai réussi. Il lui a donné l’envie de continuer dans le domaine. Bosta la possibilité de s’exprimer, de s’imposer dans les génériques de fin et de rencontrer Nadine Labaki. La complicité avec cette dernière a été totale sur Caramel et Et maintenant on va où ?. Leur collaboration a donné naissance à des décors charmants et pertinents qui servent bien la réalisation. Tout comme la musique de Khaled Mouzannar, les costumes de Caroline Labaki, la photo de Christophe Offenstein et le casting, idéal, les décors de Cynthia Zahar collent bien aux films de Labaki et s’y fondent subtilement. « Nous avons la même affinité pour les choses. C’est comme si, confie-t-elle, l’on avait écrit ce scénario pour que je puisse faire ces décors... »

Allers-retours
Discrète, retirée, même sur un plateau, dans un silence qui la protège d’un monde trop agité, Cynthia Zahar, née un 15 avril 1975, au lendemain du déclenchement de notre affreuse guerre, prend le temps de voir les choses se faire, se défaire ou se refaire. De continuer à apprécier ce pays qu’elle ne comprend pas trop. De garder une émotion neuve, à chacun de ses retours au Liban. « J’ai grandi en Grèce, ma mère est grecque. Et puis je me suis installée entre Paris et Beyrouth. J’essaie de porter le regard neuf et distant de celui qui passe, pour continuer à être surprise. C’est comme un automatisme de protection par rapport aux événements très lourds qui ont secoué le pays. Je ressens le besoin d’alléger ce poids, de trouver des motivations et des inspirations. »
Ces inspirations, Cynthia Zahar a su les puiser dans des domaines différents. Pendant ses études d’architecture d’intérieur, elle avait déjà créé des bijoux et des ceintures à partir de perles et de bijoux ethniques hérités de sa mère. Sa collaboration avec l’architecte Maroun Zahar lui a inculqué une fascination pour certains matériaux et un talent pour la récupération. « Avec lui, j’ai appris à apprécier et revisiter les portes, les balustrades et les fenêtres. » Les luminaires se sont presque imposés à elle. « On en trouvait peu, il a fallu les faire soi-même... » Pièces uniques composées de plumes, de zinc, de fer, de strass, de pierres, de plexiglas et même de boucles d’oreille, elles regorgent d’imagination et de fantaisie.
En attendant un prochain tournage prévu bientôt et dont elle ne peut rien révéler encore, et à la veille d’un nouveau départ qu’elle entreprend aussi pour mieux revenir, Cynthia Zahar continue à faire les choses qu’elle aime. À son rythme libre. « Je suis toujours, dit-elle, en espérance, en attente et dans une démarche personnelle qui consiste à approfondir, réinventer, créer de nouvelles choses et m’enrichir. »
Chez elle, chaque meuble et chaque objet parle son langage personnel. Récupéré, revisité, coloré, il prend une nouvelle vie et trouve sa place dans l’univers bariolé de la créatrice.Avec nostalgie, humour et inventivité, Cynthia Zahar improvise, colle et décolle. Elle rajoute une plume sourire, une larme regret, et le luminaire est né. Il en est ainsi pour tout ce qu’elle touche. Du...

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