Rechercher
Rechercher

Culture - Cimaises

Le musée Picasso en pleine métamorphose

Le musée national Picasso, fermé depuis plus de deux ans, est engagé dans une profonde métamorphose : d’importants travaux de rénovation et d’agrandissement ont démarré cet automne, en vue d’une réouverture en mai 2013 de l’Hôtel Salé situé dans le Marais à Paris.
Riche de 5000 œuvres, l’établissement – né grâce à une dation consentie en 1973 par les héritiers de Picasso et enrichi depuis avec d’autres dations, dont celle des héritiers de Jacqueline Picasso, dernière épouse du peintre – possède la plus grande collection publique au monde du maître, mais une grande partie ne peut y être déployée faute de place.
«Nous rouvrirons avec un musée agrandi, ambitieux, à l’échelle de Picasso», déclare Anne Baldassari, directrice de l’établissement depuis 2005, interrogée mardi par l’AFP. «Il fallait donner à cette collection un cadre digne de la qualité des œuvres», ajoute-t-elle.
Le «Grand musée Picasso» ne sera pas achevé avant début 2014, lorsqu’une nouvelle aile de 2000 m2 aura été construite sur l’ancien garage pour accueillir des expositions temporaires et des espaces pour le jeune public.
Au terme du projet, la surface dédiée au public sera presque triplée, passant de 2300 m2 à 6300 m2.
Le musée Picasso espère doubler sa fréquentation annuelle. Avant fermeture, il recevait 500000 visiteurs par an dont 65% d’étrangers. L’idée est d’accueillir entre 750000 et un million de visiteurs après la réouverture.
Le démarrage du chantier a pris du retard. Au moment de la fermeture du musée fin août 2009, Anne Baldassari espérait pouvoir rouvrir les portes de l’établissement en février 2012. Les délais administratifs ne lui ont pas permis de tenir cet objectif.
Mais depuis septembre, les travaux sont bel et bien lancés. Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a tenu à montrer son attachement au dossier en faisant visiter le chantier à la presse.
L’intérieur de l’Hôtel Salé, magnifique bâtiment baroque du XVIIe siècle réaménagé par Roland Simounet pour la création du musée en 1985, fait l’objet d’une rénovation du sol au plafond, sous la houlette de l’architecte Jean-François Bodin notamment.
Le jardin est actuellement creusé d’un grand trou où seront logés davantage de locaux techniques.
Il était devenu indispensable de remettre aux normes le bâtiment et d’améliorer les conditions de sécurité pour les personnes et pour les œuvres, souligne Mme Baldassari. Le musée en a profité pour se repenser et voir grand.
Les services administratifs seront délogés de l’hôtel particulier et s’installeront dans des locaux mitoyens (environ 900 m2) acquis par le musée sur ses fonds propres. La totalité de l’Hôtel Salé sera ainsi rendue aux visiteurs et aux œuvres (soit 5700 m2).
Un concours international d’architectes pour construire la nouvelle aile va être lancé prochainement, a indiqué Frédéric Mitterrand. «Il permettra de choisir le projet qui dialoguera le mieux avec l’architecture du XVIIe siècle et l’urbanisme du quartier», selon le ministre.

Tour du monde
des œuvres
Le coût global des travaux, plus élevé que prévu, se monte à 54 millions d’euros. L’État accorde une subvention d’investissement de 19 millions d’euros dont le versement va s’étaler jusqu’en 2014.
Le musée finance à hauteur de 35 millions d’euros (près des deux tiers) le chantier grâce à des ressources propres dégagées par la production d’expositions internationales à partir de sa collection.
Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a estimé qu’Anne Baldassari avait «su faire de ce qui était a priori une faiblesse – la fermeture du musée pour travaux – une force. Puisque le monde ne peut plus venir au musée, celui-ci ira vers le monde», a déclaré le ministre lors d’un point de presse à l’Hôtel Salé.
«De Madrid, Abou Dhabi, Tokyo, Helsinki, Moscou, Saint Pétersbourg, Seattle, Richmond, San Francisco, Taipei, Shanghai et Sydney, plus de 4 millions de visiteurs ont fréquenté les expositions internationales de la collection du musée Picasso», depuis 2008, a-t-il relevé.
«D’ici à la réouverture du musée, ce chiffre sera porté à plus de 6 millions. Soit, en trois années de tour du monde, la moitié de la fréquentation totale du musée depuis son ouverture en 1985» (12 millions de visiteurs), s’est félicité le ministre.
Riche de 5000 œuvres, l’établissement – né grâce à une dation consentie en 1973 par les héritiers de Picasso et enrichi depuis avec d’autres dations, dont celle des héritiers de Jacqueline Picasso, dernière épouse du peintre – possède la plus grande collection publique au monde du maître, mais une grande partie ne peut y être déployée faute de place.«Nous rouvrirons avec un...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut