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À La Une - Yémen

Saleh à Riyad pour la signature d'un accord

Le plan prévoit le départ du président en échange de l'immunité pour lui-même et ses proches.

S'il quitte le pouvoir, M. Saleh sera le quatrième chef d'Etat arabe à être balayé par la contestation de la rue depuis le début du printemps arabe. Mais il sera le premier à le faire en vertu d'un accord négocié. Photo archives/

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh est arrivé mercredi de façon inopinée à Ryad pour signer un accord prévoyant son départ. M. Saleh "s'est rendu à Ryad pour y signer l'accord" de transfert du pouvoir proposé par les monarchies arabes du Golfe, a annoncé à l'AFP une source officielle à Sanaa.

 

L'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, a confirmé à l'AFP que la cérémonie de signature de l'accord "aura lieu aujourd'hui à Ryad", précisant que M. Saleh signera ce plan, déjà paraphé par l'opposition. Les deux parties signeront ensuite son mécanisme d'application.

 

M. Benomar avait annoncé mardi la finalisation de l'accord entre le pouvoir et l'opposition conformément à l'initiative des monarchies arabes du Golfe. "Un accord a été finalisé entre les parties pour la mise en œuvre de l'initiative" des monarchies du Golfe, a déclaré Jamal Benomar après d'ultimes tractations avec des représentants des protagonistes de la crise. "Nous remercions toutes les parties pour leur coopération", a-t-il ajouté, indiquant que des contacts étaient en cours au sujet des "dispositions pratiques pour la cérémonie de signature" du plan et de son mécanisme d'application. Il s'est refusé à donner des détails sur cette cérémonie de signature, annoncée, au préalable, pour mardi par des dirigeants de l'opposition.

 

M. Benomar a supervisé d'intenses tractations au cours des derniers jours à Sanaa pour convaincre le chef de l'Etat de signer cet accord et ses modalités d'application.

 

Le secrétaire général du parti présidentiel, Sultan al-Barakani, avait déclaré mardi soir que les dernières touches étaient mises "au mécanisme d'application et sur un document lié aux garanties" d'immunité pour M. Saleh et ses proches. Le fils et les neveux du président commandent les principaux organes de sécurité dans le pays.

 

Un responsable de l'opposition qui a requis l'anonymat a indiqué, par ailleurs, que "le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, des dirigeants de l'opposition et du Congrès populaire général (CPG-au pouvoir) signeront également le mécanisme d'application". Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abdellatif Zayani, devrait assister à la cérémonie de signature, selon son entourage.
Une cérémonie protocolaire devra être ensuite organisée à Ryad, siège du CCG, en présence des médiateurs occidentaux, selon des sources de l'opposition.

 

Ce plan proposé par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) dont l'Arabie saoudite est le chef de file prévoit le départ de M. Saleh du pouvoir en échange de l'immunité pour lui-même et ses proches. Il doit remettre le pouvoir pour une période intérimaire à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus.

 

Dès qu'il se verra remettre le pouvoir, M. Hadi devra procéder à la formation d'un gouvernement d'union avec l'opposition, qui sera chargé de superviser un dialogue national et l'élaboration d'une nouvelle Constitution pour la période de transition, selon des sources diplomatiques. Après la période intérimaire de deux ans, des élections législatives et présidentielle seront organisées, a-t-on ajouté.

 

Mais selon des sources politiques, il demeurera président à titre honorifique pendant une période de 90 jours, à l'issue de laquelle M. Hadi sera élu président pour une période intérimaire de deux ans.

 

Le président yéménite, au pouvoir depuis 33 ans et dont les manifestants réclament depuis janvier le départ, avait refusé jusqu'à présent de signer le plan de sortie de crise, se rétractant à la dernière minute à plusieurs reprises.

 

Peu après son départ pour la capitale saoudienne, des combats ont éclaté à Sanaa entre les forces fidèles au chef de l'Etat et les hommes du puissant chef tribal Sadek al-Ahmar, rallié à la contestation, selon des témoins.

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait reporté d'une semaine une réunion qu'il devait tenir lundi pour discuter du refus de M. Saleh de signer le plan de sortie de crise, dans l'espoir d'une percée.

 

L'agence officielle yéménite SABA a annoncé que M. Saleh avait reçu un appel mardi soir du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui l'a "remercié pour avoir répondu positivement aux efforts de l'ONU et à la résolution 2014".

 

Les quinze pays membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité le 21 octobre la résolution 2014 condamnant les attaques menées contre les manifestants par les forces gouvernementales et apportant leur soutien au plan du CCG.

 

La répression des manifestants qui réclament la démission du président Saleh et les affrontements entre troupes rivales ont fait des centaines de morts depuis janvier au Yémen.

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh est arrivé mercredi de façon inopinée à Ryad pour signer un accord prévoyant son départ. M. Saleh "s'est rendu à Ryad pour y signer l'accord" de transfert du pouvoir proposé par les monarchies arabes du Golfe, a annoncé à l'AFP une source officielle à Sanaa.
 
L'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, a confirmé à l'AFP que la...
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