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À La Une - Scandale

Le Vatican annonce des actions légales contre un photomontage Benetton

L’image de Benoît XVI le montrant embrassant l’imam de la mosquée al-Azhar a suscité la colère de la célèbre université sunnite égyptienne.

Une publicité de Benetton, montrant Barack Obama embrassant son homologue chinois. Charles Platiau/Reuters

Le Vatican, jugeant l’image de Benoît XVI gravement atteinte, a réagi avec une vigueur inaccoutumée à un photomontage commercial de la firme Benetton le montrant embrassant l’imam de la mosquée al-Azhar, et a annoncé des actions en justice pour empêcher sa diffusion.
Le retrait de la photo de la campagne de Benetton, annoncé mercredi soir par la société textile, à la suite d’une réaction indignée du Vatican, n’a pas suffi. La secrétairerie d’État a chargé hier ses avocats d’« entreprendre, en Italie et à l’étranger, les actions qui s’imposent en vue d’empêcher la diffusion, également dans les mass médias », du photomontage de Benetton.
Même si la société a présenté ses excuses et supprimé la photo de sa campagne, elle circule désormais sur les forums Internet du monde entier.
Elle touche un point très sensible pour le Saint-Siège, le difficile dialogue avec l’islam, à un moment où les menaces augmentent contre les chrétiens du Moyen-Orient.
La célèbre université sunnite égyptienne, avec laquelle le Vatican entretient des relations difficiles, a exprimé à son tour sa réprobation : cette photo montrant le grand imam, Ahmad el-Tayyeb, embrassant sur la bouche Benoît XVI, est « irresponsable et absurde », a dit un de ses conseillers.
Le Vatican aurait pu feindre l’indifférence et garder le silence. Mais, selon l’expert Andrea Tornielli du site Vatican Insider, le Saint-Siège, qui enregistre aussi les protestations de ses fidèles sur Internet, a voulu montrer qu’« on ne peut faire tout ce qu’on veut » en utilisant la photo du pape à des fins commerciales.
D’autant plus, note-t-il, que le photomontage fait bien plus passer le message d’un baiser passionnel que d’un baiser de paix.
« Ceux qui lancent une telle campagne espèrent provoquer une réaction de condamnation qui leur fera de la publicité », note-t-il. Le Vatican le sait mais, en pesant le pour et le contre, il juge qu’« entreprendre une action légale sans faire trop de battage » peut être efficace pour imposer des « règles » et faire respecter le pape.
Le Vatican avait protesté dès mercredi « contre une utilisation inacceptable de l’image du Saint-Père, manipulée et instrumentalisée dans le cadre d’une campagne publicitaire à des fins commerciales ».
Benetton avait tenté de se justifier, en expliquant avoir publié cette photo fabriquée dans le cadre d’une campagne « contre la haine ».
D’autres photos de dirigeants en train de s’embrasser ont été diffusées par Benetton, qui a lancé sa campagne « UNHATE » (« non-haine ») mercredi : Barack Obama avec ses homologues chinois Hu Jintao ou vénézuélien Hugo Chavez, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec le président palestinien Mahmoud Abbas, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel.
Mais, a relevé l’épiscopat français, nul « n’est dupe » d’« un buzz assez indigne. Et la preuve c’est que cela marche ».
La réaction du Vatican rappelle sa colère lors de la diffusion du film Da Vinci Code, décrivant le Vatican sous la Renaissance comme un lieu de crimes et d’intrigues.
Mais elle se différencie de sa réaction apaisée à la sortie l’an dernier d’Habemus Papam, le film-comédie de Nanni Moretti, gentiment irrévérencieux à l’égard du Vatican. Mais, dans cette fiction, la figure de Benoît XVI n’était pas en cause.
Dans les rues de Rome, les réactions au photomontage étaient contrastées : « Les politiciens, tout le monde s’en fiche ! Mais ce qui touche à la religion, oui, c’est un peu plus compliqué », remarquait une touriste vénézuélienne.
Pour un touriste allemand, « le pape qui embrasse quelqu’un d’autre, c’est tout simplement super ! », tandis qu’un touriste français était au contraire « choqué pour les catholiques ».

La Maison-Blanche désapprouve
Aux États-Unis, un porte-parole de la Maison-Blanche a désapprouvé l’usage commercial de l’image du président américain. « Depuis longtemps, la Maison-Blanche a pour politique de désapprouver l’usage du nom et de l’image du président pour des motifs commerciaux », a précisé dans un communiqué ce porte-parole, Eric Schultz.
           (Source : AFP)
Le Vatican, jugeant l’image de Benoît XVI gravement atteinte, a réagi avec une vigueur inaccoutumée à un photomontage commercial de la firme Benetton le montrant embrassant l’imam de la mosquée al-Azhar, et a annoncé des actions en justice pour empêcher sa diffusion.Le retrait de la photo de la campagne de Benetton, annoncé mercredi soir par la société textile, à la...

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