L’Asie du Sud-Est décerne un satisfecit à l’ouverture en Birmanie

L’Asie du Sud-Est, réunie en sommet sur l’île indonésienne de Bali, a décerné hier un satisfecit au processus d’ouverture en Birmanie et tenté d’apaiser les tensions sur les différends territoriaux en mer de Chine méridionale.
La réunion des dix pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) s’élargira samedi au Sommet de l’Asie orientale (EAS) qui regroupe 18 États, dont pour la première fois la Russie et les États-Unis. Le président américain Barack Obama est arrivé jeudi soir à Bali, peu après la secrétaire d’État Hillary Clinton.
« L’ensemble des dirigeants sont d’accord pour dire que des changements significatifs, des développements significatifs, ont eu lieu en Birmanie », a déclaré le ministre indonésien des Affaires étrangères, Marty Natalegawa, en annonçant la décision de l’Asean lors d’une conférence de presse.
Les dirigeants du Sud-Est asiatique vont « observer attentivement l’évolution pour s’assurer qu’en 2014, la Birmanie sera allée plus loin que là où elle se situe actuellement sur le chemin de la démocratisation », a cependant ajouté M. Natalegawa.
La décision de confier la présidence à la Birmanie consacre le retour de l’ancien régime militaire sur la scène diplomatique régionale, après un processus d’ouverture marqué notamment par la libération de la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi et l’installation d’un gouvernement dit « civil », même s’il continue à être contrôlé par l’armée.
Frappé par des sanctions de nombreuses capitales en raison de ses violations des droits de l’homme, la Birmanie avait été contrainte de renoncer à la présidence de l’Asean en 2006.
Le satisfecit donné par l’Asean est cependant jugé prématuré par Washington et plusieurs organisations. « Les violations des droits de l’homme persistent », a lâché hier le président américain Barack Obama.
Une présidence birmane devrait être conditionnée à « la libération immédiate de tous les prisonniers politiques », a renchéri l’organisation Human Rights Watch dans un communiqué. Deux cents dissidents birmans ont été relâchés le mois dernier, mais près de 600 prisonniers politiques sont encore derrière les barreaux, selon La Ligue nationale pour la démocratie de Mme Suu Kyi.
Les tensions en mer de Chine méridionale, où les revendications territoriales de Pékin s’opposent à plusieurs autres pays de la région, se sont également invitées au sommet de l’Asean.
Elles devraient être encore plus débattues lors de celui de l’Asie orientale, qui interviendra sur fond de rivalités dans la région entre Washington et Pékin, représenté par son Premier ministre, Wen Jiabao.
Les deux premières économies mondiales se disputent le leadership en Asie-Pacifique. Après avoir lancé à Hawaii un ambitieux projet de traité de libre-échange transpacifique, Barack Obama a annoncé mercredi le déploiement de soldats dans le nord de l’Australie, aux portes de l’Asie du Sud-Est, une décision accueillie avec méfiance par Pékin.
             (Source : AFP)