Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Grèce

Après le vote de confiance, le gouvernement Papademos face à la rue

Plus de 40 000 manifestants contre la politique d’austérité.

Des milliers de Grecs ont manifesté hier contre l’austérité. Louisa Gouliamaki/AFP

Des milliers de personnes – environ 30 000 selon la police – ont manifesté hier dans le centre d’Athènes et près de 15 000 à Salonique (Nord) pour dire leur ras-le-bol des mesures d’austérité, à l’occasion de la commémoration de la répression de la révolte étudiante par la junte militaire, en 1973.
Près du Parlement, un incident a opposé un groupe de casseurs qui lançaient des cailloux et deux cocktails Molotov sur la police qui a répondu en tirant des gaz lacrymogènes, a-t-on indiqué de source policière.
Et vers la fin de la manifestation, devant la direction de la police d’Athènes, un groupe de jeunes cagoulés ont incendié deux poubelles et jeté des pierres contre les forces antiémeute qui ont répliqué par des jets de gaz lacrymogènes. Certains jeunes ont cassé des vitrines avec des barres de bois, selon les images retransmises par la télévision privée Skaï.
Hormis ces incidents isolés, le défilé rassemblant surtout étudiants, professeurs, militants de la gauche communiste et radicale ainsi que des anarchistes a traversé dans le calme le centre d’Athènes, en passant par la place Syntagma où se trouve le Parlement, pour terminer devant l’ambassade des États-Unis, point de rassemblement traditionnel pour dénoncer le rôle de la CIA dans la prise de pouvoir de la junte des colonels (1967-1974) en Grèce.
L’opposition parlementaire de gauche, le Parti communiste (KKE) et la gauche radicale (Syriza), qui ont refusé de se joindre à la coalition gouvernementale, ont grossi de leurs troupes le cortège.
Les traditionnels slogans célébrant le soulèvement étudiant ont pris une coloration très actuelle pour dénoncer « la junte des banques, de l’Union européenne, du FMI », comme le proclamait une banderole dans une allusion directe à la politique d’austérité imposée à la Grèce surendettée par ses créanciers. « La junte ne s’est pas terminée en 1973, soulèvement contre le gouvernement UE-FMI ! » pouvait-on également lire dans le cortège.
Certains manifestants déversaient aussi leur colère contre la participation de l’extrême droite au nouveau gouvernement de coalition socialiste-conservateur, intronisé la semaine dernière, derrière le mot d’ordre « À bas le gouvernement fascisant ». Un point de vue déjà exprimé mercredi soir par un député Pasok dissident qui a refusé de voter la confiance au gouvernement. Élu du département de Xanthi en Thrace (Nord-Est) où vit la minorité musulmane de Grèce, Tsten Mantazi s’est déclaré contre la participation au gouvernement de transition du parti d’extrême droite Laos.
De son côté, le Parlement a tenu une séance spéciale pour la commémoration du 17 novembre au cours de laquelle le Premier ministre Lucas Papademos a indiqué que cet anniversaire « était une occasion pour souligner qu’avec la détermination et l’unité, nous pouvons atteindre nos objectifs nationaux : surmonter la crise et garantir le retour du pays à la croissance et à l’emploi ».
Aujourd’hui, une nouvelle échéance attend le gouvernement avec la présentation au Parlement du budget 2012 qui rappellera au pays l’ampleur des sacrifices à consentir.
Pour assurer le quotidien, et tant que la Grèce est exclue des marchés financiers à long terme pour se refinancer, le nouveau gouvernement discute aussi avec les créanciers du pays pour la mise en place du nouveau prêt de 100 milliards concédé lors du sommet de la zone euro du 27 octobre en échange de la poursuite de la cure d’austérité engagée en 2010.
Mais, dans l’immédiat, il se heurte à un premier écueil pour obtenir le déblocage d’une tranche de prêt de 8 milliards d’euros attendue depuis août.
Les créanciers du pays qui ont perdu patience avec la classe politique grecque exigent de chaque parti politique membre de la coalition gouvernementale qu’il s’engage par écrit à respecter le programme d’austérité. Ce que rechigne à faire le leader de la Nouvelle Démocratie (droite) Antonis Samaras, peu désireux d’associer son nom aux politiques d’austérité telles qu’elles ont été déclinées par le précédent gouvernement socialiste.
          (Source : AFP)
Des milliers de personnes – environ 30 000 selon la police – ont manifesté hier dans le centre d’Athènes et près de 15 000 à Salonique (Nord) pour dire leur ras-le-bol des mesures d’austérité, à l’occasion de la commémoration de la répression de la révolte étudiante par la junte militaire, en 1973.Près du Parlement, un incident a opposé un groupe de casseurs...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut