Des milliers de manifestants avaient brièvement envahi le Parlement mercredi soir, une première dans cette monarchie du Golfe. Accompagnés de députés de l’opposition, les manifestants avaient forcé les portes du bâtiment et pénétré dans la salle principale du Parlement où ils avaient entonné l’hymne national, avant de ressortir quelques minutes plus tard. La manifestation avait été organisée à l’appel de l’opposition pour réclamer le limogeage du Premier ministre, cheikh Nasser Mohammad el-Ahmad el-Sabah, un neveu de l’émir, et la dissolution du Parlement. Le ministère a annoncé pour sa part que cinq membres des forces de sécurité et un membre de la garde nationale avaient été blessés dans les affrontements. Selon des témoins, cinq manifestants ont été blessés et ont reçu des soins sur place.
Hier, l’émir a réagi en qualifiant la manifestation d’« un acte irresponsable », affirmant qu’elle constituait un pas en direction « du chaos qui met en danger la sécurité du pays ». Le gouvernement a également appelé le ministère de l’Intérieur à prendre des mesures judiciaires à l’encontre des personnes ayant participé à la manifestation, dont les députés de l’opposition.
De son côté, le bloc de l’opposition qui s’est réuni hier a accusé les autorités de vouloir « instaurer un État policier » mais n’a pas appelé à de nouvelles manifestations. Pour le député d’opposition Moubarak el-Waalan, « les jeunes militants ont usé de leur droit légitime (...) face à la corruption généralisée et aux atteintes à la Constitution ».
Un scandale de corruption agite le Koweït depuis plusieurs semaines. Selon la presse, des députés progouvernement ont reçu des centaines de millions de dollars de pots-de-vin. La révélation de ce scandale a donc entraîné une forte mobilisation de l’opposition contre le gouvernement. En décembre, les forces de sécurité de ce riche État pétrolier avaient déjà violemment réprimé une manifestation organisée par des militants et des députés, et d’autres protestations ont eu lieu régulièrement depuis mars. Une vingtaine de députés de l’opposition avaient déjà boycotté mercredi la séance parlementaire en signe de protestation contre le rejet la veille par les députés progouvernement d’une proposition permettant d’interroger le Premier ministre sur les soupçons de pots-de-vin et de transferts illégaux à l’étranger au travers des ambassades du Koweït. Un nouveau texte en ce sens a été déposé par trois députés de l’opposition. Cheikh Nasser, 71 ans, désigné Premier ministre en février 2006, a survécu à plusieurs votes de défiance au Parlement, dissous à trois reprises durant la même période.
(Source : AFP)
commentaires (4)
Merci pour l'honnêteté...j'essaye.Et André,je comprends souvent le sens de ton propos....et sans me permettre de te donner de conseils malvenus,tes propos auraient souvent plus de force s'ils étaient,comment dire,plus nuancés et moins exclusifs de l'opinion des autres.Rassembler,et nous en avons besoin,ce n'est pas anathémiser,ni tomber dans le dythirambe personnel.Je me suis toujours méfié des "hommes providentiels".Nous en avons eu un,"ils" pour ne pas t'agresser,nous l'ont tué...Et je ne vois personne qui soit à sa hauteur,ni de près ,ni de loin,malheureusement.Mais on ne tue pas tout un peuple.Amicalement,vraiment.
GEDEON Christian
06 h 19, le 19 novembre 2011