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L’ouvrage de Nina Jidejian : « Berytus The School of Law-L’École de Droit »

Par Amal Fayez HADDAD
Bâtonnière de l’ordre des avocats de Beyrouth
À l’abondante littérature ayant pour thème l’École de droit de Béryte, Nina Jidejian vient d’apporter une valeureuse et intéressante contribution. Son livre Berytus – The School of Law – L’École de Droit présente deux évidentes particularités : d’abord, un bilinguisme alliant adroitement le français à l’anglais ; ensuite, un style et une prose des plus coulantes, agrémentée d’illustrations émaillant les pages, de la main de Mouna Bassili Sehnaoui.
À quelques pas peu éloignés de la salle des pas perdus du Palais de justice, où trône la statue d’Ulpien, l’un des plus illustres professeurs de l’École, l’ordre des avocats de Beyrouth s’est fait une joie d’accueillir Nina Jidejian dans la Maison de l’avocat, pour la signature de son livre. Pouvait-on imaginer une meilleure ou plus favorable opportunité ?
Abondante littérature ayant abordé le sujet, avons-nous dit, nous songeons en effet à l’ouvrage bien connu de Paul Collinet, paru en 1925, source centrale et quasiment exhaustive en faits et références en la matière. Madame Jidejian s’est fait fort d’y puiser sa plus sûre documentation. Et, pour que l’arabe ne soit pas en reste, citons, dans la même lignée, Émile Bejjani L’École de droit de Béryte et Cicéron pionnier et éducateur, éditions Dar an-Nahar – 2005.
Ayant connu son premier envol aux alentours de 193-211 sous Septime Sévère, et bien plus tard réduite en ruines par le gigantesque tremblement de terre de 551 faisant trente mille morts ensevelis sous les décombres, l’École de Béryte n’avait cessé de dispenser son enseignement à des étudiants venant de tous les coins du monde d’alors, trois siècles et demi durant, une longévité record pour l’époque, ayant surpassé d’un millénaire, selon le père Lammens, l’apparition d’établissements universitaires similaires en Europe.
Tout au long de son parcours, elle abrita des pléiades de professeurs dont les écrits ont meublé à l’envi les compilations de Justinien, sans lesquelles, comme le note le professeur Maillet – rapporté par Bejjani – « les droits modernes seraient nettement différents de ce qu’ils sont » (L’Orient-Le Jour, nº 13054 du 6 janvier 2011).
Avec une fidélité et un souci scientifiques exemplaires, Nina Jidejian a suivi cette évolution, dessinant ses diverses étapes, depuis le premier essor de l’École avec Ulpien et Papinien aux alentours de l’an 200 de notre ère, jusqu’à son ultime apogée au Ve siècle avec deux grands professeurs, appelés « rois du droit », Cyrillus et le non moins célèbre Patricius.
Le livre de Nina Jidejian vient à point, coïncidant avec un temps où les juristes et les politiques planchent sur les droits de l’homme, un sujet qui fut bien cher à un juriste de chez nous, le susnommé Ulpien de Tyr, et à un Papinien d’Émèse, « prince des jurisconsultes », tous deux respectivement préfets du prétoire, la plus haute fonction de l’Empire.
Avec les félicitations que j’ai à cœur d’adresser à Madame Nina Jidejian pour son ouvrage, qu’il me soit permis d’émettre un vœu, qui ne s’adresse pas seulement à des juristes, avocats et historiens de profession, mais aussi et surtout à tous les étudiants dans les facultés, et à tous les élèves dans les écoles : lire ce livre, car ils y trouveront une documentation des plus sûres et connaîtront l’un des épisodes les plus glorieux de notre histoire.
À l’abondante littérature ayant pour thème l’École de droit de Béryte, Nina Jidejian vient d’apporter une valeureuse et intéressante contribution. Son livre Berytus – The School of Law – L’École de Droit présente deux évidentes particularités : d’abord, un bilinguisme alliant adroitement le français à l’anglais ; ensuite, un style et une prose des plus coulantes,...