Depuis le début de la révolte en Syrie, l'instabilité ambiante en Syrie incite de plus en plus de Syriens à transférer leurs capitaux à l’étranger. Une tendance confirmée par le Financial Times qui cite plusieurs hommes d'affaires syriens dans un article publié hier.
L'un d'entre eux révèle au journal britannique que des liquidités passent clandestinement la frontière libanaise "tous les jours, toutes les heures". Le mois dernier, l’Agence nationale de presse syrienne a annoncé que les autorités ont découvert 100.000 dollars en livres syriennes sous le siège d’une voiture qui tentait de passer la frontière libanaise.
Interrogé par le Financial Times, Samir Seifan, un économiste syrien basé à Dubaï, estime que depuis le début des troubles en Syrie, les classes moyennes et aisées syriennes ont d'ores et déjà transféré entre 3 et 5 milliards de dollars à l’étranger, en raison des pressions sur la monnaie et du manque d’opportunités en terme d'investissement.
La première destination pour ces capitaux est le Liban, avec lequel, selon Samir Seifan, "des canaux sont déjà établis".
Ces transferts massifs vers l’étranger mettent en évidence les difficultés auxquelles est confronté le régime de Bachar al-Assad, sous pression après huit mois de contestation.
La perte de recettes en devises étrangères, due à l’effondrement du secteur touristique et au blocus de l’Union européenne sur les exportations de pétrole, a entraîné une dévaluation de la livre syrienne de 10% face au dollar sur le marché noir. Depuis le mois d’août, Damas impose des mesures restrictives qui empêchent les citoyens syriens d'acheter plus de 2.000 dollars par an sans justification.
Si certains assurent que le dollar peut encore être acheté, dans des conditions de plus en plus difficiles et risquées sur le marché noir, beaucoup cherchent des moyens de contourner les restrictions sur le transfert d'argent hors du pays, note le Financial Times.
Comme les quantités transférées "au noir" sont généralement limitées ou passent par des canaux informels, les sommes ne finissent pas dans les institutions libanaises. Le secteur bancaire libanais, sous la surveillance du Trésor américain, responsabilise davantage ses clients en ce qui concerne l'origine des dépôts et cette année, note le FT, les dépôts en devise locale affichent une croissance inférieure à celle de l'année dernière à la même période.
Parallèlement, la valeur des opérations de change hors circuit bancaire augmente. Ainsi, l'un des rares propriétaire d’un bureau de change à Beyrouth ayant accepté de parler, sous anonymat, à la journaliste du FT, affirme changer entre 400.000 et 500.000 livres syriennes (entre 8 et 10.000 $) par jour, contre 100.000 à 200.000 livres syriennes (entre 2 et 4.000$) avant le début de la crise.
Selon les observateurs, conclut FT, cette fuite de capitaux tient plus d'un flux constant que du mouvement de panique qui pourrait faire chuter à court terme le régime de Bachar al-Assad. Le gouverneur de la Banque centrale syrienne a d'ailleurs déclaré disposer d'une réserve de 18 milliards de dollars en devises étrangères pour stabiliser la livre syrienne. Une information, rappelle le Financial Times, invérifiable.
L'un d'entre eux révèle au journal britannique que des liquidités passent clandestinement la frontière libanaise...
commentaires (7)
De toute façon,le secret bancaire disparîtra un jour...le" jour heureux où les peuples récupéreront l'argent qui leur a été volé...
GEDEON Christian
06 h 53, le 09 novembre 2011