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Le remplacement du pont de Jal el-Dib, une urgence qui se fait attendre

Deux grands axes pour décongestionner Beyrouth

Dans le périmètre du Beyrouth administratif, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) a deux grands projets d’axes principaux, destinés à décongestionner la capitale.

L’axe « Hikmé-Turk » dessiné sur une carte de Google Earth. (Image fournie par le CDR)

Le premier sera mis sur les rails dans le courant de l’année 2012. Il est baptisé «Hikmé-Turk» et vient compléter l’axe qui va du secteur du musée jusqu’à Achrafieh, en passant par le secteur de Mar Mitr. Cet axe passera par le quartier de La Sagesse, qu’il reliera jusqu’à l’autoroute au niveau de l’avenue Charles Hélou, près de la statue de l’Émigré.
L’axe est formé d’un pont qui relie le secteur de Mar Mitr à celui de La Sagesse. Près de l’église Saint-Joseph, le pont redescend pour devenir un tunnel qui se prolonge jusqu’au quartier de Mar Mikhaël, débouchant près du siège de l’Électricité du Liban. À ce niveau, l’axe se termine par un nouveau pont qui s’achève au niveau de la statue de l’Émigré.
Selon Ghassan Khaïrallah, chef du département des transports et des routes au CDR, cet axe permettra au trafic de circuler sans s’arrêter du musée jusqu’à l’autoroute, avec la possibilité de rebrousser chemin vers le centre-ville sans passer par des quartiers intérieurs. Ceux qui veulent emprunter l’autoroute en sens inverse, vers le nord, n’auront qu’à ne pas prendre le dernier pont. Ainsi seront complétées les liaisons entre l’autoroute, le «ring», Achrafieh et le musée.
Le projet est au stade de l’étude finale. Il bénéficiera d’un budget de 25 millions de dollars assuré par le Fonds arabe koweïtien. Ghassan Khaïrallah précise que certaines expropriations ont été faites et d’autres sont étudiées dans le cadre d’un comité d’évaluation. Pour lui, le retard dans la réalisation de ce projet ancien était dû au manque de financement. Il ajoute que sa réalisation durera environ trois ans et demi et qu’il ne nécessitera pas de fermer des routes.
Le second axe ne sera pas mis en chantier de sitôt. Il s’agit de l’axe qui reliera la route de Damas jusqu’à l’autoroute principale au niveau du port de Beyrouth, en passant par le secteur du Lycée français, le campus de l’Université Saint-Joseph (USJ) à la rue de Damas, Sodeco et le boulevard Charles Haddad (Bourj el-Ghazal). Son intérêt est qu’il résout le problème du trafic qui va d’Achrafieh vers Tahouita et la route de Damas. En d’autres termes, il servira à relier efficacement la capitale à des banlieues comme Hazmieh, Baabda, Hadeth, Sin el-Fil, Furn el-Chebbak...
L’étude portant sur cet axe avait été effectuée par le conseil exécutif des grands projets de la ville de Beyrouth, qui n’existe plus et qui a été intégré au CDR. Cette étude doit être mise à jour. Ce projet n’a pas actuellement de financement, et aucune date pour le début des travaux n’a été fixée. Pourquoi? Ghassan Khaïrallah répond que le projet doit faire l’objet d’une «décision politique» pour démarrer, sans en préciser les raisons.

Sami Solh
Par ailleurs, le CDR évoque 19 autres projets de passage à niveau qui ont été réalisés, sont en cours de réalisation ou le seront bientôt. Un seul projet a été arrêté en raison d’une résistance populaire et de manifestations: un passage souterrain qui devait relier le rond-point de Tayouné au secteur du Palais de justice puis à Badaro, à travers la rue Sami Solh. Selon Élie Hélou, ingénieur au département des transports et des routes du CDR, ce projet, comme tout passage souterrain, a fait l’objet d’études archéologiques qui ont démontré qu’il n’y a pas de vestiges en danger à ce niveau. Il ajoute que la municipalité de Beyrouth avait approuvé le projet en 1998, mais qu’elle a fait marche arrière suite aux protestations des habitants.
Raja Noujaim, qui fait partie de ces habitants qui ont protesté dans la rue contre ce projet, souligne que «la municipalité a fini par adhérer au point de vue des habitants parce qu’elle a été convaincue par leurs arguments». Ces arguments, quels sont-ils? «Cette avenue est principalement résidentielle ou réservée à des bureaux, répond-il. Nous refusons de la voir transformée en un axe principal qui n’est nullement indispensable.»
Élie Hélou estime, pour sa part, qu’un passage souterrain n’est pas de nature à modifier en profondeur la nature du quartier, mais qu’en revanche, il réglerait un grand problème de trafic. «Ce n’est en aucun cas un quartier embouteillé», rétorque Raja Noujaim.
Sur un autre plan, Noujaim dénonce la construction d’un terre-plein à un endroit où l’on fait demi-tour pour passer d’une voie à l’autre, à la fin de l’avenue, juste avant Tayouné. «Cette bifurcation a été très mal conçue, dit-il. L’entrepreneur a ramené les trois voies de l’avenue à deux, ce qui provoque déjà des bouchons. Nous demandons au CDR de rectifier cette erreur avant qu’il ne soit trop tard.»
Le premier sera mis sur les rails dans le courant de l’année 2012. Il est baptisé «Hikmé-Turk» et vient compléter l’axe qui va du secteur du musée jusqu’à Achrafieh, en passant par le secteur de Mar Mitr. Cet axe passera par le quartier de La Sagesse, qu’il reliera jusqu’à l’autoroute au niveau de l’avenue Charles Hélou, près de la statue de l’Émigré....