M. Ghannouchi, dans son intervention sur Express FM, a insisté pour mettre en avant l’identité arabe de la Tunisie, « une affaire nationale qui concerne tout le monde, pas un seul parti », selon lui. « Notre langue, c’est la langue arabe. On est devenu franco-arabe, c’est de la pollution linguistique », a-t-il déploré, alors que le parler dialectal tunisien mélange le français et l’arabe, le français étant encore largement pratiqué depuis l’indépendance en 1956 de l’ancien protectorat. « Il faut un dialogue national sur l’éducation », a poursuivi M. Ghannouchi, dont le parti a déjà fait comprendre qu’il souhaitait diriger ce ministère dans le futur gouvernement.
Parallèlement, le Congrès pour la République (CPR) pourrait arriver, selon les projections, deuxième dans l’Assemblée constituante de 217 élus. « Les lignes rouges, c’est encore une fois les libertés publiques, les droits de l’homme, les droits de la femme, de l’enfant, et sur ça on ne pactisera jamais, jamais », a déclaré Moncef Marzouki, leader du parti de gauche nationaliste. Parlant d’Ennahda, il a affirmé : « Non, non, non ce n’est pas le diable et ensuite on ne pactise pas avec le diable. Il ne faut pas les prendre pour les talibans de la Tunisie, c’est quand même une fraction modérée de l’islamisme. » De son côté, la coalition de gauche du Pôle démocratique moderniste (PDM) a assuré qu’elle restera « vigilante ». « Le peuple n’a pas donné un chèque en blanc à Ennahda », a souligné Jouneidi Abdeljawad, un des responsables d’Ettajdid, principale force du PDM.
La Constituante élue dimanche devra prioritairement désigner un nouveau président de la République, qui lui-même formera un nouvel exécutif jusqu’aux prochaines élections générales. Interrogé sur le prochain président de la République, M. Ghannouchi, qui a déjà déclaré qu’il ne serait pas candidat, a estimé que ce poste devrait être occupé par « une personnalité qui a milité contre la dictature ». Trois noms circulent dans les milieux politiques pour ce poste : Mustapha Ben Jaafar, chef du parti de gauche Ettakatol, qui a déjà fait savoir qu’il était candidat, Moncef Marzouki et Ahmad Mestiri, opposant historique de Bourguiba.
(Source : AFP)
commentaires (9)
OK, Gédéon... Mais je vais essayer de faire l'avocat du diable! Je n'ai entendu ou lu nul part que ces Islamistes veulent imposer la Charia à ce jour, dieu merci! Dire... polluer avec le Français, la langue arabe... Je ne vois rien de scandaleux, mis à part le terme employé.... D'ailleurs, Le Français se défend bien et justement des invasions barbares des autres langues et notamment de l'Anglais... Ceci étant dit, j'espère... oui je rêve parfois... qu'en Tunisie, les femmes ne perdent pas les droits et libertés difficilement acquis durant des dizaines d'années et les invitent à lutter durement pour cela... On compte sur elle et on les soutiens
Ali Farhat
13 h 21, le 28 octobre 2011