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Moyen Orient et Monde - Le point

La tentation d’une presqu’île

« L’administration démocrate s’occupe de réparer une fenêtre quand la maison est la proie des flammes » : prononcée par un stratège du Parti républicain, la petite phrase a fait cette semaine le tour de Washington. Elle illustre parfaitement l’état d’esprit de la nation, à l’heure où Barack Obama affiche coup sur coup trois succès impressionnants : retrait d’ici à la fin de l’année du dernier GI présent en Irak, et élimination d’Oussama Ben Laden puis de Mouammar Kadhafi. Malgré cela, la cote d’amour du président demeure dangereusement pâlotte, donnant l’occasion à ses adversaires du Grand Old Party de placer la barre plus haut encore et de chercher à circonscrire le débat aux seuls problèmes domestiques.
C’est un fait qu’à l’heure où la barque économique donne dangereusement de la bande, l’Américain moyen ne veut entendre parler que du chômage (proche de 12 pour cent), de la dette publique (plus de 7 trillions de dollars), du déficit de la Sécurité sociale et de la Caisse des retraites (6 trillions)... Et l’avenir s’annonce sous des jours encore plus sombres si l’on se réfère à l’éducation. Dans un classement mondial établi par l’OCDE, les jeunes de 15 ans sont au 17e rang pour les sciences et au 25e rang pour les mathématiques. Après avoir longtemps figuré dans le top ten des pays développés pour les diplômés d’université, l’Amérique n’est plus désormais qu’un modeste 12e, un 79e pour les inscriptions dans les classes élémentaires. Les infrastructures ? Elles sont au 23e rang, loin derrière les autres nations avancées. La même organisation, aidée par l’OMS, situe les USA au 27e rang mondial pour ce qui est de l’espérance de vie, au 18e pour les cas de diabète et au tout premier rang pour l’obésité.
Bien entendu, de tels chiffres sont cités à longueur de journée par l’opposition pour dénoncer le laisser-aller des autorités fédérales, par le pouvoir central pour relever l’urgence d’une réforme en profondeur du système et la mauvaise foi des adversaires qui bloquent la moindre tentative de solution. Alors, une nation sur le déclin, les États-Unis ? Oui, pour plus des deux tiers (69 pour cent) des personnes interrogées dans le cadre d’une étude établie lundi dernier par The Hill, un institut spécialisé, et la génération à venir sera encore moins bien lotie que son aînée (selon 57 pour cent des personnes sondées). Le pessimisme ambiant est nourri par l’idée que le Congrès est incapable de trouver une issue aux multiples crises qui secouent le pays et par l’impression que les problèmes apparus il y a déjà trois ans seront encore là pour des années à venir.
Disparu donc le fameux esprit pionnier, évanoui pour longtemps le droit (le « must » ) au « rêve américain », mis au rancart le côté missionnaire qui exaspérait jusqu’aux plus inconditionnels des alliés. Avec la perspective d’un Uncle Sam replié sur lui-même, cédant à l’envie de se draper dans le « splendide isolement » qui, sur une manchette du vénérable Times de Londres parue le 22 janvier 1896, connut longtemps de beaux jours. À quoi répondait, lancé par les adversaires de la participation à la guerre de 1939-1945, le slogan du First Committee : « L’Angleterre se battra jusqu’au dernier Américain. »
Il y aurait là de quoi s’affoler si, depuis des décennies, l’Amérique n’avait pas été régulièrement ballottée entre ces deux tendances : s’occuper de ses propres affaires ou s’immiscer dans celles des autres. Il y a aujourd’hui, comme en écho au lointain « La Fayette, we are here » du général John J. Pershing, prononcé en 1917, la réponse que vient de faire Leon E. Panetta à un marin de la flotte japonaise : « Je tiens à affirmer de la manière la plus claire que nous serons présents pour longtemps dans le Pacifique. » Mais le propos s’adressait, quoique indirectement, à la Chine qui commence à montrer les dents dans cette partie du monde. Il y a, d’un autre côté, des candidats républicains dans la course à la présidence (Mitt Romney et Rick Perry) qui remettent en cause jusqu’au principe de l’aide à certains États, qui objectent à l’intervention en Libye (Michele Bachmann) ou même qui mettent en garde contre une forme d’impérialisme (Ron Paul).
Tel le monstre du Loch Ness, l’idée d’une « forteresse yankee » renaît ainsi périodiquement, appelant à rebâtir la nation plutôt que de lointains protégés. Les adeptes d’une telle notion soutiennent – ils n’ont pas tout à fait tort – qu’il n’est pas besoin d’avoir une armée pléthorique si l’on renonce à l’interventionnisme. D’où des économies encore plus importantes que les coupes de 450 milliards dans le budget de la défense promises par Obama pour les dix prochaines années. Réponse bourrue de Herbert London, président du Hudson Institute : « Espérons ne pas subir un nouveau Pearl Harbor qui viendrait réveiller le géant endormi. »
« L’administration démocrate s’occupe de réparer une fenêtre quand la maison est la proie des flammes » : prononcée par un stratège du Parti républicain, la petite phrase a fait cette semaine le tour de Washington. Elle illustre parfaitement l’état d’esprit de la nation, à l’heure où Barack Obama affiche coup sur coup trois succès impressionnants : retrait...

commentaires (2)

Bien heureux que Chrisrian Merville en parle dans cet article, en d'autres temps lorsqu'on pressentait un déclin yanky certains internautes voyaient des files de demandeurs de visas pour cette destination. Pauvre Obama, naif au point de croire qu'il aurait été le père noel d'une situstion désatreuse hériter du débile fils de président, cowboy ayant annoncé la fin de la guerre en Irak sur un porte avion.C'était en fait le début de la fin du pacte d'amour mondial du rêve américain avec le reste du monde. Un article bien détaillé des sous entendus d'une débandade des terrains d'opération miltaires, mais au fait qui gouvernait l'Amérique du temps de sa superbe ? qui avait autant de pouvoir financier, militaire pour influencer les pouvoirs politiques des décisions qui l'ont mené à cette gueule de bois ? geoge bush et pas que lui ne devrait il pas en répondre un peu ? pas dans une commission parlementaire, non, devant un jury mondial de crimes contre l'humanité.

Jaber Kamel

08 h 57, le 27 octobre 2011

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Commentaires (2)

  • Bien heureux que Chrisrian Merville en parle dans cet article, en d'autres temps lorsqu'on pressentait un déclin yanky certains internautes voyaient des files de demandeurs de visas pour cette destination. Pauvre Obama, naif au point de croire qu'il aurait été le père noel d'une situstion désatreuse hériter du débile fils de président, cowboy ayant annoncé la fin de la guerre en Irak sur un porte avion.C'était en fait le début de la fin du pacte d'amour mondial du rêve américain avec le reste du monde. Un article bien détaillé des sous entendus d'une débandade des terrains d'opération miltaires, mais au fait qui gouvernait l'Amérique du temps de sa superbe ? qui avait autant de pouvoir financier, militaire pour influencer les pouvoirs politiques des décisions qui l'ont mené à cette gueule de bois ? geoge bush et pas que lui ne devrait il pas en répondre un peu ? pas dans une commission parlementaire, non, devant un jury mondial de crimes contre l'humanité.

    Jaber Kamel

    08 h 57, le 27 octobre 2011

  • La décadence de toute grande puissance est inéluctable. Nous avons assister à la déchéance des Empires Britanniques, Français, Belge, Portuguais, et puis de l'Union Soviétique. Nos pères et certains de nous avons vécu la défaite d'Empires en formation : Le troisième Reich et l'Empire du Soleil Levant. Aujourd'hui les Empires, plutôt financiers, chargés des lourdes tares d'un vieux système capitaliste en dégénéressence, se disloquent d'eux-mêmes, Le monde, à l'échelle planétaire, vit dans l'incertitude et l'insécurité. Tout est à repenser. Tout est à rebâtir. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    02 h 36, le 27 octobre 2011

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