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Culture - Le Salon en livres et en rencontres - Signature

Un guide savant sur « Les compositeurs libanais »

C’est avec patience et passion que Zeina Saleh Kayali et Vincent Rouquès ont composé à quatre mains un guide utile et agréable, le premier du genre, intitulé « Compositeurs libanais. XXe et XXIe siècles », paru aux éditions Séguier. Une suite est évidemment à prévoir.*

Il aura fallu six ans de quête et d’enquêtes, de recherches, de questions sans réponses, de questions et de réponses, de rencontres quelquefois étonnantes, pour mener à bout cette aventure et la mettre sous forme d’un recueil objectif et fourni.
Il aura fallu, pour le faire, l’intérêt partagé des auteurs à la fois pour le Liban et pour la musique savante libanaise, comme l’a souligné Bajhat Rizk dans sa préface. Vincent Rouquès, ami du Liban, chef de chœur professionnel et chef d’orchestre, professeur de musique de chambre vocale, qui fut également fondateur et directeur artistique de l’ensemble vocal «Les Voix mêlées», et Zeina Saleh Kayali, rédactrice juridique, éditrice d’un journal scientifique à l’hôpital Necker et actuellement chargée de mission à la délégation du Liban près l’Unesco, mais surtout une amoureuse de musique. «La musique dans ma vie en France a été très importante. J’ai fait dix ans de piano, confie-t-elle. Je fais partie d’une chorale depuis 15 ans et j’ai surtout été administratrice d’un chœur, “Les Voix mêlées”. C’est là que j’ai rencontré Vincent.»
Huit ans à mêler ses voix à celles d’autres choristes, «un vrai bonheur», et des rencontres déterminantes avec des compositeurs libanais, Naji Hakim, Béchara el-Khoury, Zad Moultaka, Karim Haddad et bien d’autres. «J’ai réalisé que certains d’entre eux étaient très connus en France et pas assez au Liban. L’idée a germé...» Celle de préparer un ouvrage inédit sur le sujet. «Au début, poursuit-elle, j’avais pensé à un dictionnaire des interprètes. Mais c’était trop vaste, trop insaisissable.» L’idée d’un ouvrage sur les compositeurs libanais prend peu à peu forme. Au bout de la quatrième année, les informations deviennent consistantes. Les pages se dessinent. «L’Orient-Le Jour m’a été d’une grande utilité, les comptes rendus des concerts ainsi que les rencontres avec des artistes. Le travail de recherches a été très difficile.» «Difficile de trouver les noms, les contacts, difficile, dit-elle, de les amadouer.» Les recherches entamées en 2006, le travail de rédaction a démarré en 2010. «C’est là où Vincent Rouquès a joué un rôle extraordinaire, précise Zeina Saleh Kayali. Il a été ma caution musicale, m’a aidée tant pour la forme que le fond, en tant que musicien et ami du Liban. Il a structuré les choses. Le catalogue a ensuite été envoyé à plusieurs éditeurs. Séguier a trouvé ce travail de compilation intéressant. Il a pris le risque!»

Un ouvrage indispensable
Ce «vrai travail de limier», qui présente un grand nombre de compositeurs, couvre la période qui s’étend de 1890 à nos jours. Les «conditions» requises pour en faire partie: avoir la nationalité libanaise ou l’un des deux parents libanais. Avoir composé au moins une œuvre écrite qui ne soit pas du jazz ou de la variété.
À coup de rencontres, pour ceux qui le désiraient ou le pouvaient, de correspondances, 137 noms ont pu figurer dans cette première aventure, qui en appelle déjà une suite. Quatre-vingt-dix-neuf compositeurs sont toujours en vie. Soixante-deux sont au Liban et 27 en France. Le reste est disséminé partout dans le monde. Pour remplir au mieux cette démarche qui se voulait objective et non critique ou analytique, les auteurs ont établi un questionnaire précis pour chaque musicien sur son enfance, son parcours, la découverte de la musique, de la composition, son cursus musical, ses sources d’inspiration et la place du Liban dans son œuvre. De Nida’ Abou Mrad au père Marwan Azar, né à Ouagadougou, en passant par Toufic Souccar, le premier Libanais à avoir, en 1943, été admis, par concours, au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Compositeurs libanais. XXe et XXIe siècles se laisse lire avec intérêt et plaisir. «Nous avons voulu communiquer le désir d’entendre.»
«C’est un travail évolutif, conclut l’auteur. Un début pour d’autres ouvrages. Mon rêve est de pouvoir créer au Liban un centre d’archives des compositeurs libanais. Avec des archives son, des lettres, des livres, s’il y en a, bref, un travail de conservation du patrimoine. Ceci est un appel!»

* Samedi 5 novembre, à 16h, une table ronde est organisée avec les deux auteurs, Zeina Saleh Kayali et Vincent Rouquès; les deux préfaciers, Bahjat Rizk et Thierry Benardeau, et le chef d’orchestre, Paul Safa. Modératrice: Georgia Makhlouf.
Zeina Saleh Kayali et Vincent Rouquès signeront leur ouvrage, à 17 heures, au stand de la librairie Antoine.
Il aura fallu six ans de quête et d’enquêtes, de recherches, de questions sans réponses, de questions et de réponses, de rencontres quelquefois étonnantes, pour mener à bout cette aventure et la mettre sous forme d’un recueil objectif et fourni. Il aura fallu, pour le faire, l’intérêt partagé des auteurs à la fois pour le Liban et pour la musique savante libanaise,...

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