Le nouveau cabinet compte 30 membres, y compris le Premier ministre, dont deux femmes et seulement quatre ministres sortants, mais aucune personnalité politique affiliée à un parti n’y figure. Le mouvement islamique, principale force d’opposition, a refusé de se joindre au gouvernement. « Ce gouvernement ne doit pas échouer car cela signifierait un échec total du processus de réformes et par conséquent une forte confrontation entre la rue et l’État », a déclaré l’analyste politique Fahed Khitan. « Pour éviter un tel scénario, le gouvernement Khassawneh doit tout faire pour réussir car il s’agit de la dernière chance », a ajouté le rédacteur en chef du quotidien indépendant al-Arab el-Yom.
L’équipe ministérielle de M. Khassawneh, qui s’est engagée à rapprocher l’exécutif du peuple, a d’ores et déjà fait l’objet de critiques, au fur et à mesure des fuites sur les noms des nouveaux ministres. « Je doute que les personnalités choisies par le Premier ministre soient d’un calibre qui leur permette de remplir cette mission », a estimé M. Khitan. « Les attentes étaient très élevées à la nomination de Aoun Khassawneh, mais aujourd’hui l’humeur est maussade », a pour sa part déclaré Mohammad al-Masri, chercheur au Centre d’études stratégiques. Selon lui, ce gouvernement n’aura que « deux à trois semaines pour prouver son efficacité », un délai de grâce bien moindre que ses prédécesseurs « en raison de la tension dans la rue et des crises créées par les gouvernements précédents ». « Les réactions sont neutres ou négatives à ce nouveau gouvernement en raison du choix des ministres, basé sur des relations personnelles au lieu des affiliations politiques », a estimé pour sa part l’analyste politique Mohammad Momani, ajoutant : « M. Khassawneh est un juge respecté, mais nous sommes dans une phase qui nécessite une expérience politique qu’il n’a pas. Je me demande s’il pourra s’engager correctement sur la scène politique. »
(Source : AFP)
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