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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Détenus palestiniens : Gaza attend le retour de ses « héros »

Ahmad Saadat a été hospitalisé après 20 jours d’une grève de la faim.

Le mari de l’une des détenues libérées, Ibtissam Issawi, accroche une banderole avec les noms des prisonniers libérés à Jérusalem-Est.Ammar Awad/Reuters

À plus de 100 ans, Raïqa s’affaire à décorer sa maison à Gaza pour le retour de son fils Selim el-Kayyali qui a passé près de 30 ans dans les prisons israéliennes, bientôt libéré en échange du sergent israélien Gilad Shalit. Une grande banderole affichant la photo du détenu, un dirigeant du Fateh emprisonné depuis 1983, orne la façade de la maison, qu’elle partage avec sa belle-fille, Oum Doaa, avec l’inscription « Bienvenue au leader héroïque ». « Le meilleur moment de ma vie sera de voir ma mère prendre mon frère dans ses bras, confie son frère, Hassan, nous ne l’avons pas vu depuis 1996 parce que nous n’avions pas le droit de visite en prison. Il va enfin voir sa petite-fille, de sa fille unique, Doaa, qui a 29 ans. »
Dans le camp de réfugiés de Khan Younès, haj Ibrahim, le père de Yehia Sinwar, un des fondateurs de l’aile militaire du Hamas, arbore un large sourire en recevant les félicitations des délégations de mouvements palestiniens et des proches. Mais il ne cache pas son inquiétude d’un « mensonge ou d’un manquement des Israéliens » quant au respect de l’accord.
Ailleurs, dans le camp de réfugiés de Jabaliya, la maison de Mohammad Zaqout, condamné à perpétuité pour le meurtre de deux Israéliens, est ornée de photos de lui et de motifs décoratifs. « Le bonheur et la joie nous paralysent. Nous sommes restés debout en silence pendant de longs moments, incrédules », explique son fils aîné, Rami. « Nous en avions assez des promesses, il semble qu’il n’y ait de libération de prisonniers que par la force », relève-t-il.
Dans une ruelle qui donne sur la longue plage de Gaza, des jeunes ont installé une grande photo d’Ahmad Abou Hassira, un dirigeant du Jihad islamique qui a passé 30 ans dans les prisons israéliennes, et de son cousin Mohammad, un cadre du Hamas. Nahed Swafiri, affilié aux Brigades Ezzeddine al-Qassam, branche armée du Hamas arrêté le même jour que Mohammad Abou Hassira, libéré lui il y a deux mois après avoir purgé 18 ans de prison, estime que « ses camarades en prison resteront soucieux jusqu’à leur arrivée à Gaza parce qu’il n’y a aucune confiance à accorder à Israël ». « Nous ne serons pleinement heureux que lorsque les prisons seront vides », insiste-t-il.
Toujours à Gaza, la famille de Nasser Nazal, membre des Brigades al-Qassam, emprisonné depuis 2001, est arrivée de Qalqilia, en Cisjordanie, pour préparer l’arrivée du prisonnier, l’un des 164 qui seront expulsés vers la bande de Gaza. Son père Abdelfattah, 82 ans, se déclare très heureux « parce que Nasser va sortir de la mort vers la vie ».
C’est dans ce contexte que le ministère des Prisonniers du Hamas a annoncé hier qu’une tente centrale serait installée pour les 164 prisonniers de Cisjordanie et Jérusalem-Est bannis à Gaza, afin de « les accueillir puis de les transférer dans des hôtels de Gaza ». « Là, un comité spécial du gouvernement pour leur accueil et leur installation s’occupera de leur situation et de tous leurs besoins », selon la même source. Également, le ministère de l’Intérieur du Hamas a annoncé hier l’interdiction des salves de célébration, menaçant de poursuites « quiconque se permettrait de gâcher la joie de notre peuple et des familles de prisonniers ».
Ces derniers, représentant un premier groupe de 477 prisonniers, seront accueillis aujourd’hui en Égypte par le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, selon un responsable du mouvement islamiste. Sur les 477 détenus, 203 Palestiniens seront bannis, dont 145 vers la bande de Gaza et 40 vers l’étranger, c’est-à-dire en Turquie, au Qatar et en Syrie. Une première partie de ce premier contingent a déjà été acheminée hier sous bonne escorte vers le désert du Neguev en prévision de leur libération.
Parmi ceux qui n’ont pas été libérés, Ahmad Saadat, le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), incarcéré pour une peine de 30 ans de prison, qui a été conduit hier dans un hôpital après avoir observé une grève de la faim pendant 21 jours, selon son entourage. Mais une porte-parole des autorités pénitentiaires israéliennes a refusé de commenter cette annonce, assurant que l’état de santé de M. Saadat était « satisfaisant ».
(Source : agences)
À plus de 100 ans, Raïqa s’affaire à décorer sa maison à Gaza pour le retour de son fils Selim el-Kayyali qui a passé près de 30 ans dans les prisons israéliennes, bientôt libéré en échange du sergent israélien Gilad Shalit. Une grande banderole affichant la photo du détenu, un dirigeant du Fateh emprisonné depuis 1983, orne la façade de la maison, qu’elle partage...

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